La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé que 26 Palestiniens avaient été tués et plus de 100 blessés samedi par des "tirs israéliens" près de deux centres d'aide humanitaire dans le sud du territoire palestinien ravagé par la guerre.
Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que 22 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées près d'un centre au sud de Khan Younès (sud) et quatre près d'un autre au nord de Rafah, attribuant les attaques à des "tirs israéliens".
Les tirs ont eu lieu à proximité de centres de distribution d'aide humanitaire gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, selon la même source.
Un témoin a raconté à l'AFP s'être rendu avant l'aube avec cinq membres de sa famille pour chercher de la nourriture dans l'un de ces centres, lorsque selon lui des soldats israéliens ont commencé à tirer.
"Que des balles"
"Nous n'avons rien pu avoir", a déclaré Abdelaziz Abed, 37 ans. "Chaque jour, je m'y rends et tout ce que nous ne recevons que des balles". Trois autres témoins ont également accusé les soldats d'avoir ouvert le feu. "Des chars et des jeeps sont arrivés, des soldats en sont descendus et ont commencé à tirer", a déclaré Tamer Abou Akar, 24 ans.
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "examiner" ces allégations.
La GHF avait commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël en dépit des avertissements de l'ONU sur un risque imminent de famine à Gaza.
L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec cette organisation au financement opaque en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.
La Fondation, principal distributeur d'aide dans le territoire, a elle accusé le Hamas de fomenter des troubles et de tirer sur des civils.
Après plusieurs semaines marquées par des scènes de chaos et des informations quasi quotidiennes faisant état de Palestiniens tués en attendant de l'aide, la GHF a reconnu la mort mercredi de 20 personnes dans une bousculade sur l'un de ses sites.
En début de semaine, l'ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 "à proximité des sites de la GHF".
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
"Malnutrition aiguë"
"Nous alertons sur le fait que des centaines de personnes, dont le corps est complètement décharné, sont désormais en danger de mort imminente", a déclaré vendredi le médecin Sohaib al-Hums, directeur de l'hôpital de campagne koweïtien situé dans la zone d'Al-Mawassi, à Khan Younès.
Il a ajouté que son établissement recevait "des patients souffrant d'épuisement extrême, de fatigue généralisée, ainsi que de cachexie et de malnutrition aiguë dues à une privation prolongée de nourriture".
Lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu vendredi, le pape Léon XIV a exprimé "sa préoccupation face à la situation humanitaire dramatique" à Gaza et appelé à "redynamiser les négociations" en vue d'un cessez-le-feu.
Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'une trêve sont dans l'impasse, la branche armée du Hamas accusant vendredi Israël de les bloquer.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp