Elle aurait pu se contenter d’un rôle de figure médiatique sage et consensuelle. Mais non. À 57 ans, Maïtena Biraben continue de déconstruire les récits dominants. Invitée d'honneur du Salon du Livre de Genève, la journaliste revient avec un livre "La femme invisible", et un média indépendant, mesdames.media, consacré aux femmes de plus de 45 ans. Elle était mon invitée, à retrouver en version longue.
Le constat est sans appel: « Un homme de 50 ans est valorisé, on vante son expérience, ses cheveux poivre et sel, son assurance… Une femme de 50 ans, elle, disparaît du paysage. On ne la regarde plus, ou alors comme une personne en fin de course. ». Maïtena Biraben ne veut pas seulement dénoncer, elle veut agir. Avec "mesdames.media", elle veut donner à voir cette réalité que la société peine encore à accepter: les femmes de 50 ans sont là, elles sont actives, elles ont une voix. « J’écris un livre, j’ai ouvert une boîte, j’ai lancé un média, j’ai des amis, je vote, je réfléchis, je lis des livres. Je sais, c’est transgressif! » ironise-t-elle. Et de rappeler l’évidence : « Nous sommes une force vive, nous soutenons nos parents, nos enfants, nous créons de la valeur… et pourtant, le récit nous range dans la case "finissante".* »
Un mot revient souvent dans la bouche de Maïtena Biraben: récit. Car pour elle, la société est avant tout une histoire qu’on raconte. Et aujourd’hui, l’histoire des femmes de 50 ans est biaisée. « Le problème, ce n’est pas notre âge, c’est le regard qu’on porte sur nous. Il faut changer la manière dont on nous raconte. »
Un combat qui passe aussi par la santé
Ce regard biaisé, on le retrouve dans de nombreux domaines, y compris la médecine. « Quand une femme va voir son médecin en périménopause et qu’elle dit "j’ai des douleurs, j’ai des troubles du sommeil, j’ai des bouffées de chaleur", on lui répond souvent "attendez trois à six mois". Vous imaginez qu’on dise ça à un homme avec des troubles de l’érection ? »
Elle pousse la réflexion plus loin: l’intelligence artificielle, qui commence à révolutionner le domaine médical, est elle aussi biaisée. « Les études médicales sont majoritairement faites sur des hommes. Parce qu’une femme, ça a des cycles, et donc ça complique les résultats. Vous vous rendez compte? La moitié de l’humanité est ignorée dans les données scientifiques parce qu’elle a ses règles. C’est délirant! »
Chantal Birman: le droit à disposer de son corps
Aux côtés de Maïtena Biraben, une autre voix puissante s’exprimera au Salon du Livre de Genève: celle de Chantal Birman, sage-femme, militante et autrice engagée pour les droits des femmes. « Chantal, c’est une philosophe. Elle a mis ses actes de militance à l’épreuve du réel », souligne Maïtena. Membre du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) à une époque où l’IVG était encore illégal en France, elle a consacré sa vie à défendre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. « Elle est au service des femmes, pas d’un dogme », insiste Biraben, soulignant l’évolution de son regard sur des pratiques comme l’accouchement dans l’eau, qu’elle a un temps défendues avant d’en constater les limites sur le terrain.
Dans son livre Au monde ce qu’accoucher veut dire, Chantal Birman livre un témoignage poignant sur son expérience de sage-femme et la nécessité de redonner du pouvoir aux femmes face aux décisions médicales. « Je vous en supplie, ne laissez pas votre accouchement entre les mains de quelqu’un d’autre. Allez vous renseigner ! » exhorte Maïtena Biraben. « Ce qui est à notre main, il faut le prendre. Il faut qu’on soit proactives là-dessus. » Un message essentiel dans un monde où, encore aujourd’hui, les droits acquis restent menacés.
Le message est clair: les femmes n’ont pas besoin qu’on leur explique leur propre vie. mesdames.media s’inscrit dans cette logique: un espace où la parole des femmes de plus de 45 ans existe sans filtre.
Maïtena Biraben raconte une anecdote révélatrice : « Les jeunes femmes de 25-35 ans qui nous suivent nous disent qu’après 45 ans, il n’y a plus rien sur leur fil Instagram. Pour elles, ce n’est plus seulement une inquiétude, c’est une angoisse. Elles voient un vide. »
Le compte Instagram de mesdames.media est une réponse à cette absence: il ne montre que des femmes de plus de 50 ans. « Et rien que ça, c’est perçu comme étonnant. Comme si ce n’était pas normal. »
Un retour à Genève chargé d’émotion
À Genève, Maïtena Biraben n’est pas en terrain inconnu. « C’est une ville qui compte énormément pour moi. Y revenir, c’est un peu comme retourner dans une ancienne vie. C’est chez moi, mais ce n’est plus tout à fait chez moi. J’ai beaucoup de joie à être là. ». Et elle ne boude pas son plaisir de retrouver le public genevois. « Ici, j’ai appris, je me suis construite. Il y a une relation très saine, très tranquille avec les gens. C’est une ville qui m’a marquée. »
En attendant, elle se prépare à monter sur scène au Salon du Livre de Genève, pour discuter de tout cela avec le public. Et si elle devait résumer son message? « Les femmes de 50 ans ne sont pas invisibles. C’est juste qu’on ne sait pas les regarder. »
Les valeurs humanitaires seront à l'honneur à Genève du 7 au 10 mai à l'occasion de la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (JMCR). Spectacles et visites guidées figurent au programme de ces quatre journées.
Le 8 mai est le jour anniversaire de la naissance du fondateur du Mouvement de la Croix-Rouge, le Genevois Henry Dunant. L'occasion, pour le comité de la JMCR, de mettre en avant les valeurs humanitaires ainsi que l'engagement de plus de 16 millions de volontaires dans le monde. Au vu des enjeux qui pèsent sur la Genève internationale, cette édition se veut aussi signe d'espoir.
Du mercredi au samedi, le parc des Bastions abritera un "village" où les différents acteurs du mouvement présenteront leurs activités sur des stands d'information. Contes, exercices de simulation cardiaque, jeu de piste ou encore démonstrations avec des chiens de sauvetage figurent parmi les animations qui seront proposées.
Sphère miroir
Le jeudi, le Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR) organisera, dans ses murs, des ateliers et une visite de l'exposition temporaire. Le samedi, des visites guidées au centre-ville feront le tour des lieux où le plus grand mouvement humanitaire au monde a vu le jour et où le droit humanitaire international s'est développé.
Côté artistique, le parc des Bastions accueillera un spectacle de danse sur le thème de l'universalité, une pièce de théâtre de Serge Bimpage sur la vie d'Henry Dunant, incarné par Vincent Aubert, et un concert de la Fanfare du Loup. Et une sphère miroir de dix mètres de diamètre, créée par François Abélanet et reflétant les principes fondamentaux du mouvement, y sera installée.
Tous les événements sont gratuits, sauf ceux au MICR, et certains d'entre eux nécessitent une inscription préalable. A noter encore que le drapeau du mouvement flottera sur de nombreux édifices, que le Jet d'eau sera illuminé de rouge et que les statues des pères fondateurs du premier comité de la Croix-Rouge seront drapées pour la JMCR.
www.croix-rouge-ge.ch/nos-evenements
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Carac est le nom qui a été donné au nouveau festival culturel de l'Université de Genève (UNIGE). La manifestation se déroule jusqu'au 25 mai. A l'initiative des associations et troupes universitaires, elle propose des dizaines d'événements dans divers lieux.
Carac Festival s'adresse tant à la communauté universitaire qu'au grand public, indique l'UNIGE dans un communiqué. La grande majorité des événements programmés est gratuite et ouverte à tous. Le public aura le choix entre du théâtre, de la danse, des concerts, du cinéma, des ateliers d'arts manuels, des jeux et une exposition.
Le choeur des musiques actuelles donnera une représentation au Temple de la Madeleine. Le choeur de gospel, lui, réchauffera les âmes au Temple de Plainpalais, qui abritera aussi une soirée cabaret. Le choeur de l'Université, pour sa part, aura les honneurs de la scène du Victoria Hall.
L'UNIGE compte près de 150 associations étudiantes actives dans de nombreux domaines. Ces structures ont pour but premier de favoriser l'échange et l'émulation au sein de l'institution.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Un spectaculaire accident de la circulation s'est produit ce vendredi au centre-ville de Genève. Trois voitures sont impliquées.
Un accident de la circulation ce vendredi matin au centre-ville de Genève.
Trois véhicules sont en cause, les faits se sont produits avant 6 heures au niveau du croisement de l’avenue Pictet de Rochemont et la rue des Eaux-Vives.
Une voiture qui arrivait depuis le pont du Mont-Blanc a percuté un autre véhicule qui arrivait de la route de Chêne ainsi qu’une autre voiture qui suivait. Le premier véhicule a fini sur le toit. La conductrice de la voiture percutée a été emmenée à l’hôpital mais son pronostic vital n’est pas engagé tout comme le conducteur de la voiture qui arrivait du pont du Mont-Blanc. La troisième personne n’a pas été blessée. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cette impressionnante collision.
La circulation a été fortement perturbée dans le secteur une bonne partie de la matinée. La déviation a été levée.
Lancée début avril, la saison des Samedis du vélo de Pro Vélo Genève se poursuit jusqu'en septembre. L'association de défense des intérêts des cyclistes propose des balades culturelles guidées à vélo ainsi que des cours de conduite et de mécanique.
Chaque premier samedi du mois, des "vélotours" d'une durée de trois heures sont organisés sur différents thèmes, comme le féminisme genevois, les caryatides ou encore les liens entre Genève et l'Italie. Deux balades encadrées en groupe visent à profiter de la nature et à découvrir le réseau cyclable. Sauf indication contraire, ces activités sont accessibles aux cyclistes occasionnels.
Pro Vélo Genève propose aussi des cours de conduite pour adultes, des niveaux débutant à avancé, et sur vélo à assistance électrique. Quant aux cours de mécanique, dont un spécial "crevaison", ils permettent d'acquérir les rudiments pour entretenir sa monture. L'inscription est obligatoire pour toutes ces activités, le nombre de places étant limité.
www.samedisduvelo.ch
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Les lits de mariage étaient réalisés dans le sud de la Chine. Celui de la Fondation Baur date de la fin du 19e siècle. Photo : Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient.
C’est les vacances et vous cherchez des activités à faire à Genève? L’exposition Femmes Chinoises se tient en ce moment à la Fondation Baur au Musée des Arts d’Extrême-Orient. Elle permet de découvrir de nouvelles facettes de la culture du grand pays d’Asie à travers les femmes.
Des thèmes comme la femme chinoise vue par les Occidentaux au 19e siècle, la coutume des pieds bandés, les divinités féminines dans le panthéon chinois sont abordés dans les quatre salles de l’exposition.
Des mariages teintés de rouge
Le mariage est l’élément central de l’exposition. Selon la co-commissaire de l’exposition, Helen Loveday, la pièce maîtresse est le lit de mariage qui trône au milieu de la deuxième salle. « Ce sont de véritables meubles décorés, sculptés et ornés que la famille du mari louait pendant une certaine période d’une à deux semaines avant la cérémonie. Le lit était installé dans la maison du mari pour que la famille et les amis puissent amener des cadeaux et les déposer à l’intérieur du meuble. Il servait de lit nuptial la nuit du mariage. » Madame Loveday a imaginé cette exposition il y un peu plus d’un an afin de mettre en valeur le lit qui est exposé pour la première fois au musée.
Helen Loveday
Co-commissaire de l'exposition Femmes Chinoises
Helen LovedayCo-commissaire de l'exposition Femmes Chinoises
Helen LovedayCo-commissaire de l'exposition Femmes Chinoises
Autour du lit, plusieurs symboles du bonheur associés au mariage sont présentés comme de la vaisselle et des peintures. Dans la pièce, une couleur revient plus que les autres : le rouge. « La couleur rouge est la couleur du bonheur en Chine. C’est la couleur par excellence du mariage. Tout ce qui a trait au mariage, le meuble lui-même, le lit ou les habits vont être de cette couleur », souligne Helen Loveday.
Une variété d’objets
Les objets présentés dans les salles sont variés. Il y a des figurines en céramique, des peintures d’artistes chinoises, des vêtements en soie et plus. La co-commissaire de l’exposition, Helen Loveday explique qu’il a été difficile de faire des choix, puisque c’est un sujet immense. « Nous avons privilégié quelques objets que nous avions déjà dans notre collection. Nous avons aussi amené d’autres pièces qui viennent en prêt d’institutions muséales à Genève et du Musée Rietberg à Zurich. »
Les thématiques abordées dans l'exposition sont nombreuses affirme Helen Loveday. « Nous avons voulu montrer quelques facettes de la vie des femmes en Chine traditionnelle. L'exposition commence avec une présentation par des figurines en céramique de la femme traditionnelle de l’époque Tang. Il y a une pièce où on montre les parures, les habits, les ornements que les femmes portaient dans leurs cheveux. Nous abordons aussi la question des pieds bandés en Chine. La dernière pièce est divisée en deux parties. Elle commence avec quelques représentations de divinités féminines dans le panthéon chinois. Nous terminons avec une présentation de peintures réalisées par des femmes artistes chinoises. »
Helen Loveday
Co-commissaire de l'exposition Femmes Chinoises
Helen LovedayCo-commissaire de l'exposition Femmes Chinoises
Helen LovedayCo-commissaire de l'exposition Femmes Chinoises
Colorée et remplie d’histoire, l’exposition Femmes Chinoises est à voir jusqu’au 20 juillet au Musée des Arts d’Extrême-Orient. Par la suite le musée sera fermé pendant un an pour des rénovations.