A Genève, les établissements publics autonomes (EPA) sont sur la bonne voie en matière de transition énergétique, mais les démarches initiées ne sont pas assez structurées. Ce constat émane d'un rapport de la Cour des comptes, qui a analysé la gestion de onze EPA pour rénover leur parc immobilier.
Une transition en demi-teinte. C'est en substance le constat de la Cour des comptes genevoise qui a réalisé un audit sur la transition énergétique des bâtiments publics autonomes (EPA). L'organe de contrôle a passé à la loupe les démarches effectuées dans ce domaine par onze EPA, dont les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), Palexpo et l'Hospice général. Au total, ils représentent plus de deux millions de m2 de surface de référence énergétique. Dans son rapport la Cour explique que la transition a bien été entamée, restait à savoir si c'était suffisant pour atteindre les objectifs fixés par le canton: soit une baisse de 60% des gaz à effet de serre d'ici 2030 et de 100% d'ici 2050 ainsi que l'abandon total du recours aux énergies fossiles et nucléaires. Pour François Paychère, magistrat à la Cour des comptes, ces bâtiments ont amorcé la transition nécessaire mais d'une manière pas suffisamment structurée.
La Cour des comptes avait déjà effectué cet exercice pour les bâtiments dont l'Etat est propriétaire. François Paychère s'est refusé à faire un classement entre les EPA par rapport à l'avancement de leur démarche de transition énergétique. Non seulement ces EPA ont des besoins différents en fonction de leur activité, mais ils dépendent aussi de contraintes extérieures comme un raccordement au système GeniLac, a relevé le magistrat. La comparaison ne fait donc pas de sens, selon lui.
L'organe de contrôle s'est aussi penchée sur le rôle de l'Office cantonal de l'énergie (OCEN), qui est en charge du suivi et des contrôles des mesures à prendre pour la transition énergétique. Le constat est clair: cet office doit renforcer ses effectifs et améliorer son système informatique pour automatiser certaines tâches. Les huit recommandations émises par la Cour des comptes ont toutes été acceptées.
Structure de l'OCD à revoir
La Cour des comptes à également présenté les résultats de l’analyse qu’elle a effectuée sur les relations et l’organisation au sein de l’office cantonal de la détention (OCD). À l'occasion du processus de recrutement du directeur général de l'OCD, elle a accompagné la commission chargée d'examiner la structure de cet office. Il en ressort notamment que les relations entre la direction générale et les établissements pénitentiaires doivent être renforcées. Les constats de François Paychère.
La Cour précise qu'elle n'a pas participé au processus de recrutement du directeur général de de l'office cantonal de la détention. Elle a été sollicitée par le Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS). Il s'agit uniquement d'une consultation sans recommandation. Une partie des pistes évoquées dans ce rapport a déjà été intégrée dans la réflexion sur la politique pénitentiaire présentée jeudi en conférence de presse par Mauro Poggia
MH avec Keystone-ATS