Sous la bannière "Objectif Climat", 30 organisations veulent mettre la pression sur les autorités vaudoises et lausannoises. Lors d'une journée spéciale mardi à Lausanne, elles ont exigé des mesures "immédiates et drastiques" en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
"Elus, élues, mettez en oeuvre sans délai ce que vous avez annoncé dans le Plan climat: zéro émission directe dès 2030, zéro véhicule thermique et une réduction drastique des prix des transports publics", ont revendiqué les organisations écologistes et pro climat. Elles ont aussi plaidé pour la mise en place d'assemblées citoyennes pour faire adhérer la société civile à ce combat.
"Les assemblées citoyennes permettent un apprentissage et une construction d'opinions socialement partagées ainsi que des décisions dégagées des conflits d'intérêts", argumentent-elles.
"Ces revendications ont été transmises par courriel à chaque élu du Grand Conseil et de la Ville de Lausanne", a indiqué à Keystone-ATS Brigitte Nicod Krieger d'"Objectif Climat". "Nous sommes inquiets, frustrés et en colère que l'adoption de certaines mesures identifiées n'avancent pas plus vite. Il faut clairement accélérer le rythme", explique-t-elle.
"Lobbying" de la rue
La journée de mardi avait pour objectif de "mettre la pression, de faire une sorte de lobbying depuis la rue, de la société civile", a illustré Mme Nicod Krieger. Elle a été ponctuée de quatre rendez-vous: un accueil symbolique des députés devant le Parlement cantonal à 09h00 juste avant la session du jour, les invitant à une soupe à la courge à l'esplanade du Château à la pause de midi, ainsi que deux rassemblements dans l'après-midi.
Le premier a eu lieu dès 16h30 sur la place du Château en présence de 120 personnes environ. Les participants se sont ensuite dirigés une heure après vers la Palud devant l'Hôtel de Ville. Avec à chaque fois une lecture des revendications et quelques discours au programme. Et cette banderole: "L'inaction du gouvernement tue".
"Nous voulons que nos politiciens soient plus ambitieux encore dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment avec le 2e Plan climat", agendé au printemps 2024, a dit Mme Nicod Krieger. "La soupe proposée aux députés est une façon originale de discuter avec eux" en prévision des débats en plénum. "Malheureusement, nous n'avons pas vraiment atteint notre objectif de faire venir des élus de droite", a-t-elle regretté.
Bâtiments et mobilité
En 2020, le 1er Plan climat vaudois, puis le programme de législature 2022-2027, avaient fixé comme objectifs la réduction de 50 à 60% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 (par rapport à 1990) et la neutralité carbone d'ici 2050. Mais, selon un audit de l'EPFL commandité par le Conseil d'Etat en 2022, sans renforcement supplémentaire, la réduction des émissions de GES n'avoisinerait que 8% vers 2030.
Pour atteindre ces objectifs, l'EPFL recommandait des mesures "beaucoup plus ambitieuses et de fortes mesures de sobriété dans tous les domaines". C'est d'ailleurs cet audit qui est à l'origine de l'appel collectif des 30 ONG, une "première", selon les organisateurs.
Parmi elles figurent Grève du Climat, Grève pour l'Avenir, Alliance climatique, Greenpeace, ATE Vaud, Renovate Switzerland, Extinction Rebellion ou encore Ag!ssons.
Leurs revendications concernent à la fois les bâtiments (moratoire sur des constructions, neutralité carbone, remplacement de chauffages), la mobilité (développement des transports publics, baisse des prix des abonnements, chargement gratuit des vélos dans le train, interdire la vente de voitures thermiques dès 2030 dans le canton, taxer les voitures puissantes ou lourdes) et donc la mise sur pied d'assemblées citoyennes.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats