Le 27 septembre, les Genevois se prononceront sur l'initiative dite de limitation de l'UDC, mais également sur l'initiative cantonale de la CGAS "23 francs c'est un minimum". Le lien entre les deux objets étant évident, le comité unitaire "Protégeons les salaires, pas les frontières" mènera de front une campagne pour le non à l’abolition de la libre circulation et le oui à l’instauration d’un salaire minimum légal à Genève.
"Ces deux objets de votation sont les deux faces d’une même médaille, ou plutôt d’un même combat: celui de la protection des salaires contre celles et ceux qui rêvent de pouvoir exploiter les travailleurs sans aucune limite", a déclaré jeudi à Genève Davide De Filippo, président de la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), cité dans un communiqué.
L’objectif de l’initiative syndicale pour instaurer un salaire minimum légal de 23 francs de l’heure à Genève est limpide : lutter contre la précarité résultant de salaires indigents imposés par certains employeurs.
Moins de 3500 francs
"Chaque salarié devrait pouvoir vivre de son travail. Or, c’est encore loin d’être le cas", a regretté Alejo Patiño, du syndicat Unia. A Genève, près de 30'000 salariés gagnent un salaire inférieur à 4000 francs par mois, pour la moitié d'entre eux, inférieur à 3500 francs.
Si le texte "23 francs, c’est un minimum", lancé en 2018, a pour objectif la lutte contre les bas salaires, l’initiative de l’UDC vise tout le contraire. "Alors qu’elle a le toupet de prétendre défendre les salariés de ce pays, l’UDC s’attaque frontalement à leurs droits en voulant abolir les mesures d’accompagnement à la libre circulation et toute forme de régulation des salaires", a rappelé Manuela Cattani, co-secrétaire générale du SIT.
Fausse réponse
L'initiative "de limitation" est une fausse réponse aux problèmes de la population. Elle n’aura aucun impact positif ni sur l’environnement, ni sur le logement, ni sur les infrastructures. Une politique de l'UDC qu’Omar Azzabi, conseiller municipal Vert, a qualifié de "dévastatrice pour l’environnement et totalement antisociale".
L’extrême précarité que la crise du Covid-19 a révélée dans une ville et un canton aussi riche que Genève est choquante pour la socialiste Lydia Schneider-Hausser. Ce d'autant plus que bas salaires signifient également rentes de misère à la retraite, a rappelé Ueli Leuenberger, vice-président de l’Avivo.
Aggraver la crise
Le démantèlement des protections salariales qui découlerait d’une acceptation de l’initiative de l'UDC ne ferait qu'aggraver la crise économique liée à la pandémie. Or, une sortie de crise socialement plus juste et écologiquement plus tenable nécessite des interventions fortes, dont la revalorisation des bas salaires via un salaire minimum légal, a conclu pour sa part Alexander Eniline, président du Parti du Travail-Genève.
Le comité "Protégeons les salaires, pas les frontières" réunit notamment la CGAS, le PS, les Verts, Ensemble à Gauche /solidarités, le PdT, l'Avivo, la Coordination contre l’exclusion et la xénophobie, le Collectif genevois de la grève féministe, le Collectif grève pour l’avenir, ainsi que des jeunes de parti de gauche.