Les joueurs de Murat Yakin ont perdu le match et leurs nerfs à Copenhague face au Danemark (0-2) dans les dix dernières minutes.
Comme en juin 2022 à Prague, l'Equipe de Suisse a entamé du mauvais pied sa campagne de Ligue des Nations, avec une défaite (0-2) face au Danemark sur des réussites de Patrick Dorgu (82e) et de Pierre-Emile Höjbjerg (90+2').
Introduit quelques secondes plus tôt, Dorgu a battu Gregor Kobel dans un angle trop fermé pour que la responsabilité du gardien suisse ne soit pas engagée. Parfait jusque-là, le Zurichois a commis la "petite" erreur qui gâche sa première dans la peau du gardien n° 1.
Granit Xhaka: 2 avertissements en 5 minutes
Réduite à dix après l'expulsion de Nico Elvedi peu après la reprise, la sélection helvétique a terminé la rencontre à neuf contre onze. Les nerfs du capitaine Granit Xhaka ont, en effet, tristement lâché: il a écopé de deux avertissements après l'ouverture du score pour permettre aux Danois de doubler la mise dans le temps additionnel. Notre confrère Michel Leoni de Radio Fréquence Jura l'a rencontré après le match.
Le pire scenario
Après quarante-cinq premières minutes plutôt équilibrées, la reprise a donné lieu au scénario du pire. Pris de vitesse par Dolberg, Elvedi a d'abord laissé passer l'occasion de degager son camp avant d'être finalement sanctionné d'un carton rouge pour avoir prétendument retenu le joueur d'Anderlecht alors que ce dernier lui avait de toute évidence coincé le bras pour l'entraîner dans sa chute; dans dans un premier temps, l'arbitre accordé un penalty et sanctionné le défenseur suisse d'un carton jaune.
A dix contre onze, l'Equipe de Suisse s'apprêtait à vivre une seconde période bien éprouvante, à commencer par Gregory Wüthrich que Murat Yakin a lancé dans le grand bain en lieu et place de Vargas (53e). Le néophyte est peut-être le seul à garder un souvenir positif de cette rencontre.
Le coach national l'a compris tout de suite: la seule ambition helvétique raisonnable était désormais de tenir le 0-0.
Yakin a ensuite introduit après l'heure de jeu le duo genevois Becir Omeragic et Zakaria pour donner plus de poids à une équipe qui ne sortait plus vraiment de ses 30 mètres. Les Helvètes ont tenu le choc jusqu'à la 82e minute avant de vivre un enfer en fin de rencontre. Les quarts de finaliste de l'Euro sont brutalement retombés sur terre au Parken de Copenhague, quand le remplaçant Dorgu qui venait d'entrer en jeu a marqué alors qu'Embolo était au sol.
Au terme de la partie, Manuel Akanji était lui aussi très remonté contre l’arbitrage et face au manque de fair-play des joueurs nordiques.
La victime de cette faute Embolo avait - comme ses coéquipiers - du mal à digérer cette situation.
61% de possession de ballon
Reste que le onze initial aligné par Murat Yakin (avec Nico Elvedi en défense centrale dans un rôle qui aurait pu convenir à Denis Zakaria) n'a pas vécu une première mi-temps totalement sereine. Malgré un avantage très net dans la possession (61 %), les visiteurs pouvaient s'estimer heureux de regagner les vestiaires à la pause sans être menés au score. Ils ont dû leur salut à un arrêt déterminant de Gregor Kobel face à Kasper Dolberg (37e).
Avec cette parade, le portier de Dortmund croyait bien avoir marqué son territoire pour sa grande première dans la peau du portier n° 1. Mais son erreur de la 82e minute pèse vraiment sur sa performance. Il avait été alerté une première fois à la 32e sur un ballon perdu par... Granit Xhaka qui le forçait à une parade peu académique devant le Rennais Albert Gronbaek, sans doute le Danois le plus incisif.
Avec un Xhaka décevant et un Embolo brouillon, la sélection helvétique n'a pas vraiment eu le temps de faire peur aux Danois. On devait toutefois la créditer d'un superbe mouvement avec une ouverture magnifique de Xhaka pour Ricardo Rordriguez dont le centre repris de la tête par Silvan Widmer aurait mérité meilleur sort (18e).
Les faits de jeu évoqués plus haut laissent donc un goût d'autant plus amer que les Helvètes, sans être irrésistibles, ont plutôt fait bonne figure en première mi-temps.
Quoi qu'il en soit, un capitaine de l'équipe nationale, qui est de plus candidat au Ballon d'Or, ne devrait pas agir de la sorte et le principal intéressé en est bien conscient.
C'est donc sans son maître à jouer que la formation rouge à croix blanche devra réagir dimanche (20h45) à Genève face à l'Espagne, Comble de malchance, les Champions d'Europe seront également en quête de rachat après le 0-0 concédé à Belgrade face à la Serbie. On peut parler de contre-performance pour la Roja qui aura sans doute à cœur de l'effacer.
Texte: ATS/sport
Interviews: RFJ