Le personnel genevois de l'entreprise de livraison a installé son piquet de grève à Rive ce midi. Auparavant, les livreurs ont manifesté leur ras-le-bol au sujet de leurs conditions de travail qui se dégradent. Ils réclament notamment plus de transparence de la part de la société.
Genève se joint à la grève des livreurs Smood. Ce midi, le personnel de la société de livraison a installé son piquet de grève à Rive. Plus tôt dans la journée, les employés ont exprimé leur ras-le-bol au sujet de leurs conditions de travail qui se dégradent. Ils déplorent des bas salaires, des frais de déplacement sous-estimés, une redistribution opaque des pourboires et une mauvaise gestion du temps de travail. C'est ce que les syndicats appellent le "système Smood" comme l'explique Véronique Polito, vice-présidente d'Unia.
Un système qui induit énormément de souffrance chez le personnel. Une souffrance notamment corroborée par les différents témoignages de livreurs. Ecoutez le témoignage d'Ali Badara, livreur Smood à Genève.
Selon une évaluation d’Unia, les salaires chez Smood et sa société de location de services Simple Pay sont de 15,40 francs de l’heure. Une rémunération qui contrevient aux dispositions de la CCNT de l’hôtellerie-restauration (convention collective nationale de travail pour l'hôtellerie-restauration), à la convention collective de travail (CCT) de la location de services et aux dispositions sur le salaire minimum cantonal à Genève et à Neuchâtel.
Renouer le dialogue
Parmi Unia et le personnel, les revendications sont claires et partagées. Ils réclament notamment plus de transparence de la part de l’entreprise et surtout le retour du dialogue. Le détail avec Véronique Polito.
À noter que lundi dans un communiqué Smood a indiqué son intention de faire un pas en direction des revendications des grévistes. L'entreprise a annoncé l'instauration d'un salaire de base de 23 francs de l'heure (indemnités vacances et jours fériés compris), une hausse des remboursements de frais de véhicules, ainsi qu'une transparence accrue de son application mobile. Ces mesures seraient effectives dès le 1er janvier 2022. Il s’agirait cependant de déclarations sans garantie. Elles n’ont fait l’objet d’aucun protocole d’accord, ni de discussion avec le comité de grève et Unia. Ecoutez Véronique Polito.
Avec cette grève, Genève est ainsi devenue la 8e ville à rejoindre le mouvement, après Yverdon, Neuchâtel, Nyon, Sion, Martigny, Lausanne et Fribourg.