Les salaires du personnel de chantier ont augmenté en moyenne de 1,5% en 2022 par rapport à 2021, selon la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Les chiffres sont publiés alors que les négociations pour une nouvelle CCT battent leur plein. Unia conteste ce résultat.
"Toutes les classes de salaire affichent une hausse", note lundi la SSE dans son enquête sur les salaires 2022, publiée la veille du troisième round de négociations - sur les sept prévus - avec les syndicats sur la nouvelle CCT nationale.
La hausse globale de 1,5% ne s’explique cependant pas par une augmentation générale des rémunérations, mais par les récompenses individuelles basées sur les performances, précise la SSE. L'amélioration est supérieure à l'inflation (0,6%), ce qui signifie selon la SSE un meilleur pouvoir d'achat. Les salaires réels avaient déjà augmenté les années précédentes.
Le salaire moyen des travailleurs de la construction en 2022 se monte à 6’204 francs par mois, soit 80’652 francs par année (13 mois), selon l'enquête de la SSE, réalisée avec comme dates de référence fin février 2022 comparé à fin juillet 2021. "Les salaires augmentent même sans accord collectif", se félicite la SSE.
Méthodologie remise en question
Parler d'une hausse moyenne de 1,5% n'est pas sérieux, a indiqué à Keystone-ATS Nico Lutz, responsable du secteur construction au syndicat Unia. Il remet en question la méthodologie de l'enquête.
Il y a en effet moins de personnes qui travaillent en février dans une classe salariale basse par rapport à juillet. Le salaire moyen a donc tendance statistiquement à augmenter. En outre, les comparaisons dans les différentes classes de salaires auraient montré une hausse inférieure à 1,5%.
La SSE maintient elle ses chiffres. Les travailleurs qui suivent une formation montent dans l'échelle salariale et ne sont de ce fait plus comptabilisés dans la même classe, a précisé le porte-parole de la SSE Matthias Engel.
Pour une hausse générale des salaires
Pour la secrétaire centrale de Syna, Claudia Stöckli, tant que la hausse générale des salaires n'a pas été décidée, il y aura toujours beaucoup de travailleurs qui ne bénéficieront pas d'une hausse réelle de leur salaire.
Unia voit dans la hausse de 1,5% une confirmation de sa revendication d'une augmentation générale des salaires. Les entreprises ont réagi pour rester attractives pour les travailleurs, conclut sa porte-parole Katja Signer Hofer. Car la construction fait face à un manque aigu de main-d'½uvre qualifiée.
Le syndicat demande une augmentation de salaire pour tous, afin que les entreprises qui versent de bons salaires ne soient pas désavantagées.
Matthias Engel répond qu'une augmentation générale des salaires n'entrerait le cas échéant en ligne de compte pour les patrons qu'en échange d'une plus grande flexibilité.
Un tiers de Suisses
Les Suisses représentaient en 2021 un peu plus d'un tiers (36,4%) des travailleurs du secteur principal de la construction, devant les Portugais (31,3%), les Italiens (11,9%) et les ressortissants des pays de l'ex-Yougoslavie (6,8%). Ces proportions sont assez stables sur les dix dernières années. La proportion de Français est inférieure à 3%.
L'écart de rémunération va de 4959 francs pour les travailleurs auxiliaires de classe C à 7908 francs pour les contremaîtres, en passant par les maçons CFC de la classe de salaire Q (6148 francs). Les différences sont importantes d'un canton à l'autre, allant de 5’677 à 6’434 francs en moyenne, selon le coût de la vie dans les régions. Le salaire est ainsi inférieur à la moyenne nationale au Tessin, en Suisse romande et en Suisse orientale.
"La formation continue reste le moyen le plus important d'étoffer son salaire", relèvent les entrepreneurs. Elle permet de passer à une classe plus élevée, garante d'une revalorisation de 600 francs par mois en moyenne.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats