La Conseillère administrative chargée de l'aménagement Frédérique Perler a refusé de s'expliquer sur le dégrappage du bitume organisé aux Pâquis. Elle réserve ses réponses à l'enquête externe commandée par le Conseil administratif, mais aussi au Ministère public suite à la dénonciation pénale.
La Conseillère administrative Frédérique Perler a tout de suite annoncé la couleur jeudi soir lors de la séance extraordinaire du Conseil municipal de la Ville de Genève: elle ne s’exprimera pas sur le dégrappage de places de parking aux Pâquis le 22 juin. Trois raisons à ce silence, l’enquête externe commandée à un juge à la retraite, la dénonciation pénale déposée par le MCG Daniel Sormani et la demande de renseignement de l’autorité de surveillance des communes. Elle va réserver ses explications à ces trois instances Ecoutez la réaction de l’auteur de la dénonciation pénale, le MCG, Daniel Sormanni.
Pour le président des Vert-e-s, Ville de Genève Omar Azzabi, la décision de Frédérique Perler est justifiée.
Débats musclés
Une décision qui a donné lieu à des interventions musclées des auteurs de la motion, Daniel Sormani (MCG) en tête qui a interpelé les verts qui «durant 30 ans avaient tout le temps de lutter contre le réchauffement climatique». L’exécutif n’a nul besoin de cautionner des actions illégales. Il a fustigé le manque de courage de Frédérique Perler qui se mure dans le silence. Elle doit une explication à la population, selon Daniel Sormani. «On espérait que vous alliez vous expliquer», déplore l’élu MCG.
Pour le vert Omar Azzabi, «l’heure est grave, non pas parce qu’une action illégale a fait 3'800 francs de dégâts mais parce que l’on n’a pas répondu assez vite aux habitants des Pâquis». Et de souligner que ce quartier enregistre 6 à 7 degrés de plus qu’à Champel, à cause de son manque de verdure. Il n’hésite pas à parler de «Greenbashing» à l’encontre de sa Magistrate. Il propose de tourner la page pour une «Genève plus égalitaire et plus verte».
Alia Chaker Mangeat (Centre) insiste sur le devoir du Conseil municipal de livrer la vérité au citoyen. Elle rappelle que la Magistrate aurait donné son autorisation pour des actes illégaux. Concernant l'urgence climatique et la justification de ces actes, l'élue du centre s'interroge: "quelles sont les actions citoyennes qui méritent d'être défendues?" Elle estime inacceptable de ne pas avoir de réponse par rapport aux citoyens et aux élus et dit "regretter d'être là ce soir".
Bénédicte Amsellem (verte) estime que la réponse de la Magistrate n’est pas «circulez il n’y a rien à voir» mais plutôt : «j’ai fait une erreur et je m’en excuse». Elle regrette l'instrumentalisation politique de cette affaire.
Coût du dommage
En début de séance, la Maire, Marie Barbey-Chappuis, a détaillé le coût des mesures décidées par le Conseil administratif. L'enquête externe menée par un ancien juge à la retraite coûtera moins de 10'000 francs. Quant au dégrappage du bitume des places de parc, il a causé un dommage de 3802 francs qui ne sera pas à charge du contribuable, a insisté la Maire.
L’alternative a fait bloc et la motion de la droite a été refusée par 35 non contre 30 oui et une abstention.