Parrainer un mouton ou une chèvre et du même coup soutenir l'agriculture de montagne, c'est possible en Valais jusqu'à la fin mars. Le projet est porté par la plateforme de soutien EdelAlp qui remporte déjà un franc succès avec le parrainage de vaches d'Hérens.
Ils sont dix. Six moutons et quatre chèvres. Leurs bobines craquantes et des bribes de leurs histoires figurent sur le site Internet dédié aux actions d'EdelAlp.
On y découvre, par exemple, Petit, un Roux du Valais, une race de mouton particulièrement rare. "Un mâle castré, grand et robuste, mais à ma naissance en février 2019, j'étais si petit que cela m'a valu mon nom! Je tiens une place très spéciale au sein de ma famille, car je prends systématiquement la tête du troupeau, guidant nos déplacements à pied." peut-on lire sur le site.
Même succès pour Flinge, une agnelle "friande de câlins" et pour l'agneau Zelda, né prématurément, privé de mère et encore en vie grâce "aux bons soins" du berger Damien. Quant aux chèvres Gaspar et Mookie, la première ayant perdu un oeil lors d'un éboulement, elles espèrent encore quelques parrains. Inséparables, elles ont été nourries au biberon et ont passé les premiers mois de leur vie dans le salon de la famille Jeannerat, propriétaire de la bergerie.
Brebis laitières et tontes
Parrainer aussi Elsa, Flocon, Chief ou encore Bruno coûte 240 francs. Sur cette somme, l'éleveur perçoit 110 francs.
"Nous utilisons cette aide pour des projets, comme celui d'intégrer des brebis laitières dans notre troupeau. Elle sert aussi à tondre nos moutons une seconde fois dans l'année pour pouvoir offrir la laine à l’association Woolis dont le but est de valoriser et promouvoir la laine valaisanne", détaille Claire Jeannerat.
Avec son mari, ils sont à la tête d'un cheptel de 400 moutons, 120 chèvres, six chevaux et trois vaches, sans oublier les chiens de protection de troupeaux. Claire s'occupe plutôt des chèvres, Damien des moutons.
Fête de la transhumance
En contrepartie de leur don, les parrains et marraines reçoivent un certificat et une photo de leurs filleuls, ainsi qu'un cadeau de remerciement d'une valeur de 50 francs. Ils sont aussi invités à rencontrer les bergers et leurs animaux et à participer à des événements, comme la transhumance, pratiquée par les Jeannerat et leurs trois enfants.
Le reste de la somme sert à couvrir la mise en place du concept par EdelAlp. Cette plateforme, créée en 2022 par des étudiants de la Business Team Academy de la HES-SO Valais-Walllis, est gérée depuis l'an dernier par les ex-étudiants Camille Besse et Samuel Balet.
Ma reine de l'été, 3e saison
L'action de parrainage "Ma Bergerie" sera évaluée à la fin de la saison. "Si le succès est au rendez-vous, elle sera reconduite l'an prochain et étendue à d'autres bergeries", précise Samuel Balet.
EdelAlp a déjà rencontré un beau succès avec "Ma reine de l'été", lancée en 2022, et qui permet de parrainer des vaches de la race d'Hérens. La troisième saison est d'ailleurs en préparation et sera lancée en mai avec en vedette quelque 650 vaches sur huit alpages.
Le cirque Knie lors de la première du spectacle 2024, le 15 mars 2024 à Rapperswil (KEYSTONE/Ennio Leanza)
Le millésime 2024 du Cirque Knie a débuté vendredi soir à Genève. Cette année, le comédien et illusionniste vaudois Pierric Tenthorey accompagne la troupe et ses acrobates. Radio Lac était en immersion dans les coulisses.
"Revenir à Genève, c'est aussi voir des amis que je ne vois qu'une fois par an", raconte dans un sourire Ivan Knie, hérité de la dynastie qui porte son nom. "Et avec le groupe Pegasus seulement dans 5 villes, intégrer un concert au Knie était encore un autre défi".
Parmi les artistes à l'affiche cette année, on trouve Pierric Tenthorey, champion de magie "close-up" en 2015. Le magicien mêle stand-up et pantomime en passant par l'illusionnisme, écrit le Cirque Knie.
Egalement réalisateur et auteur à succès, il se produit sur scène et dans l'émission française "Le plus grand cabaret du monde". Magicien et comédien lui aussi, Dustin Nicoldi alias "Coperlin" fait également partie des artistes en tournée.
La double roue de la mort des Navas
Les acrobates ont la part belle cette année. Vendredi soir, la troupe sud-américaine Navas a ébloui les spectateurs de la première au bout du lac en virevoltant à grande vitesse sur et dans leur double roue de la mort.
Le duo Grygorof présente, lui, un numéro au cerceau aérien. La voltigeuse y fait des figures dans les airs, tenue par les dents de son partenaire. La troupe d'Hugo Noël vole, elle, en rebondissant sur un trampoline géant incurvé. Les acrobates chinois de la troupe de Dalian présentent, pour leur part, des figures spectaculaires au sol.
Jonglage et danse
Autre artiste valant le détour, Victor Moiseev propose un numéro magique et irréel de jonglage à l'horizontale, tout en dansant. Il s'est produit durant de nombreuses années au Cirque du Soleil.
Autre forme de jonglage, le football freestyle fait son entrée chez Knie. Le duo Boyka, formé par le Fribourgeois Marc Jonin et le Colombien Sebastian Ortiz Hernandez, fait partie des meilleurs dans cette nouvelle discipline. Leur rapidité et leur dextérité avec le ballon, notamment dans la mise en équilibre, sont stupéfiantes.
La danse géorgienne rythme aussi la tournée du Cirque Knie cette année. Une troupe tâchera d'envoûter le public avec sa fougue. Les danses géorgiennes trouvent leur origine au Moyen-Âge. Elles sont présentes actuellement sous forme de ballet dans le monde entier.
Radio Lac en immersion
Si le spectacle conforte Freddy Knie dans son statut de grand père comblé, c'est avant tout grâce à celles et ceux qui le font vire, sur la piste, mais aussi en coulisses. Le Knie m'a laissé galoper à travers chevaux, artistes et techniciens. A retrouver en podcasts et en vidéo.
A Genève jusqu'au 15 septembre, les autres étapes romandes sont Nyon les 21 et 22 septembre, Lausanne du 27 septembre au 13 octobre, Vevey du 17 au 20 octobre, Sion (VS) du 24 au 27 octobre et Fribourg du 1er au 3 novembre. La tournée doit s'achever à Lucerne entre le 12 décembre et le 3 janvier.
Une plongée familiale émotive dans le Pérou des années 90, c'est la promesse de "Reynas". Ce film, réalisé par Klaudia Reynicke, explore les dynamiques familiales dans un contexte de crise économique. "Reinas", qui signifie "reines" en espagnol, raconte l'histoire d'une mère, de ses deux filles et d'un père où chacun cherche sa place dans une famille en pleine désintégration.
Pour Klaudia Reynicke: "L'idée était de parler de cette famille qui n'est plus une famille et qui va trouver le moyen de redevenir une famille avant de se quitter pour toujours, dans un contexte très compliqué." Ce contexte, Klaudia l'a vécu elle-même, ayant grandi au Pérou avant de partir à l'âge de 10 ans. "C'est mon histoire et ce n'est pas mon histoire," précise-t-elle. "Les événements du film ne sont pas réellement arrivés dans ma vie, mais tous les sentiments sont vrais et je les connais."
"Reinas" a déjà conquis les festivals internationaux, projeté à Sundance, il remporte des prix à Berlin et Locarno. "Pour moi, ça a été étonnant aussi qu'il résonne," admet Klaudia Reynicke. "Un film tourné au Pérou, en espagnol, des années 90... c'était mon film de cœur. J'avais envie de tout tourner dans mon pays, de créer une connexion, mais je n'avais aucune idée de comment il allait être reçu."
Le film brille également par la performance de ses jeunes actrices, dont la dynamique est palpable à l'écran. "Les deux petites filles se sont très bien entendues," raconte Reynicke. "Elles rigolaient, s'entraidaient, et cette chimie a permis d'avoir le résultat qu'on a aussi."
Le personnage du père est un reflet du pays et de son instabilité. "Il n'a pas les outils pour pouvoir créer et apporter quelque chose à ses filles et laisser une trace," explique la réalisatrice. "Il s'invente des vies, il n'a jamais vraiment pu apporter en tant que père, donc il trouve le moyen de laisser d'autres traces."
Rien n'est impossible
À travers "Reinas", Klaudia Reynicke souhaite transmettre un message d'espoir. "À la fin du film, Carlos dit quelque chose qui, pour moi, est vraiment ce qui clôt cette idée: les pieds sur la terre, les yeux dans le ciel, rien n'est impossible. C'est un message d'espoir."
Pour Klaudia Reynicke, réaliser ce film a été une manière de reconnecter avec ses racines. "Je ne voulais pas retourner au Pérou en tant que touriste," dit-elle. "Le cinéma permet de faire ça. Il y a une certaine boucle qui est bouclée."
Malgré son contexte spécifique, "Reinas" résonne par ses thèmes de famille, de quête de soi et d'espoir. "Il y a des moments très durs, mais au milieu de tout ça, on veut juste bien faire et trouver sa place dans la famille."
Le Festival "Math'émerveille", qui aura lieu jeudi lors du Jeûne genevois, a pour mission de montrer que les mathématiques peuvent être amusantes.
Organisé par l'Université de Genève, cette manifestation proposera des ateliers ludiques ainsi qu'un spectacle pour apprécier la magie de cette discipline scientifique. Le public pourra aussi résoudre des énigmes dans le cadre d’une chasse au trésor dans le monde revisité d'Alice au Pays des Merveilles.
Conçu par la section mathématiques de l'UNIGE en partenariat avec le Pôle de recherche national SwissMAP, le Festival est ouvert à tous, quel que soit l'âge ou le niveau en math.
Les activités auront lieu au Musée d'Histoire des sciences de 10h00 à 17h00. Math'émerveille marque le lancement de G.EM (Genève Évasions Mathématiques), la structure de la Section de mathématiques de l'UNIGE dédiée à la vulgarisation.
Ivan Frederic Knie et ses cheveux lors de la première représentation de l'année, le 15 mars 2024, à Rapperswil (KEYSTONE/Ennio Leanza)
En plein cœur du Cirque Knie, j'ai passé du temps dans les écuries en compagnie d'Ivan Knie, 23 ans, héritier d'une tradition familiale centenaire. Depuis sa plus tendre enfance, Ivan vit entouré de chevaux, des compagnons de vie et de scène qui font partie intégrante de son quotidien. "Pour moi, c'est la normalité, je ne connais pas une autre vie," confie-t-il avec un sourire.
Le Cirque Knie, fondé il y a 105 ans, est une institution en Suisse. Les chevaux y occupent une place centrale, et Ivan ne manque pas de souligner leur importance. "Nos chevaux font partie de la famille Knie. Depuis que je suis né, j'ai des chevaux dans mon numéro, certains ont même le même âge que moi. On a grandi ensemble," explique-t-il avec passion.
Parmi ces chevaux, il y a Ghazi, un magnifique étalon de 23 ans, soit le même age qu'Ivan. "C'est un cheval, un leader de son caractère même. Il va être présent dans le spectacle, il va être le premier du groupe," raconte Ivan en caressant l'animal. Leur relation est unique, forgée par des années de complicité et de travail commun.
Le quotidien d'Ivan est rythmé par les soins aux chevaux, les répétitions et les spectacles. "Ma morning routine, c'est définitivement chez mes chevaux. On les prépare, on les nourrit. Ensuite, on a les répétitions le matin," décrit-il. Ivan n'est pas seulement un artiste, il est aussi le visage du cirque Knie, un rôle qu'il partage avec ses parents et son grand-père. "Il y a beaucoup à faire, c'est un style de vie. Il faut aimer, mais j'ai encore mes parents qui sont tout le temps là. On se partage tout ce qui est autour, tout ce qui est derrière les coulisses," précise-t-il. Cette collaboration familiale est essentielle pour maintenir le niveau d'excellence du cirque.
Si les chevaux ont toujours fait partie du spectacle, la place du bien-être animal est aujourd'hui centrale dans les préoccupations des spectateurs, comme de la famille Knie. "Nous avons toujours eu une tradition d'être exemplaires dans la manière dont nous traitons nos animaux. Mon grand-père travaille très proche avec le Schweizer Tierschutzverein," affirme Ivan.
Le Cirque Knie est aussi un lieu de partage et de découverte pour le public. "Les répétitions sont depuis toujours publiques. On a parfois 200, 300 personnes qui viennent voir les répétitions le matin," indique Ivan. Une occasion unique pour les spectateurs de voir les artistes et les animaux en pleine préparation. Cette année, Ivan présentera un numéro qu'il a déjà eu l'honneur de montrer au festival de Monte Carlo, un événement prestigieux dans le monde du cirque. "C'est un festival que, pour nos artistes, c'est les Oscars. J'ai présenté ce numéro-là avec un très grand succès," se réjouit-il.
En conclusion, Ivan Knie incarne la passion et la tradition du cirque avec un twist de modernité. "Je suis tellement chanceux d'être né là-dedans, parce que justement je ne peux pas me voir dans un autre job," dit-il. Une vie dédiée à l'art du cirque, où chaque jour est une nouvelle aventure.
La Passerelle, réalisée par l'artiste français Vincent Lamouroux, au Musee d'art et d'histoire (MAH), le 27 août 2024. (KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi)
Et si vous traversiez le Musée d'art et d'histoire via une passerelle temporaire? C'est l'idée du plasticien français Vincent Lamouroux qui inaugure le cycle PlasMAH visant à alimenter la réflexion sur l'avenir du musée, qui doit être agrandi et rénové.
Le premier tour du concours international d'architecture vient de se clore, et le nom du projet retenu au terme du second tour sera connu en mai, a fait savoir mardi devant les médias Bertrand Mazeirat, responsable du projet Musée de demain au MAH. "Le projet d'agrandissement et de rénovation ne devra pas faire table rase, mais conserver et valoriser ce musée", a-t-il précisé.
Pour mettre en lumière les qualités architecturales du bâtiment de l'architecte genevois Marc Camoletti, inauguré en 1910, le programme PlasMAH explorera les potentialités de la cour intérieure et offrira de nouvelles expériences aux visiteurs. A raison d'une intervention par an, il se déploiera jusqu'à la fermeture du musée pour travaux, afin de nourrir la réflexion des architectes.
PlasMAH doit aussi faire voir les espaces différemment. "Le challenge est d'ouvrir un musée en 2030 ou 2034 qui ne soit pas obsolète. Nous avons le privilège de pouvoir tester des expositions, des manières de faire vivre le musée. A l'avenir, il s'agira de faire venir le visiteur pour plein de raisons, dont celle de voir une exposition", a souligné le directeur du MAH, Marc-Olivier Wahler.
Par des fenêtres
La première intervention a été confiée à Vincent Lamouroux, dont le travail se situe entre sculpture et architecture. L'artiste français a conçu une passerelle en bois, peinte en blanc, qui permet de traverser la cour à 8,7 mètres de hauteur. Reposant sur des piliers en bois et des socles de béton, elle relie deux façades distantes de 28 mètres, permettant au visiteur de sortir et d'entrer par des fenêtres.
"Cette passerelle vient contrecarrer les habitudes sur la manière de circuler dans le musée. Elle rétablit un axe qui existait entre les ouvertures dans la façade et les jeux de transparence", a expliqué le plasticien. L'ouvrage, qui a tendance à osciller, oblige à ralentir le pas. "Il fragilise nos appuis physiques de même que, dans une salle, nos ressorts psychologiques sont peut-être fragilisés face à une oeuvre d'art", a-t-il relevé.
"La Passerelle" sera ouverte au public 100 jours à l'année, dont tous les premiers dimanches du mois. L'intervention sera accompagnée d'une programmation culturelle. Elle a bénéficié d'une prise en charge financière complète de la part d'une fondation.