Un collectif parfaitement huilé contre des individualités capables de forcer la décision à tout moment: le tableau que propose le quart de finale Suisse - Angleterre peut se muer en chef-d'½uvre.
Une semaine après sa démonstration contre l'Italie en 8e de finale de cet Euro, la Suisse a rendez-vous avec l'histoire samedi dès 18h à Düsseldorf. Si elle élimine l'Angleterre, elle se hissera pour la première fois dans le dernier carré d'un grand tournoi avec une chance raisonnable de revenir à Berlin pour la finale du 14 juillet.
Le vainqueur de la rencontre Turquie - Pays-Bas ne peut pas vraiment faire peur à une équipe qui aura tenu l'Allemagne en échec, balayé l'Italie et fracassé une fois de plus le rêve de l'Angleterre de regagner enfin un trophée après cinquante-huit ans d'attente.
A chaque fois un facteur X
Oui, cette Suisse de Murat Yakin, emmenée par ses deux joueurs de classe mondiale que sont Manuel Akanji et Granit Xhaka, a les moyens de battre les "Three Lions".
Dans le sillage de ce duo que tout le monde commence à nous envier, un homme sorti du chapeau du magicien Murat Yakin s'est affirmé, à chaque fois, comme le facteur X de l'équipe: Michel Aebischer face à la Hongrie, Xherdan Shaqiri face à l'Ecosse, Dan Ndoye face à l'Allemagne et Ruben Vargas face à l'Italie. A qui le tour samedi ?
Il faudra bien qu'un homme providentiel s'avance à nouveau samedi pour offrir à la Suisse une première victoire face à l'Angleterre depuis 43 ans. Murat Yakin a peut-être une petite idée sur le nom de l'heureux élu. Une fois de plus, le Bâlois est attendu dans son coaching, confronté pour la première fois à un problème de... riche.
S'il entend redonner à Silvan Widmer (suspendu contre l'Italie) sa place dans le couloir droit, le sélectionneur devra "sacrifier" un joueur qui a brillé de mille feux. Cela pourrait se jouer entre Vargas, Ndoye et Fabian Rieder. Ou ne touchera-t-il pas au onze de départ aligné contre l'Italie, quitte à laisser Widmer sur le banc ?
La roue a tourné
Dans le camp adverse, on est convaincu que la roue a tourné. Que l'égalisation miraculeuse de Jude Bellingham au bout du temps additionnel lors du huitième de finale contre la Slovaquie a enfin mis l'Angleterre sur les bons rails.
"C'est le grand tournant", assure John Stones. Le défenseur de Manchester City affirme que l'improbable scénario de la rencontre de dimanche a tout changé. "Cette fin de match a montré le caractère de notre équipe, sa force, dit-il. Maintenant, nous savons que nous pouvons réaliser de grandes choses. Nos futurs adversaires aussi."
Il n'empêche que l'Angleterre n'a pas montré depuis le début du tournoi le visage qui devrait être le sien, c'est-à-dire celui d'une des meilleures équipes du monde, demi-finaliste de la Coupe du monde 2018, finaliste de l'Euro 2021 et quart de finaliste de la Coupe du monde 2022.
Gareth Southgate a instauré un 4-2-3-1 qui semble irrésistible sur le papier, mais qui ne lui a donné aucune certitude en quatre matches. Sur les ailes, Bukayo Saka et Phil Foden sont transparents. Dans l'axe, Bellingham et Harry Kane peinent à trouver leurs automatismes.
100e et dernière pour Gareth Southgate ?
Samedi, Gareth Southgate livrera son 100e match à la tête des "Three Lions". Pour l'ancien joueur d'Aston Villa, il sera le dernier en cas de défaite. Mais avec une victoire, le sélectionneur reprendra la main face à une presse très hostile et il ne sera plus qu'à deux victoires de ramener un titre à la maison.
Pour cela, il devra toutefois trouver la clé pour faire douter une équipe de Suisse qui a toutes les raisons de croire, elle aussi, à un destin magnifique. Portée par des fans extraordinaires et par l'état de grâce que traverse son sélectionneur, la Suisse aborde ce quart de finale avec la certitude qu'elle peut vraiment regarder son adversaire les yeux dans les yeux.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats