Les quatre jeunesses de la gauche genevoise lancent une initiative constitutionnelle pour rendre gratuits les TPG. Une démarche motivée par l'urgence climatique et le plan climat cantonal.
"Pour des transports publics écologiques et de qualité", c’est le nom de l’initiative lancée à Genève par les quatre jeunesses de gauche qui veulent modifier la constitution genevoise. Jeunes verts, jeunes socialistes, solidarités et POP réunis pour rendre gratuits les Transports publics genevois. Pour les initiants, la démarche se justifie au vu du dernier rapport du GIEC et du plan climat cantonal qui vise à réduire la part de l’automobile de près de 50% d’ici 2030. En 2008, une initiative similaire avait été lancé et avait été refusée par le deux tiers de la population. Mais avec les grèves du climat, dont celle de Berne en 2019 qui avait réuni 100'000 personnes, les choses ont changé pour Teo Frei membre de Solidarités jeune, la jeunesse solidaire.
Pour les auteurs du texte, il est temps de faire de sortir de la logique punitive et d'aller vers une logique incitative. Les initiants doivent récolter 8'157 signatures. Ils estiment que la population accueillera favorablement la gratuité, une démarche qui les incite à ne pas polluer et qui ne les taxe pas. Teo Frei
Pistes de financement
Une telle initiative ferait perdre 157 millions par an, sur le budget des TPG qui est de 450 millions de francs. Les initiants lancent des pistes pour son financement, notamment via l'imposition classique. Teo Frei.
Autre piste évoquée, le financement par la Banque nationale suisse. Teo Frei.
Si elle est acceptée, l’initiative coûtera 157 millions aux TPG sur un budget total de 450 millions. Et devrait faire perdre des emplois. Ecoutez Elisabetta Marchesini, de la jeunesse socialiste.
Constitutionnalité de l'initiative
D'autres initiatives similaires ont été lancées dans les cantons de Vaud, Neuchâtel et Fribourg. L’initiative cantonale serait contraire à la Constitution fédérale et sa constitutionnalité est actuellement analysée dans le canton de Fribourg. Ecoutez Samuel Golly, jeunesse POP Genève.
PLR opposé
Du côté du PLR, Alexandre de Senarclens estime qu'une gratuité est contraire au principe que chaque chose a un prix. Il s'inquiète du financement par l'impôt de l'initative et estime que suffisamment d'aides sont distribuées pour permettre aux personnes en difficulté financière d'obtenir un abonnement.
Pour la communauté Unireso et sa tarification, les jeunes ne se prononcent pas. Des négociations seront nécessaires, notamment avec le CEVA et les bus qui se rendent en France voisine.