A Genève, une initiative des Vert'libéraux visant à garantir un congé parental de 24 semaines a été acceptée dimanche par 57,90%, une première en Suisse. Cette assurance s'appliquera à tous les modèles familiaux, dont les couples de même sexe et les parents adoptifs.
Cette initiative permet de compléter les seize semaines de congé maternité cantonal par huit semaines en faveur de l'autre parent, y compris les deux semaines de congé paternité fédéral en vigueur depuis 2021. Sur ces huit semaines supplémentaires, six iront obligatoirement à l'autre parent qui ne bénéficie pas de l'assurance-maternité et deux semaines seraient réparties comme le souhaitent les parents.
Elle sera financée par des cotisations paritaires de 0,15 à 0,2% pour les employés et les employeurs. Les milieux patronaux et les partis du centre-droit se réjouissent d'une avancée en matière de politique familiale. Selon le PLR, les entreprises disposeront ainsi d'un outil flexible, non obligatoire, qui leur donnera un avantage pour recruter et garder les meilleurs éléments.
"Un pas en avant"
C'est précisément cet aspect non contraignant qui a fait bondir la gauche. Elle dénonce aussi un effet pervers qui mettrait en danger le dispositif cantonal actuel d'assurance maternité. Si la mère décide de céder deux semaines supplémentaires à l'autre parent, le congé maternité serait réduit de seize à quatorze semaines. La gauche défend un congé parental plus ambitieux: au moins 18 semaines, pour chacun des parents.
Le Conseil d'Etat soutenait ce congé parental, malgré les insécurités juridiques qu'il va potentiellement créer. "C'est un vrai pas en avant pour les familles", a relevé dimanche Thierry Apothéloz, chef du Département de la cohésion sociale. Le Conseil d'Etat va désormais s'atteler à concrétiser cette modification constitutionnelle en veillant à son articulation avec le droit en vigueur.
Refusé à Berne
Avec ce oui dans les urnes, Genève est précurseur dans le domaine. Les Verts'Libéraux se réjouissent de ce progrès social au bénéfice des familles et de la société de son ensemble. Le parti estime que ce succès est dû à "son approche réaliste et pragmatique". En effet d'autres projets cantonaux parentaux ont déjà échoué.
C'est le cas d'un projet qui était en votation dimanche dans le canton de Berne. Plus ambitieux que le projet genevois, il prévoyait 40 semaines à répartir entre les deux parents, sans toucher au congé maternité (14 semaines) et au congé paternité (2 semaines). La droite s'y est opposée en raison des coûts (+ 200 millions de francs par an). Le texte a été rejeté par les deux tiers des votants.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats