C'est un "oui" qui surprend par sa netteté. Près de 58% des Genevois ont accepté l'initiative de la gauche et des syndicats instaurant un salaire minimum. Il sera désormais fixé à CHF 23.- pour tous les employés du canton.
23 francs c'est un minimum, l'initiative lancée par la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS) et la gauche a été acceptée par 57, 93% des voix. Un résultat qui réjouit les initiants. Genève devient ainsi le troisième canton après le Jura et Neuchâtel qui accepte un minimum salarial qui s'applique dans toutes les branches. Les nettoyeuses et nettoyeurs, qui sont actuellement à 19,95 verront ainsi leur salaire augmenter, ainsi que certains employés dans l'hôtellerie-restauration. Davide de Filippo, secrétaire syndical à la CGAS, ne cache pas sa satisfaction.
Du côté des patrons, on prend acte. Mais on craint que l'instauration d'un salaire minimum ne tire les salaires vers le bas. Stéphanie Ruegsegger, Secrétaire permanente de l'Union des associations patronales genevoises, l'UAPG.
Le salaire à 23 francs de l'heure met les salariés qualifiés et non qualifiés sur un pied d'égalité. Les Syndicats veulent se remettre à la table des négociations pour récupérer ce différentiel. Davide de Filippo.
Le Conseiller d'Etat chargé de l'emploi, Mauro Poggia, craint que l'acceptation de l'initiative ne provoque une mise au chômage des personnes les moins qualifiées.
Pour le Directeur de la chambre de commerce et d'industrie, Vincent Subilia, cette acceptation met à mal la tradition suisse de partenariat social, qui se traduit par la signature de Convention collective de travail entre patrons et employés. La crise du Covid a influencé le résultat. Vincent Subilia.
La participation au scrutin est exceptionnelle, elle est de 54%. La dernière participation qui dépassait le 50% remonte à 2016, où elle était de 56%.