Les trois campings de la Fête fédérale de gymnastique (FFG) Lausanne 2025 s'apprêtaient à recevoir près de 38'000 personnes cumulées en cette fin de semaine, soit presque l'équivalent des villes de Morges et Nyon réunies. C'est l'un des plus grands défis de l'organisation, non sans crainte. Immersion dans le plus vaste des trois sites, à Bourdonnette-Sud.
A deux pas de la station Bourdonnette du m1, avant le campus universitaire, un stand sous des parasols fait office de réception. Chaque groupe de gymnastes s'y annonce et reçoit une enveloppe avec des bracelets de couleurs attestant du séjour au camping et des indications d'emplacement.
"Ce sont les sociétés de gym qui devaient s'inscrire et commander le nombre de places nécessaires", explique à Keystone-ATS Jean Bidiville, responsables des trois campings de la FFG, bénévole membre du club de gymnastique de Payerne. A choix: tente personnelle, tente militaire pour 25 personnes, structure spéciale (yourte collective, mini-chapiteau, etc.) ou encore camping-cars et caravanes. Le tarif varie entre 20 et 25 francs la place par personne et selon le choix.
"Pas de Röstigraben"
A côté de la réception, un espace alimentation et boissons avec cinq automates. Passé la zone des sanitaires - WC, lavabos et douches préfabriqués - et de l'infirmerie sur un parking, on entre dans le camping proprement dit, ressemblant fortement à un campement militaire: un alignement de dizaines et de dizaines de grandes tentes vert foncé, installées par l'armée (104 au total sur les trois sites). Plus loin, de nombreuses tentes individuelles.
"Il n'y a pas d'organisation particulière au sein même du camping. Pas de quartier par région, par société ou par catégorie d'âge", explique Jean Bidiville. "C'est mélangé, même entre Alémaniques et Romands. Il n'y a donc pas de Röstigraben au camping", sourit-il.
Près de 200 bénévoles assurent jour et nuit le bon fonctionnement sur les trois sites, ainsi que quelques agents de sécurité pour la nuit. A noter qu'une quarantaine de salles de gymnastique à Lausanne (34) et région (8) accueillent aussi environ 8000 gymnastes pour près de 24'000 nuitées.
Montée en puissance
Le soleil tape fort, la chaleur est lourde sous les tentes, le terrain est recouvert de copeaux de bois, des hauts éclairages sont répartis sur tout le périmètre. Les gymnastes reviennent au compte-goutte depuis mercredi en fin d'après-midi, après trois jours de pause des compétitions.
"Nous allons monter en puissance pour ce deuxième week-end", relève Jean Bidiville. Du mercredi soir 11 au dimanche matin 15 juin, respectivement 220, 1150, 2250 et 2600 gymnastes ont utilisé les trois campings disponibles, à savoir Bourdonnette-Sud (environ 25'000 m2), Bourdonnette-Nord (23'000 m2) et Chavannes-Ouest (18'000 m2). Du mercredi 18 au dimanche 22 juin, ce sont respectivement 150, 6200, 14'500 et 17'000 gymnastes qui y seront logés.
Sur l'ensemble des trois derniers jours de cette 77e édition de la FFG, ce ne sont donc pas loin de l'équivalent des populations des villes de Morges et Nyon qui seront réunies sur les trois sites, représentant quelque 65'000 m2 de surface totale, soit une bonne dizaine de terrains de football.
Sol humide, espace perdu
Le logement représente clairement l'un des plus grands défis de l'organisation. "Le premier week-end s'est très bien passé, dans une ambiance magnifique. Nous n'avons pas eu jusqu'ici de soucis de vandalisme, de vols ni de bagarres. Les gymnastes sont des clients cool, aimables, amicaux et plutôt calmes", raconte M. Bidiville.
"Mais ce deuxième week-end, ça va être différent. Il y aura aussi plus de jeunes adultes et d'adultes. L'ambiance sera plus fêtarde, surtout dans la nuit de samedi et dimanche, puisque les compétitions seront terminées", anticipe-t-il.
Le responsable peine d'ailleurs à cacher une certaine inquiétude. "Le terrain de Bourdonnette-Sud a un sol très humide, du fait d'une nappe phréatique peu profonde et des fouilles archéologiques attenantes. On a perdu de l'espace avec une zone impraticable pour planter des tentes. Il nous manque quelques milliers de mètres carrés", avoue-t-il, soucieux.
"On va devoir trouver une autre solution, improviser un peu, on a bloqué les inscriptions, faudra mettre plus de monde dans certaines tentes collectives, compter sur des désistements et des gymnastes restant faire la fête à Ouchy et Bellerive toute la nuit". Autre crainte: la pluie ou un orage violent. "On n'a pas vraiment de plan B. Touchons du bois, la météo est au beau fixe tout le week-end".
"Moitié gym, moitié fête"
Au coeur du camping, une équipe de cinq gymnastes de la société de gym d'Hegi à Winterthour (ZH) monte leur tente, spacieuse. "C'est méga cool. On est là pour le plaisir, l'ambiance et l'amitié.
Le but, c'est de participer, de vivre ensemble, et pas de gagner", confie Philipp, 20 ans. "Disons qu'on est venu à 50% pour la gym et à 50% pour faire la fête", résume-t-il, tout sourire.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats