L'association actif-trafiC a lancé ce jeudi la campagne de son initiative Climat urbain. L'objectif est de diminuer de 1% par année pendant dix ans l'espace dévolu au trafic motorisé. En lieu et place, le texte prévoit d'y développer la végétation et de la place pour la mobilité durable. Bien que cantonale, l'initiative ne serait appliquée que dans les 13 communes-villes du canton.
Transformer 1% de la voie publique chaque année pendant 10 ans. C'est le but de l'initiative lancée par l'association actif-trafiC ce jeudi. L'initiative vise à s'attaquer aux causes et conséquences du changement climatique. Concrètement, l'initiative veut diminuer de 1% par année sur dix ans l'espace dévolu au trafic individuel motorisé pour y développer pour moitié la part de la végétation et pour moitié des voies de mobilité durable. Ce qui correspondrait à environ un million de m2, soit un peu moins de la moitié de la surface du tarmac de l'aéroport. Les explications de Thibault Schneeberger, co-secrétaire d'actif-trafiC.
Petite subtilité, l'initiative bien que cantonale ne serait appliquée que dans les 13 communes-villes du canton (plus de 10 000 habitants), à savoir Bernex, Carouge, Chênes-Bougeries, Genève, le Grand-Saconnex, Lancy, Meyrin, Onex, Plan-les-Ouates, Thônex, Vernier, Versoix et Veyrier.
Eliminer les îlots de chaleur
L’objectif de l'initiative est donc de rafraîchir la ville par le développement de l’arborisation, car c'est en ville que la hausse des températures sera la plus marquée en raison du fort taux d’imperméabilisation des sols en ville. L’asphalte, sombre, emmagasine la chaleur et la faible végétalisation limite fortement l’évapotranspiration. Les nombreux moteurs qui circulent dans les rues aggravent encore le problème. Selon le Réseau de recherche sur le changement climatique urbain, Genève se classe en deuxième position des villes qui subiront le pire réchauffement. Ecoutez Thibault Schneeberger
Contourner la compensation du stationnement
Afin de faciliter la réalisations de projets de mobilité, l'initiative souhaite pour sa mise en oeuvre de suspendre le principe de compensation obligatoire du stationnement selon lequel toute place supprimée en surface doit être compensée ailleurs. Celui-ci est jugé contraignant et conditionnerait les projets de mobilité douce comme l'explique Thibault Schneeberger.
La section genevoise d'Actif-trafiC a jusqu'au 30 août pour récolter 5370 signatures valables. L'initiative est soutenue par plus de 25 organisations, dont des associations environnementales, d'habitants et syndicales ainsi que par les partis politiques de gauche et les Verts libéraux. L'initiative bénéficie d'une impulsion nationale puisque qu'à Winterthur, Berne et Zurich la campagne vient d'être lancée. À Saint-Gall, l’initiative a déjà été déposée et à Bâle elle est en cours de récolte.