Une première arrestation a été annoncée vendredi dans l'enquête sur les colis suspects adressés à des personnalités anti-Trump, alors que deux nouvelles personnes étaient ciblées. Donald Trump a lui déploré l'impact de cette affaire sur les prochaines législatives.
"Nous pouvons confirmer qu'une personne a été arrêtée", a tweeté une porte-parole du ministère américain de la Justice, en annonçant un point-presse à Washington à 14h30 locales (20h30 en Suisse). Elle n'a pas donné plus de détails. Mais les télévisions montraient en direct des images de la ville de Plantation, près de Fort Lauderdale, en Floride, où l'homme, présenté par les médias comme ayant des antécédents criminels, a été appréhendé.
Les télévisions montraient aussi une camionnette blanche liée au suspect, bâchée par les forces de l'ordre. Des images de ce qui semblait être la même camionnette, non bâchée, circulaient sur les réseaux sociaux, zoomant sur des autocollants pro-Trump sur les fenêtres du véhicule.
S'il se confirmait que le suspect était un partisan de Donald Trump, cela risquerait d'attiser encore davantage des tensions déjà très vives à l'approche des élections législatives du 6 novembre, déterminantes pour la suite de la présidence du milliardaire.
Cette arrestation est la première annoncée dans le cadre de la chasse à l'homme lancée pour retrouver le ou les responsables de l'envoi des douze colis suspects retrouvés à ce stade, tous destinés à des personnalités anti-Trump.
Deux nouveaux colis
L'annonce est survenue juste après que la police eut confirmé avoir retrouvé vendredi deux nouveaux colis suspects, en tous points similaires aux dix déjà reçus entre lundi et jeudi et contenant des engins qualifiés de potentiellement explosifs. Les paquets portaient notamment tous la même adresse d'expédition: celle d'une élue démocrate de Floride, Debbie Wasserman Schultz.
L'un a été retrouvé en Floride, destiné au sénateur démocrate Cory Booker, l'autre a été intercepté dans un bureau de poste de Manhattan, adressé à CNN à l'attention de l'ex-directeur des renseignements James Clapper.
MM. Clapper et Booker, cité comme un candidat possible à la présidentielle américaine de 2020, sont tous deux très critiques du président américain.
Ils se sont ajoutés à une liste de personnalités sur laquelle figuraient déjà le financier George Soros, l'ex-président Barack Obama, son ex-vice président Joe Biden, l'ex-secrétaire d'Etat et rivale malheureuse de Donald Trump à la présidentielle Hillary Clinton, l'acteur Robert de Niro, l'ex-ministre de la justice de Barack Obama Eric Holder et l'élue démocrate californienne Maxine Waters.
"Mauvais pour la dynamique"
A onze jours des législatives qui seront déterminantes pour la suite de son mandat, M. Trump a jugé "regrettable" cette affaire de colis.
"Les républicains ont de bons chiffres dans les votes par anticipation et dans les sondages, et maintenant cette histoire de 'Bombe' surgit et la dynamique ralentit", a-t-il tweeté. "Ce qui se passe est vraiment regrettable. Républicains, allez voter!", a-t-il ajouté.
Le gouverneur de l'Etat de New York, le démocrate Andrew Cuomo, a immédiatement dénoncé cette réaction comme "complètement inappropriée".
"Je pense que le président n'a toujours pas mesuré l'importance de la présidence et l'importance de son poste", a-t-il affirmé sur CNN. "Tout est toujours une question de concurrence, de politique, il se sent lésé (...) Tout devient politique et cela relance la colère à chaque fois".
Accusations mutuelles
Partisans et détracteurs du président républicain s'accusent mutuellement depuis deux jours d'alimenter le climat toxique qui caractérise le pays à l'approche des élections du 6 novembre. Les défenseurs de théories du complot se sont aussi déchaînés sur les réseaux sociaux pour dénoncer de "fausses bombes" inventées, selon eux, par les démocrates.
Après avoir brièvement appelé les Américains au "rassemblement" mercredi à la suite de la confirmation des premières bombes artisanales, M. Trump avait repris ses attaques contre les médias jeudi.
"Une grande partie de la colère que nous voyons aujourd'hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j'appelle les 'Fake News'", avait-il affirmé jeudi sur Twitter.
De nombreux responsables démocrates l'accusent au contraire de "cautionner la violence" et d'attiser les divisions. L'acteur Robert de Niro a lui appelé vendredi tous les anti-Trump à se mobiliser pour les législatives:
"Il y a quelque chose de plus puissant que les bombes, c'est votre bulletin de vote. Les gens DOIVENT voter", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Source ATS