Au total, 642 millions d'Indiens ont pris part aux élections générales qui viennent de s'achever après six semaines de scrutin, selon la commission électorale. Les résultats attendus mardi devraient confirmer la victoire du Premier ministre Narendra Modi.
M. Modi, chantre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), qui brigue un troisième mandat, a été donné vainqueur par les analystes politiques bien avant le début des élections le 19 avril.
Cette perspective a été renforcée par plusieurs enquêtes criminelles visant ses principaux opposants. Comme Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, un des dirigeants de l'alliance d'opposition, placé en détention en mars, puis libéré sous caution le mois dernier, le temps pour lui de faire campagne. Il est retourné en prison dimanche.
"Record mondial"
Mais le commissaire électoral en chef, Rajiv Kumar, en saluant lundi la complexité logistique des élections indiennes, a affirmé que "l'électeur était le véritable gagnant".
"Nous avons battu un record mondial avec 642 millions d'électeurs indiens, c'est un moment historique pour nous tous", a déclaré M. Kumar, précisant que 312 millions étaient des électrices, soit près de la moitié.
"Cela montre l'incroyable pouvoir des électeurs indiens", a-t-il poursuivi, vantant "l'incroyable puissance de la démocratie indienne".
Sur la base des 968 millions d'électeurs recensés par la commission, 66,3% des électeurs ont pris part au scrutin, soit une légère baisse par rapport aux 67,4% de participation aux élections générales de 2019.
"Le bulletin plutôt que la balle"
Les données définitives sur la participation électorale ne seront publiées qu'après un nouveau vote lundi dans deux bureaux de l'Etat du Bengale occidental.
Selon M. Kumar, "642 millions d'électeurs ont choisi l'action plutôt que l'apathie, la croyance plutôt que le cynisme et, dans certains cas, le bulletin de vote plutôt que la balle". "Aucun incident majeur de violence" n'a été rapporté selon la commission électorale, a-t-il ajouté.
La septième et dernière phase de ces élections générales s'est achevée samedi après six semaines de scrutin.
Le dépouillement électronique commencera mardi à 08h00 (04h30 en Suisse) dans les centres électoraux de chaque État. Les résultats sont attendus dans les heures suivantes.
"Nous avons instauré un processus de dépouillement robuste", s'est félicité M. Kumar.
Modi en bonne voie
Selon les sondages à la sortie des urnes, Narendra Modi est en bonne voie pour remporter un troisième mandat à la tête du gouvernement. Le Premier ministre s'est dit certain que "le peuple indien a voté en nombre record" pour le réélire.
M. Modi, 73 ans, est encore très populaire après deux mandats, au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique.
Une enquête de l'institut Pew a révélé en 2023 que M. Modi était perçu favorablement par près de 80% des Indiens après près d'une décennie au pouvoir. Narendra Modi a offert à son parti deux victoires écrasantes en 2014 et 2019 en jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou.
Si la victoire du BJP mardi ne fait guère de doute, les spéculations portent sur son ampleur. Les dirigeants du parti ont assuré publiquement qu'ils remporteraient une majorité des deux tiers à la chambre basse.
Morts d'insolation
La baisse du taux de participation a été imputée par certains aux températures plus élevées que la moyenne au début de cet été.
Pour voter, des dizaines de millions d'électeurs ont dû affronter des températures accablantes parfois supérieures à 45°C dans le nord de l'Inde frappé par une succession d'intenses vagues de chaleur.
Au moins 33 membres du personnel électoral sont morts d'insolation samedi dans l'Uttar Pradesh, où les températures sont montées jusqu'à 46,9 °C, selon les responsables électoraux de l'Etat.
"Nous avons appris de cette élection que le scrutin devrait s'achever plus tôt" dans l'année, a souligné M. Kumar. "Nous n'aurions pas dû l'organiser par une telle chaleur".
Au total, 15 millions d'agents électoraux ont été mobilisés, dont certains issus de multiples secteurs de la fonction publique et temporairement affectés aux bureaux de vote.
Ils se déplacent à pied, par la route, en train, en hélicoptère, en bateau et parfois à dos de chameau ou d'éléphant jusque dans les contrées les plus reculées pour que les électeurs puissent exercer leur droit de vote.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp