Au cours de son exercice décalé 2021/22 (clos fin septembre) Easyjet a transporté en Suisse 11,2 millions de passagers, soit près de trois quarts du total enregistré en 2018/19, dernier exercice non affecté par la pandémie de Covid-19. L'entreprise n'a pas souhaité communiquer les chiffres par région pour les exercices 2019/20 et 2020/21.
A Genève, le trafic est revenu à 81% du niveau pré-pandémique, à 6,8 millions, alors qu'à Bâle il avoisine les 72% à 4,1 millions. La compagnie britannique confirme sa position d'hégémonie sur ses deux principales bases helvétiques, avec des parts de marché de respectivement 50% et 65%.
Le trafic depuis et vers Zurich s'est établi à 350'000 passagers. En tenant compte du principal aéroport du pays, Easyjet revendique une part d'environ 29% à l'échelle nationale.
Le rebond est d'autant plus réjouissant que l'exercice a été perturbé par l'arrivée du variant Omicron du coronavirus, qui a durement affecté le trafic en provenance de Grande-Bretagne pendant la saison d'hiver, alors que Genève-Cointrin sert de point d'entrée pour nombre de stations de ski suisses mais aussi françaises, a signalé mardi à AWP Thomas Haagensen, directeur des marchés du transporteur à la livrée orange.
L'année écoulée a confirmé l'engouement du public pour les destinations de vacances balnéaires. "Nous avons ajouté seize nouvelles routes au départ de la Suisse", a souligné le responsable, citant les liaisons vers Charm el-Cheikh, l'île de Rhodes ou encore la Crète depuis Genève et Bâle.
La demande pour le tourisme urbain a également repris, mais de manière nettement plus modérée. "Nous assistons aussi au retour des voyages d'affaires, en particulier dans le segment PME, où la sensibilité au prix a été exacerbée ces derniers temps", a fait valoir M. Haagensen, insistant sur le bon positionnement du groupe dans ce secteur.
Nouvelle convention collective
Interrogé sur d'éventuelles tensions autour des salaires, le récent quinquagénaire a indiqué que la filiale suisse d'Easyjet a conclu un accord pour une convention collective pour le personnel de cabine portant sur une période allant de 2022 à 2024.
Cette dernière, qui fait suite à un récent accord avec le syndicat SSP-VPOD pour les pilotes, prévoit notamment une "augmentation salariale substantielle" sur trois ans, a précisé l'entreprise dans une prise de position. Le mois dernier, les pilotes du concurrent Swiss avaient trouvé in extremis un accord avec la direction après avoir menacé de se mettre en grève pour protester contre leurs conditions de travail.
Le transporteur britannique a fait état dans la matinée d'une perte annuelle de 169 millions de livres (près de 193 millions de francs), la troisième d'affilée mais nettement inférieure aux 858 millions de 2020/21 et au débours de plus d'un milliard en 2019/20 au plus fort de la pandémie.
L'exercice 2021/22 s'est cependant conclu sur un rebond spectaculaire, qui a vu l'entreprise dégager le bénéfice d'exploitation "le plus élevé jamais enregistré pour un seul trimestre", à 674 millions de livres, s'est félicité son directeur général (CEO) Johan Lundgren.