En marge du sommet sur le climat de Katowice en Pologne, la Suisse s’engage à verser plus de 120 millions de dollars pour le changement climatique.
C’est ce qu’a annoncé hier le président de la Confédération Alain Berset lors de la 24ème conférence de l’ONU sur le climat.
Cette somme provient de la Direction du développement et de la coopération, la DDC ainsi que du secrétariat d’Etat à l’économie, le SECO.
Elle s’ajoute au Fonds vert. Le soutien financier des pays du Nord au pays du sud pour la mise en œuvre de politiques climatiques.
Dans le détail, la somme va servir à alimenter différents Fonds verts
76 millions de dollars iront à des projets et des programmes bilatéraux.
12 millions au Fonds international de développement agricole pour réaliser des actions ciblées et neuf millions à l’initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques, comme par exemple les alertes aux tsunamis.
Dix millions sont destinés au Bio Carbun fund. le fonds carbone lancé par la Banque mondiale.
Enfin 13 millions de dollars iront au Fonds pour les pays les moins avancés sur le front des changements climatiques. Une partie de cette somme alimentera aussi un Fonds spécial climat.
Comme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président de la Suisse Alain Berset a rappelé que le temps presse.
Le nombre et la fréquence des événements météorologiques extrêmes augmentent. Certaines infrastructures sont menacées et de nouvelles maladies apparaissent sous nos latitudes, a souligné Alain Berset.
Il a rappelé que la température moyenne a augmenté de 2 degrés en Suisse, ce qui représente plus du double de la moyenne mondiale. Avec, comme effet le plus visible, la fonte et la disparition des glaciers.
Ils ont perdu un 5ème de leur volume au cours des dix dernières années. Le changement est déjà fortement engagé, a rappelé le président de la Confédération et il est trop tard pour discuter seulement des causes. Il faut s’engager dès maintenant pour limiter ses conséquences.
Le président de la Confédération a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts.
Si rien n’est fait, la température des mois d’été sera en moyenne de 2,5 à 4,5 degrés plus élevée en Suisse d’ici à 2050.
« La hausse des températures place nos pays devant d’énormes défis », a estimé Alain Berset. Contenir la température mondiale à moins de 2 ou 1,5 degré, comme le prévoit l’Accord de Paris, ne sera possible que si tous les Etats, et en particulier les gros émetteurs, réduisent leurs émissions.
Et il faut aider les pays pauvres à le faire. Raison pour laquelle la Suisse s’engage pour une action immédiate et pour l’adoption de règles claires et solides à Katowice, a conclu Alain Berset.
La Suisse n’est pas en reste en matière de pollution.
Effectivement, hier le rapport "Environnement Suisse 2018" relevait que les modes de consommation et de production des Suisses pèsent trop fortement sur les ressources naturelles. Nous dépassons de trois fois la capacité de régénération de la nature.