Plateforme 10, le quartier des arts lausannois, révèle son nouveau visage. Après le Musée cantonal des Beaux-Arts en 2019, le deuxième bâtiment, qui abrite le mudac (design) et Photo Elysée, est terminé. Il accueillera ses premières expositions en juin 2022.
Le public pourra découvrir ce week-end l'ingénieuse architecture de ce nouveau cube, où les deux musées sont comme posés l'un sur l'autre, avec trois seuls points d'ancrage. Au milieu, un foyer vitré qui ondule, une "faille" aux 72 facettes en béton blanc qui relie et sépare en même temps les deux institutions.
Beauté des lignes
"Ceux qui aiment la beauté des lignes seront servis", a observé la conseillère d'Etat Cesla Amarelle jeudi lors de la remise des clés. Le bâtiment - dont on ne perçoit pas d'emblée la structure - est une prouesse architecturale. "Il vit avec la lumière", a glissé Pascal Broulis.
Au fil du projet, à chaque petit changement, il fallait refaire les calculs d'ingénierie et la maquette physique. "On a une collection de 14 maquettes", s'est amusé l'architecte portugais Manuel Aires Mateus qui a étroitement travaillé avec l'ingénieur Rui Furtado.
Enthousiasme
Les directrices du mudac et de Photo Elysée n'ont pas caché leur enthousiasme devant ce lieu spécialement pensé pour accueillir leurs collections et expositions temporaires. Les musées verront leurs surfaces d'exposition doubler, à près de 1500 m2 chacun.
"Cela fait bientôt sept ans qu'on travaille d'arrache-pied pour construire cet écrin", a rappelé, avec émotion, la directrice de Photo Elysée Tatyana Franck. C'est un grand saut pour les deux musées, qui occupaient jusqu'ici deux maisons de maître en ville.
Lumières différenciées
Les deux institutions conserveront des identités bien distinctes. En haut, place au mudac, à sa lumière zénithale et à ses espaces d'exposition ouverts. Tout est modulable à souhait, sauf le lieu dévolu à la médiation. Il est "capital" de placer le public au centre de nos préoccupations, insiste la directrice Chantal Prod'hom.
En bas, Photo Elysée bénéficie d'un éclairage contrôlé, pour préserver ses collections. Ici aussi l'espace pourra être cloisonné pour présenter diverses expositions ou rester ouvert.
Le bâtiment ne contient pas encore d'oeuvres. Le transfert est prévu dans une année, le temps de stabiliser les climats dans les réserves. L'Elysée aura trois réserves: une à 6 degrés pour les négatifs sur supports souples, une à 10 degrés pour les tirages couleur et une à 17 degrés pour les tirages monochromes.
Christian Marclay
Pour le week-end d'ouverture, l'artiste Christian Marclay, lauréat en 2011 du Lion d'or de la Biennale de Venise, a reçu carte blanche pour effectuer un grand "Déballage". Il a puisé dans les collections des deux musées pour créer des projections numériques inédites.
L'artiste propose deux installations différentes, reflet des identités distinctes des musées. L'une se découvre sur les murs de Photo Elysée, l'autre sur 160 écrans plats posés sur le sol du mudac. De préférence le soir, conseille-t-il.
Evolutions
A deux pas de la gare CFF, les deux bâtiments emblématiques de Plateforme 10 sont désormais construits, mais le site muséal va encore évoluer. Sont annoncés notamment: de nouveaux arbres, une rampe d'accès végétalisée, un jardin sur une partie du toit, sans oublier un nouveau café et un restaurant.
Le bâtiment dévolu au mudac et à l'Elysée a coûté quelque 100 millions de francs. Budget et calendrier ont été tenus. L'Etat de Vaud a versé 40 millions, la ville de Lausanne 20 millions. Le projet prévoit un apport privé de 40 millions, dont 35 ont pour l'heure été réunis auprès de mécènes et de sponsors.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats