Les Etats-Unis l'avaient annoncé: ils quittent l'OMS. Le président américain, Donald Trump, a lancé la procédure de retrait. Parallèlement, le président brésilien, Jair Bolsonaro a été testé positif au coronavirus.
Le président américain Donald Trump a indiqué avoir notifié le retrait américain de l'OMS. Il avait accusé l'organisme onusien d'avoir tardé à réagir après l'apparition du virus en Chine en décembre afin de ménager Pékin.
Deuxième pays le plus touché après les Etats-Unis, le Brésil recense plus de 66'000 morts mais son président, Jair Bolsonaro, même malade, reste défiant. "Je vais parfaitement bien", a dit à la télévision M. Bolsonaro, 65 ans, après avoir annoncé le résultat positif de son test au Covid-19.
Transmission aérienne
Il a précisé suivre un traitement à base de l'azithromycine (un antibiotique) et de l'hydroxychloroquine, un médicament controversé, un temps adopté par Donald Trump mais dont l'OMS a fini par conclure qu'il n'avait aucun effet bénéfique.
Une étude française, publiée mardi, fait valoir que les patients traités "au long cours" avec de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine, notamment pour des maladies auto-immunes, n'ont pas été moins touchés par des formes graves de Covid-19 durant l'épidémie.
Parallèlement, l'OMS a mis en garde sur la probable capacité du virus à se transmettre par voie aérienne, soit de manière beaucoup plus contagieuse qu'initialement envisagé.
L'épidémie "s'accélère"
L'épidémie "s'accélère" avec 400'000 nouveaux cas enregistrés au cours du week-end dernier, a également averti l'OMS. "En réalité certains pays ont fait des progrès significatifs dans la réduction du nombre de décès, alors que dans d'autres pays, les décès sont toujours en augmentation", a souligné le patron de l'organisation Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Plus de trois millions de cas de Covid-19 ont été recensés en Amérique latine et aux Caraïbes depuis le début de l'épidémie, dont plus de la moitié au Brésil, selon un bilan établi mardi par l'AFP à partir de sources officielles. Le Guatemala, lui, a dépassé la barre de 1000 morts. La pandémie a tué à ce jour au moins 539'620 personnes dans le monde.
En Europe, la situation semble sous contrôle, même si le Vieux continent reste le plus durement touché par le virus avec plus de 200'000 morts, dont plus des deux-tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne.
Après le Louvre lundi, la National Gallery rouvre ses portes mercredi, premier grand musée londonien à sortir de plus de trois mois de confinement, avec masques et parcours fléchés pour des visiteurs priés de réserver à l'avance. En revanche, l'Australie a ordonné le reconfinement à Melbourne (sud-est) pour au moins six semaines.
"Enfoncé jusqu'aux genoux"
L'Iran a enregistré mardi un nombre record de 200 décès tandis que l'Inde, confrontée à une épidémie particulièrement virulente à Bombay, Delhi et Chennai, a franchi la barre des 20'000 morts.
Et les Etats-Unis continuent de battre des records de contaminations avec 60'000 nouveaux cas pour la seule journée de mardi selon l'université Johns Hopkins. Plus de 1100 personnes y sont décédées du Covid-19 lors des dernières 24 heures.
Le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a jugé que son pays était encore "enfoncé jusqu'aux genoux" dans la pandémie. Selon lui, il faut agir immédiatement pour enrayer la résurgence actuelle, notamment dans l'ouest et le sud du pays.
En revanche, Donald Trump n'est pas d'accord avec cette analyse et estime avoir fait "du bon travail". Il a prédit que "d'ici deux, trois, quatre semaines" le pays sera "dans une excellente position".
Projet de vaccin américain
Washington a annoncé mardi avoir accordé 1,6 milliard de dollars à la biotech américaine Novavax pour son projet de vaccin, garantissant le cas échéant aux Etats-Unis la priorité des 100 millions de premières doses.
Sur le front économique, l'impact de la crise sanitaire sur le PIB de la zone euro sera pire que prévu: -8,7% en 2020, a averti mardi la Commission européenne.
A Londres, le Chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak s'apprête à dévoiler mercredi un vaste plan de relance post-coronavirus comportant un investissement de 3 milliards de livres (3, milliards de francs) dédié à des emplois "verts" pour "re-dynamiser l'emploi et protéger l'environnement".
La Banque africaine de développement a de son côté estimé dans un rapport mardi que près de 50 millions d'Africains pourraient basculer dans l'extrême pauvreté en raison des conséquences économiques de l'épidémie sur le continent.