Deux jours à peine après une première alerte, une nouvelle pollution aux hydrocarbures a été détectée ce jeudi dans le Rhône, en amont du barrage du Seujet. La baignade et la navigation sont à nouveau interdites en aval du pont Sous-Terre. Le point sur place avec celles et ceux qui luttent pour résorber cette situation.
À 11h44, le Service d’incendie et de secours (SIS) a été alerté d’un important dégagement d’huile provenant d’un chantier situé en rive gauche, juste en amont du Bâtiment des Forces Motrices (BFM). « Il s’agissait d’une nappe d’hydrocarbures visible à la surface de l’eau, similaire à celle observée mardi », a expliqué Nicolas Millot, porte-parole du SIS.
La nappe, contenue entre les quais des Eaux-Vives et le secteur de Portesus au Lignon, s’étend sur plusieurs centaines de mètres. Elle est actuellement figée grâce à la fermeture du barrage du Seujet. « Cela permet de la maintenir dans une zone géographique réduite et de la traiter avec des moyens techniques spécifiques », a confirmé Mathias Goretta, cadre de veille aux Services industriels de Genève (SIG).
Deux incidents en deux jours
Mardi déjà, 70 litres d’huile biodégradable s’étaient échappés d’une conduite endommagée. Une première fuite, jugée sans conséquences environnementales majeures, avait conduit à une interdiction temporaire de baignade levée dès le lendemain matin.
Cette fois-ci, les causes exactes ne sont pas encore identifiées. « Probablement un objet situé au fond du Rhône a blessé une conduite lors des travaux », avance Mathias Goretta. Selon lui, l’origine de l’incident est différente de celle de mardi. « C’est une série de malchances, mais dans tous les cas, le chantier est suspendu jusqu’à nouvel ordre. »
Risques environnementaux
L’Office cantonal de l’eau (OCE), en lien avec le SIS et les SIG, supervise les opérations de confinement et d’assainissement. « Deux pollutions en deux jours sur un même site, c’est un problème préoccupant », reconnaît Guillaume Pierrehumbert, directeur général de l’OCE.
Outre le risque immédiat pour la faune et la flore — notamment les roselières du Rhône —, les autorités étudient des mesures de renforcement de la sécurité sur les chantiers en milieux aquatiques. « Cela pourra aller jusqu’à une mise en conformité renforcée, voire à des sanctions ou une dénonciation pénale au ministère public », précise M. Pierrehumbert.
Sécurité avant tout
En attendant, les recommandations sont claires : interdiction stricte de la baignade et de la navigation de loisir jusqu’à demain matin, au minimum. Plusieurs patrouilles de la police cantonale genevoise, notamment de la brigade de navigation, sont mobilisées. « Nous informons les citoyens sur place et nous veillons à ce que les interdictions soient respectées », explique Tiffany Cudré-Mauroux, porte-parole de la police.
La gestion du barrage du Seujet reste suspendue aux consignes des autorités de secours. Un retour à la normale dépendra également des obligations liées au débit du Rhône, dont l’eau est utilisée pour refroidir des centrales nucléaires en France.
Avec IA