Une manifestation de plusieurs collectifs, menée par Solidarité sans frontières, s’est déroulée ce jeudi à Genève en faveur de la libération de Julian Assange, emprisonné à Londres. Les manifestants jugent sa détention illégale et demandent à ce que la Suisse lui octroie le droit d’asile.
Une soixantaine de personnes se sont retrouvées ce jeudi aux alentours de midi sur la Place des Nations pour demander la libération de Julian Assange. Des dizaines d'associations et des partis de gauche ont fait état de leur préoccupation sur le sort réservé au fondateur de Wikileaks, actuellement emprisonné à Londres. Les manifestants estiment que sa détention est illégale et espèrent que la Suisse prenne position sur le sujet. Mais selon eux, la situation évolue malgré tout grâce aux nombreuses mobilisations. Les explications d'Ariane Tripet, collaboratrice chez Solidarité sans frontières.
Les manifestants demandent également à ce que Julian Assange soit transféré en lieu sûr et demandent à la Suisse de prendre ses responsabilités en lui accordant le droit d’asile. Les partis de gauche souhaitent également qu'une législation soit mise en oeuvre afin de mieux protéger les lanceurs d'alerte. Pour Pierre Bayenet, député d'Ensemble à gauche au Grand Conseil, la Suisse doit encore faire beaucoup à ce sujet.
Défendre la liberté d'expression
L'une des grandes revendications des manifestants est la défense de la liberté d'expression et la liberté de la presse. Ils estiment que ces droits fondamentaux ont été bafoués. Selon eux, Julian Assange a fait son travail de journaliste en publiant ces documents et considèrent que le public a le droit d'être informé. C'est le cas de Luis, Madeleine et Raffaele venus apporter leur soutien au fondateur de Wikileaks.
Un état de santé alarmant
Au-delà du sort de Julian Assange, son état de santé préoccupe également les manifestants. Maintenu à l’isolement et dans un état de santé inquiétant, le journaliste attend dans une prison de haute sécurité près de Londres qu’une demande d’extradition formulée par les Etats-Unis soit examinée en février prochain. Le rapporteur de l’ONU sur la torture, Nils Melzer, a déclaré début novembre qu’Assange montrait tous les signes d’une torture psychologique prolongée et qu’il risquait de mourir en prison.
Pour rappel, Julian Assange a révélé des crimes de guerre en Irak et en Afghanistan, a diffusé des documents certifiants des abus des droits humains et démontré des affaires de corruption. Devant la menace d'une extradition vers les Etats-Unis où il fait l'objet de poursuites judiciaires, il se réfugie à l’ambassade d’Equateur à Londres qui lui accorde le droit d’asile entre 2012 et 2019. Le président équatorien met fin à son droit d’asile en avril 2019. La police britannique pénètre alors dans l'ambassade équatorienne, où il est arrêté. S'il est extradé en février 2020, il encourt une peine de 175 ans de prison aux Etats-Unis.