La demande touristique a généré des retombées économiques de 1,6 milliard de francs en 2023 dans le canton de Vaud, selon une étude. Le secteur représente plus de 17'000 emplois (EPT), soit 21'000 personnes. Il a engendré pour les salariés un revenu d'environ 1,3 milliard de francs. Ces résultats permettront d'orienter les stratégies touristiques du canton.
Le tourisme joue un rôle central dans le tissu économique, social et culturel du canton, a déclaré Isabelle Moret, conseillère d'Etat en charge de l'économie lundi devant la presse à Pully. Cependant, le suivi de cette branche reste complexe notamment en raison de la multiplicité des intervenants et du manque de données précises.
C'est pourquoi cette étude, réalisée par Bak Economics sur mandat de Vaud Promotion et de l'Association romande des hôteliers (ARH), fournissant des données à jour est particulièrement importante, a-t-elle ajouté. "Elle va nous servir de boussole pour anticiper et ajuster notre stratégie".
Deux milliards de demande
Outre l'actualisation des chiffres, l'étude, d'un coût de 100'000 francs, avait pour objectif d'établir un référentiel post-Covid et de situer la place du tourisme dans l'économie cantonale, a expliqué Marc Bros de Puechredon, président du conseil d'administration de Bak Economics. Elle se base sur l'année 2023.
L'an passé, le tourisme a ainsi généré une valeur ajoutée de 1,6 milliard de francs, dont 793 millions dans l'hébergement, la restauration et les secteurs connexes. La demande totale (hôtellerie, parahôtellerie, excursionnistes) a atteint environ 2 milliards de francs.
Potentiel de croissance
Au niveau des nuitées hôtelières, Vaud en a enregistré 2,9 millions, se plaçant au sixième rang national. La fréquentation totale (incluant les excursions et la parahôtellerie) se monte à 17,3 millions de visites.
Toujours l'an dernier, le canton de Vaud comptait 257 hôtels. Bien que leur nombre ait diminué depuis 2005 suivant une tendance nationale, la capacité totale en chambres et lits a augmenté: les établissements sont en moyenne plus grands.
Le territoire vaudois propose en moyenne 24 lits pour 1000 habitants, une donnée inférieure à la moyenne nationale de 32. Son offre est particulièrement orientée vers le haut de gamme, avec une proportion élevée de chambres en catégorie 4 et 5 étoiles (52%). A relever également que plus de la moitié de la clientèle (54%) est Suisse.
L'étude démontre un important potentiel en matière de densité d’offre. "Le canton doit également faire mieux au niveau du taux d'occupation des établissements hôteliers", a estimé Nicolas Ming, président de l'ARH.
Chaîne de valeur
Le tourisme soutient non seulement l'hébergement et la restauration, mais aussi divers commerces et services locaux: Il favorise une chaîne de valeur qui bénéficie à de nombreuses entreprises de la région, a ajouté Marc Bros de Puechredon. Selon l'étude, pour chaque franc de valeur ajoutée générée par le tourisme, 1,05 franc de valeur supplémentaire est créé dans d'autres entreprises régionales en dehors du tourisme.
La contribution du secteur au produit intérieur brut cantonal atteint 2,4%, ce qui correspond à peu près aux trois quarts de la valeur ajoutée des banques. Pour le marché du travail cantonal, l'importance du tourisme est plus marquée: 4,3% de tous les emplois du canton dépendent du tourisme.
La branche génère ainsi dans le canton de Vaud autant d'emplois que l'ensemble du secteur financier et plus de quatre fois plus d'emplois que l'industrie pharmaceutique. Dans certaines régions à forte intensité touristique, l'importance économique y est nettement plus élevée.
Orientation stratégique
Les enseignements de cette étude sont précieux pour orienter les stratégies touristiques du canton, a souligné Michel Rochat, président de Vaud Promotion. "Avoir des chiffres, c'est la clé", a-t-il souligné, les dernières études datant d'il y a une dizaine d'années.
La croissance continue prévue des nuitées, avec une augmentation estimée à 2% en 2024 et de 3,9% en 2025, souligne pour lui "l'importance de continuer à renforcer les actions de promotion de façon diversifiée, mais ciblée, sur les marchés à forte croissance". Il s'agit également de renforcer l'attraction du canton dans des domaines connexes comme la gastronomie, la viticulture, le sport, la santé, la culture.
Parmi les pistes stratégiques, Isabelle Moret a évoqué l'investissement dans le renouvellement des infrastructures, la création d'emplois durables, ainsi que l'amélioration de la coordination entre les acteurs. Tous ces efforts convergent vers la durabilité et la digitalisation du secteur et vers un tourisme plus résilient, a-t-elle souligné.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats