A Genève, environ 2500 fonctionnaires ont défilé mardi après-midi dans les rues contre "les mesures d'austérités" prévues dans le projet de budget 2026. A l'appel du Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné, les manifestants ont défilé jusqu'au Palladium, lieu de l'Assemblée du personnel.
Après des piquets de grève dans les lieux de travail mardi après-midi, les premiers manifestants se sont rassemblés à la Place des Chaumettes devant l'hôpital. Le personnel exige le maintien des annuités pour les quatre prochaines années et une indexation des salaires à 2,5% pour 2026. Il demande aussi des postes supplémentaires pour garantir la qualité du service public et le retrait du plan d'économies annoncé.
"Nous en avons assez d'être une variable d'ajustement", a scandé Geneviève Preti, présidente du Cartel intersyndical du personnel de l'Etat, en ouvrant les prises de parole. "Expliquez-le à vos collègues, cette baisse d'impôts a été construite par des politiques et des choix successifs, ce n'est pas une fatalité", a-t-elle continué.
Plusieurs domaines touchés
Les représentants des syndicats se sont ensuite enchaînés, reprochant des coupes budgétaires qui nuiraient aux conditions d'études des étudiants des Hautes écoles notamment, à la santé, mais aussi aux élèves des cycles d'orientation. Mardi après-midi, le Département de l'instruction publique a compté environ 1600 personnes grévistes, "sans savoir si elles ont fait la grève sur l'entier de l'après-midi ou non", comme indiqué à Keystone-ATS.
Les manifestants sont ensuite partis vers 16h30 en se dirigeant vers la Place de Neuve. "Fonctionnaires en colère, on ne va pas se laisser faire", "On corrige les copies, corrigez votre budget", pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Les participants sont ensuite montés en direction de la vieille ville, beaucoup en poussant leurs vélos, accompagnés de quelques enfants. Ils étaient 2500, selon la police et le Cartel intersyndical du personnel de l'Etat.
"On veut du blé pour la santé, du fric pour le service public", a scandé la foule, avant de huer et siffler devant l'Hôtel de Ville. Elle a ensuite continué son chemin dans la nuit vers les rues basses, direction le Palladium. L'assemblée y a décidé de ne pas reconduire la grève mercredi, a indiqué Balmain Badel, secrétaire du Cartel intersyndical. Mais elle a voté une nouvelle demi-journée de grève le 11 décembre, dès 13h00.
Le projet de budget déposé par le Conseil d'Etat prévoit à ce stade un déficit de 409 millions pour 2026. Mais selon de nouvelles estimations, celui-ci pourrait atteindre 637 millions, voire même 740 millions. Les annuités seraient notamment menacées jusqu'en 2029, pour économiser environ 60 millions de francs. Un millier de personnes avait déjà manifesté pour ces raisons fin octobre.
Avec Keystone-ATS