Le Conseil d'Etat vaudois a réaffirmé jeudi que le Centre de compétences sécuritaires (CCS) prévu à la gare de Lausanne ne sera pas un centre de détention. Il ne sera pas exploité 24 heures sur 24 et il n'y sera effectué aucune détention ordinaire, les personnes devant être gardées seront transférées dans des locaux prévus à cet effet.
Ce centre sécuritaire vise à regrouper sous un même toit trois services: la Police cantonale, l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) et la Police des transports, tous réunis dans des locaux appartenant aux CFF. Le projet est lié aux travaux de rénovation et d'agrandissement de la gare. Un crédit d'étude de 132'000 francs a déjà été soumis à la commission des finances du Grand Conseil.
Ce CCS a fait craindre, auprès du collectif Droit de rester et de quelques députés de gauche, la mise sur pied d'un centre de sécurité "géant". "Il contribuera à rendre la gare un encore plus haut lieu de la répression policière contre des personnes racisées et précaires, qu'elle ne l'est déjà", écrivait l'association. "La multiplication de cellules sous les rails permettra une détention encore plus invisible", s'inquiétait Droit de rester.
Interpellation
Le projet a ensuite fait l'objet d'une question orale et d'une interpellation au Parlement l'an dernier. C'est justement en réponse à l'interpellation de l'élu Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche - POP), que le Conseil d'Etat a une nouvelle fois fait taire les rumeurs.
Il relève que ce "nouveau projet remplace le poste de gendarmerie actuel de la gare, déjà doté de cellules. Il devrait en effet voir la construction d'une seule cellule (équipée d’une couchette et d'un wc) alors qu'actuellement le poste de Lausanne-gare en possède deux".
Et d'ajouter: "Le nombre de salles de garde à vue passera effectivement de 3 à 8 afin de répondre aux besoins liés au flux plus important de voyageurs qui vont transiter par la gare de Lausanne à l'avenir".
Dans sa réponse, le gouvernement précise que "ces salles de garde à vue sont assimilables à une cellule de dégrisement, ne servant qu'à retenir une personne ayant été interpellée en flagrant délit en attendant de la transférer dans un endroit adapté ou avant de la libérer selon les procédures habituelles".
Courte durée
"Il ne s’agit en aucun cas d'une zone carcérale comme celle de la Police cantonale à la Blécherette (...) Ces zones sont destinées exclusivement à des fins de contrôles, qui peuvent parfois nécessiter de retenir la personne pour une courte durée en cellule de rétention ou dans un local de garde à vue", souligne-t-il.
Le CCS doit également permettre de nouvelles synergies entre les partenaires sécuritaires afin de répondre à la forte augmentation de la fréquentation du site par les voyageurs (près de 200'000 par jour en 2030) et les personnes fréquentant le quartier des arts et celui de la Rasude, note encore l'exécutif vaudois.
Réception, salles de conférences, cafétéria, local de repos, vestiaires ou locaux spécifiques seront mis en commun. Pour accueillir tous ces intervenants et toutes les infrastructures, une surface de 3000 à 4000 m2 est prévue, dont 500 m2 de parking pour les véhicules de service.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats