Un premier bateau transportant des vivres pour la population de Gaza affamée par plus de cinq mois de guerre est arrivé vendredi sur la côte du territoire palestinien. Le Hamas, lui, semble avoir infléchi sa position en vue d'une trêve.
Le mouvement islamiste palestinien, qui exigeait jusqu'ici d'Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur une libération des otages retenus à Gaza, s'est dit prêt à une trêve de six semaines associée à un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ensuite annoncé qu'une délégation israélienne allait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations autour de cet échange, sans préciser quand.
La Maison Blanche est "prudemment optimiste" pour les négociations sur une trêve, a dit un porte-parole vendredi. La proposition du Hamas "est, dans les grandes lignes, compatible avec les principes de l'accord sur lequel nous travaillons depuis plusieurs mois", a estimé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Navire humanitaire arrivé à Gaza
Sur le plan humanitaire, une course contre la montre est engagée pour tenter d'acheminer davantage d'aide humanitaire à Gaza. Celle-ci arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah (sud), après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante au regard des besoins immenses des 2,4 millions d'habitants de l'enclave palestinienne.
Face à l'urgence humanitaire, plusieurs pays ont commencé à organiser des parachutages ou un couloir maritime depuis Chypre, mais tous soulignent que ces voies ne peuvent se substituer aux routes terrestres.
Un premier bateau de l'ONG espagnole Open Arms, remorquant une barge chargée de 200 tonnes de vivres, est arrivé à Gaza-ville (nord) vendredi. Parti mardi de Chypre, le navire transportait 300'000 repas concoctés par l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK). Une équipe de WCK a construit une jetée flottante où les cargaisons étaient en train d'être déchargées en fin d'après-midi, selon une porte-parole de l'ONG.
"Le bateau a été soumis à un contrôle de sécurité complet", a déclaré l'armée, soulignant que l'entrée d'aide humanitaire "ne viole pas" le blocus auquel est soumise la bande de Gaza depuis 2007.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1160 personnes. L'offensive lancée sur Gaza par Israël en représailles a fait jusqu'à présent 31'490 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a dénombré vendredi 149 morts en 24 heures.
Prières dans les ruines
Des dizaines de frappes ont visé le territoire vendredi, notamment Gaza-Ville, Khan Younès (sud) et le centre, selon le Hamas.
La guerre a aussi envenimé les tensions dans les Territoires palestiniens occupés, où les fidèles musulmans ont participé vendredi à la première grande prière depuis le début du ramadan lundi.
A Jérusalem, des dizaines de milliers de fidèles se sont réunis sans incident sur l'esplanade des Mosquées, sous haute surveillance policière, pendant qu'à Gaza, des habitants se rassemblaient pour prier au milieu des ruines.
"Nous nous rassemblons sur les décombres de notre mosquée détruite. Cette année, le ramadan est complètement différent à cause de tous les martyrs et des nombreux blessés, et du manque de nourriture", a témoigné Baker Abou Ghiran, un déplacé à Rafah.
Trêve en vue?
Les médiateurs américains, égyptiens et qataris n'ont pas réussi à arracher un accord de trêve comme ils l'espéraient avant le ramadan, mois de jeûne et de prière pour les musulmans.
Mais le Hamas semble avoir infléchi vendredi sa position. Un de ses responsables a annoncé à l'AFP que le mouvement était désormais prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages, femmes, enfants, personnes âgées et malades pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens.
Dans cette optique, le mouvement islamiste exige le "retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées", le "retour des déplacés sans restrictions" et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide humanitaire par jour à Gaza.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a pour sa part déclaré que les pays médiateurs travaillaient "d'arrache-pied pour combler le fossé restant" en vue d'un accord sur les otages et un cessez-le-feu.
Mais tandis que les négociations devraient reprendre, M. Netanyahu a approuvé "les plans d'action" de l'armée en vue d'une offensive à Rafah, où sont massés, selon l'ONU, environ 1,5 million de Palestiniens. "L'armée israélienne est prête pour le côté opérationnel et pour l'évacuation de la population", selon un communiqué officiel qui ne donne aucune autre précision sur cette opération annoncée de longue date, contre laquelle les Etats-Unis et l'ONU ne cessent de mettre en garde.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp