Genève va maintenir l'imposition partielle dans la commune du lieu de travail. Tant l'initiative populaire de l'UDC "J'y vis, j'y paie" que son contreprojet, qui visaient à supprimer cette singularité fiscale, ont été rejetés dans les urnes dimanche. Le taux de participation s'est élevé à 28,21%.
L'initiative a été refusée par 79,71% des votants et toutes les communes. Le contreprojet, qui avait été élaboré par l'Association des communes genevoises, a, lui, été rejeté 52,04% des voix et six villes. Les deux textes visaient à supprimer une pratique unique en Suisse: à Genève, l'impôt communal des personnes physiques est partagé entre la commune du lieu de travail et celle du domicile.
L'UDC proposait de modifier la loi générale sur les contributions publiques, afin que l'intégralité de l'impôt communal revienne au lieu de domicile, là où le contribuable vote. Tout en inscrivant dans la Constitution le principe de l'imposition au seul lieu de domicile, le contreprojet voulait préserver la solidarité fiscale en revoyant, d'ici à fin juin 2029, la péréquation intercommunale.
Equité pas garantie
La gauche et le mouvement Libertés et justice sociale ont salué le verdict des urnes, qui maintient la solidarité entre les communes périphériques riches et celles, plus centrales, qui disposent de davantage d'emplois et de services publics, mais qui sont souvent plus populaires. A leurs yeux, le contreprojet n'offrait aucune garantie d'équité financière, alors que le système actuel fonctionne.
Au passage, la gauche relève qu'avec ce double "non", la majorité de droite au Grand Conseil perd une nouvelle fois une votation populaire portant sur la fiscalité. Le Conseil d'Etat était favorable au contreprojet, mais celui-ci "aurait nécessité un énorme travail dont le résultat n'aurait pas été fondamentalement différent", a relevé devant les médias la grande argentière Nathalie Fontanet.
Le MCG appelait aussi à voter "non", craignant que l'imposition au seul lieu de domicile n'incite la France à exiger l'intégralité de l'impôt à la source provenant des frontaliers. Quant au PLR, au Centre et à l'UDC, ils voulaient mettre fin à une "Genferei" et soutenaient le contreprojet qui devait permettre de simplifier un système jugé opaque et complexe. L'UDC lui préférait toutefois sa propre initiative.