Malgré le beau temps, vous avez sans doute remarqué une visibilité réduite ces derniers jours. En cause: la fumée des feux de forêt canadiens, transportée jusqu’à l’Europe par les vents d’altitude.
Depuis dimanche, un voile laiteux trouble le ciel de Genève. Le Salève comme le Jura se sachent dans une brume diffuse liée aux gigantesques incendies de forêt qui ravagent actuellement le Canada. Les vents en haute altitude, en particulier le jetstream, ont transporté les particules de fumée jusqu’en Europe, altérant la clarté du ciel même dans les Alpes suisses.
Ces particules, issues d’incendies intenses, peuvent s’élever jusqu’à la haute atmosphère , explique MétéoSuisse. Elles sont ensuite transportées sur de longues distances et redescendent parfois dans les couches d’air plus basses, notamment en cas d’anticyclone. C’est précisément la situation météorologique actuelle: une pression élevée sur la région alpine entraîne une descente d’air à grande échelle, ramenant avec elle des aérosols en provenance du continent nord-américain.
Qualité de l’air surveillée à Genève
Malgré cette brume perceptible, la situation n’a pas de conséquences immédiates sur la santé publique dans le bassin genevois. Contacté, le Service de l’air, du bruit et des rayonnements non ionisants (SABRA), rattaché à l’Office cantonal de l’environnement, confirme que les indices de pollution sont faibles à modérés selon les stations d’observation de la région. « La qualité de l’air reste donc satisfaisante », nous ont-ils informé.
Cela s’explique par le fait que les particules en suspension restent majoritairement en altitude. Seules certaines régions plus exposées aux effets du foehn, comme le Tessin, ont vu ces fumées redescendre au sol. À Locarno, la visibilité n’était par moments que de cinq kilomètres.
En altitude, en revanche, les concentrations peuvent dépasser les seuils habituels. Sur le Jungfraujoch, dans les Alpes bernoises, la concentration de particules fines a atteint 57 microgrammes par mètre cube à Pentecôte, franchissant la valeur limite de qualité de l’air, selon MeteoNews.
Phénomène transitoire
Cette pollution atmosphérique d’origine lointaine est appelée à se dissiper rapidement. D’après MétéoSuisse, le phénomène est transitoire et devrait se résorber d’ici mardi. Pour rappel, en cas d’aggravation, le canton de Genève peut activer le dispositif Stick’AIR, permettant la mise en place de mesures spécifiques comme la circulation différenciée. Pour l’heure, ce n’est pas envisagé.
Le contexte reste néanmoins préoccupant au Canada. Le pays fait face à plus de 220 incendies actifs, dont la moitié sont jugés hors de contrôle. Plus de 3,2 millions d’hectares ont déjà brûlé depuis le début de la saison. L’Ontario, la Colombie-Britannique, mais aussi le Manitoba et la Saskatchewan sont particulièrement touchés. La multiplication des foyers, souvent déclenchés par des activités humaines accidentelles, menace plusieurs communautés, comme celle de Sandy Lake, dans le nord de l’Ontario, où un pont aérien d’évacuation a été mis en place par l’armée.
Avec IA