La gestion des déchets produits par les entreprises est l'objet de dissensions entre le canton et la Ville de Genève. La municipalité souhaite de la tolérance pour les minis sociétés, alors que le canton voudrait vite imposer le principe du pollueur-payeur à tous.
En attendant de trouver une solution satisfaisante, le canton et la Ville de Genève ont négocié un accord transitoire, dont la teneur a été présentée mardi. Ce compromis, valable jusqu'en 2021, permet d'épargner les petites entreprises de 1 à 8 employés. Celles-ci continueront à ne pas payer pour l'évacuation de leurs poubelles.
Les associations à but non lucratif bénéficient du même régime. En Ville de Genève, les micro-entreprises sont au nombre de 6500, a rappelé devant la presse le conseiller administratif Guillaume Barazzone. Pour les sociétés de moyenne importance, comptant entre 8 et 250 emplois, les taxes seront fonction du volume de leurs déchets.
Ces moyennes entreprises pourront néanmoins profiter, dès 2020, des écopoints de la municipalité. Elles pourront y déposer leurs déchets recyclables et ainsi diminuer les quantités de déchets qu'elles jettent, ce qui aura l'avantage, pour elles, de soulager leur porte-monnaie.
La règle du tri
Cet accord transitoire est le premier jalon d'une collaboration nouvelle entre le canton et la Ville en matière de déchets, a noté le conseiller d'Etat Antonio Hodgers. Comme le principe du pollueur-payeur est fixé dans la loi fédérale, il s'agira de tendre vers ce modèle. Le tri doit devenir la règle, a-t-il souligné.
Le souhait, à terme, serait également d'harmoniser les pratiques dans l'ensemble du canton. Aujourd'hui, chaque commune fait comme elle l'entend en matière de gestion des déchets. Certaines ne taxent aucune entreprise, d'autres les font payer toutes. Les politiques dans ce domaine sont trop diversifiées, a déploré M.Hodgers.
En 2018, le taux de recyclage des déchets urbains s'élevait à 49,3% à Genève. Le but est d'arriver à 60% en 2024. Inciter les entreprises au tri permettrait de faire un grand pas dans cette direction. Leurs poubelles sont en effet remplies pour près de moitié de déchets organiques, de papier et de carton.
Une façon d'atteindre un taux de tri des déchets élevé serait aussi d'instaurer une taxe sur les sacs-poubelle. En Suisse, le canton de Genève fait exception. Antonio Hodgers et Guillaume Barazzone se sont toutefois montrés réticents à préconiser une telle mesure, qui grèverait trop le budget des familles modestes, à leurs yeux.
Source ATS