En Suisse, l'électromobilité est en plein boom et la crise du coronavirus agit comme un catalyseur. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le TCS en collaboration avec l'institut gfs.bern. Selon le rapport, 53% des Suisses considèrent probable d'acheter une voiture électrique à l'avenir. Le prix élevé et un réseau de recharge limité restent les principaux obstacles à l’achat.
L’électromobilité est en plein essor. C’est ce que démontre clairement le baromètre TCS de la mobilité électrique, l’étude annuelle qu'il mène en collaboration avec l’institut gfs.bern. Tout comme le réchauffement climatique, la crise du coronavirus soutient l’essor des véhicules électriques. Elle agit comme un catalyseur et pousse la population à revoir de nombreux aspects de sa vie et influence le comportement en matière de mobilité. En 2020, les déplacements en voiture ont été plus nombreux (+5%) par rapport à l’année précédente, tandis que les transports publics ont vu leur fréquentation baisser (-3%). En dépit de certains obstacles qui subsistent, plusieurs raisons expliquent pourquoi les Suisses se tournent vers les voitures électriques. Laurent Pignot, responsable de la communication du TCS.
Dans le rapport, l'autonomie des véhicules est également pointée comme l'un des points forts alors qu'elle était un obstacle, il y a encore quelques années. Un chiffre en dit long: sur les 5 dernières années, l’autonomie moyenne a plus que doublé en progressant de 127 à 331 km.
Autre avancée par rapport aux dernières années: de nombreux modèles sont aujourd’hui disponibles sur le marché de la voiture électrique. Ils sont beaucoup plus abondants qu’il y a 5 ans et sont disponibles dans presque toutes les gammes de prix et de puissance. Depuis 2015, plus de 25’000 véhicules électriques ont été mis en circulation. En 2019, sur l’ensemble de la Suisse, ce chiffre s’élevait à plus de 13'000 rien que pour les voitures électriques, soit plus du double par rapport à 2018. Depuis le début de l’année en cours, 8’300 voitures électriques ont été mises en circulation.
Hausse de 250% des immatriculations
Ces dernières années, le boom des immatriculations montre l'intérêt des Suisses pour l'électromobilité. Fin août 2020, les véhicules électriques représentaient le 10,5% des nouvelles immatriculations en Suisse alors que, début 2018, cette proportion était de 2,8% selon l'Office fédéral de l'énergie (OFEN). Un bond de 250%. Le taux de voitures neuves confirme cette percée. Le détail avec Laurent Pignot.
À ce titre, selon l'étude, 53% des Suisses considèrent probable d'acheter une voiture électrique à l'avenir.
Emissions de CO2 plus basses en Suisse qu’en Europe
L’adoption de l’électromobilité est particulièrement intéressante en Suisse d’un point de vue environnemental. Le bilan écologique d’un véhicule 100% électrique dépend fortement du mix énergétique utilisé pour le recharger. Le mix énergétique désigne la répartition des différentes sources d’énergies primaires utilisées pour les besoins énergétiques dans une zone géographique donnée. Il inclut les énergies fossiles, le nucléaire et les diverses énergies renouvelables. En Suisse, avec une valeur moyenne de 22.3 grammes de CO2 par kilomètre, ce bilan est particulièrement favorable comme l'explique Laurent Pignot.
Infrastructures et prix d'achat principaux écueils
Bien qu'en Suisse le terrain semble visiblement propice au bon développement des véhicules électriques, il reste certains obstacles à franchir. Selon l'étude, le manque d'infrastructure de recharge est le principal frein au développement de l'électromobilité. Le détail avec Laurent Pignot.
L’autre obstacle important que l’étude 2020 mentionne est le coût d’acquisition élevé des véhicules électriques, malgré une évolution positive des prix au cours des dernières années.
Subventions
Par ailleurs, les potentiels acheteurs peuvent compter sur des subventions ou des programmes de soutien pour les véhicules électriques dans 11 cantons: Bâle-Ville, Berne, Genève, Jura, Lucerne, St-Gall, Schwytz, Tessin, Thurgovie, Vaud et Zurich. Il s’agit, en fonction des cantons, de subventions à l’achat d’une voiture, d’une réduction de la taxe automobile annuelle ou encore d’une aide pour l’installation d’une borne électrique.