Nestlé est sous le feu des critiques après une enquête de Public Eye sur le sucre dans les préparations pour bébé. L'Organisation non gouvernementale dénonce le traitement différencié des bébés dans le monde à travers les produits leur étant destinés.
Alors que les sucres ajoutés sont bannis dans de nombreux produits en Suisse, ils sont présents dans la majorité des céréales et laits infantiles dans les pays à moindre revenu, étaye Public Eye dans son étude, réalisée en collaboration avec le réseau international pour la nourriture infantile (Ibfan).
Les analyses conduites à la demande de Public Eye montrent que les deux principales marques de Nestlé, Cerelac et Nido, soit des céréales et laits infantiles destinés aux bébés de plus de six mois, contiennent des sucres ajoutés dans les pays à plus faibles revenus. Or ce n'est pas forcément le cas dans les marchés européens.
Ainsi, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, les laits de croissance Nido pour enfant de 1 à 3 ans sont sans sucre ajouté, alors que sur les 29 produits Nido analysés dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, 21 contenaient des sucres ajoutés. En moyenne, les analyses ont indiqué une présence de 2 grammes par portion. La valeur maximale, 5,3 grammes par portion, a été détectée dans un produit vendu au Panama, selon Public Eye.
Concernant les céréales pour bébé, 115 produits commercialisés sous la marque Cerealac ont été analysés dans les principaux marchés de Nestlé en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Pas moins de 108 d'entre eux (94%) contenaient du sucre ajouté. La quantité la plus élevée de sucre, soit 7,3 grammes, a été découverte sur un produit commercialisé aux Philippes à destination des bébés de plus de 6 mois. Un carré de sucre pèse environ 3 grammes.
Contraire aux recommandations de l'OMS
En 2022, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à bannir tous les sucres ajoutés ainsi que les édulcorants de la nourriture pour bébés et enfants de moins de 3 ans, dans le contexte d'une explosion de l'obésité infantile, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
"Nous appliquons partout les mêmes principes de nutrition, de santé et de bien-être", se défend Nestlé. "Les produits Nido et Cerelac (ce dernier sous la marque Nestlé) sont vendus en Suisse et dans d'autres pays européens. De légères variations dans les recettes selon les pays dépendent de plusieurs facteurs, notamment des réglementations et de la disponibilité des ingrédients au niveau local", selon une prise de position.
Des efforts sont faits pour améliorer la qualité de certains produits incriminés. "Dans le cas de nos laits de croissance Nido (de 12 à 36 mois), tous les sucres ajoutés (saccharose et sirop de glucose) sont progressivement éliminés de nos recettes dans le monde entier".
Nestlé contrôle aujourd'hui 20% du marché des aliments pour bébés, devisé à près de 70 milliards de dollars. Selon des données d'Euromonitor, les ventes cumulées de Nestlé dans le segment des aliments pour bébé sont estimées à 2,5 milliards en 2022.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp