Le Palais de Rumine, à Lausanne, va être transformé en un "Palais des savoirs", qui accueillera le tout nouveau Muséum cantonal des sciences naturelles. L'ancien bâtiment du Musée de l'Elysée va lui abriter des services administratifs.
L'Etat de Vaud poursuit sa stratégie de rapprochement des musées cantonaux. Il a annoncé mardi la création d'un pôle dédié aux sciences naturelles, avec le regroupement, au 1er janvier 2023, du Musée de géologie, du Musée de zoologie et des Musée et Jardins botaniques cantonaux dans une seule entité. Avec plus de six millions d'objets physiques et numériques, le Muséum cantonal des sciences naturelles possèdera la troisième plus importante collection de ce type en Suisse.
Comme déjà communiqué, les musées de géologie et de zoologie demeureront au Palais de Rumine, où se trouve aussi le Musée d'archéologie et d'histoire. Ils bénéficieront de plus d'espace grâce aux 2675 m2 libérés par le déménagement du Musée cantonal des Beaux-Arts sur le site de Plateforme 10. Les Jardins botaniques de Montriond et du Pont-de-Nant resteront là où ils sont.
Direction unique
La nouvelle structure sera donc multisite. Elle aura à sa tête une direction unique qui sera mise au concours et sera organisée en trois départements distincts. Deux des trois directeurs actuels des institutions concernées partiront à la retraite d'ici à 2022, a précisé la cheffe du Département de la culture, Cesla Amarelle. Les conditions de travail de l'ensemble du personnel seront garanties, a-t-elle ajouté. Il n'y aura pas de licenciements.
L'objectif de ce regroupement est de mettre en commun les compétences et les ressources et de renforcer l'interdisciplinarité, a souligné la ministre. A l'avenir, le Palais de Rumine accueillera ainsi de plus en plus de grandes expositions thématiques mêlant différentes disciplines, à l'instar de celle sur le froid, visible en ce moment. "On revient un peu au musée encyclopédique du début du XXe siècle", a expliqué à Keystone-ATS Nicole Minder, cheffe du Service des affaires culturelles (SERAC) à l'Etat de Vaud.
Gros travaux
Le vénérable édifice, construit en 1902 à l'est de la place de la Riponne, sera entièrement rénové. Un crédit d'étude de 4,5 millions de francs est demandé au Grand Conseil, lequel devrait se pencher dessus à la fin du mois de septembre. Le coût des travaux est estimé entre 40 et 50 millions de francs, a indiqué le chef du Département des finances Pascal Broulis. Le projet sera mis au concours l'an prochain et la demande d'autorisation de construire déposée en 2023. L'inauguration est agendée à 2028.
Les espaces intérieurs seront réaménagés et la grande salle de lecture de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL) retrouvera sa forme d'origine, dans un style anglo-saxon. Les façades en pierre naturelle seront nettoyées, les peintures intérieures rafraichies. Un bilan énergétique du bâtiment sera effectué afin de déterminer les interventions à prévoir au niveau de l'enveloppe et de la technique pour le rendre conforme à l'objectif de neutralité carbone défini dans le Plan climat du canton.
Il est prévu de ne pas effectuer tous les travaux en même temps afin que le palais puisse rester en partie accessible durant toute la durée de sa restauration. L'Espace Arlaud, situé au sud de la place de la Riponne, sera mis à contribution pour permettre aux musées et à la BCUL de poursuivre leurs activités, d'une manière qui reste à définir.
De la photo à l'administration
Le Conseil d'Etat a aussi dévoilé mardi ce qu'allait devenir le bâtiment qui abritait le Musée photographique de l'Elysée, après son déménagement à Plateforme 10. Le gouvernement cantonal, propriétaire des lieux, prévoit d'y installer en 2024 le SERAC et l'Office des affaires extérieures (OAE). Les jardins resteront ouverts au public.
L'édifice de style baroque, inscrit en note 1 au recensement architectural du canton, devra lui aussi être rénové, adapté et assaini. Un crédit d'ouvrage de 7,3 millions de francs est sollicité. Le chantier doit débuter en janvier 2023.
Acquisition des manuscrits de Ramuz
Enfin, Cesla Amarelle a profité de l'occasion pour une autre annonce: l'acquisition par le Canton de l'ensemble des manuscrits de l'écrivain et poète vaudois Charles Ferdinand Ramuz, proposés par sa famille. Le montant de l'achat n'a pas été divulgué, mais Cesla Amarelle a souligné que l'héritière de l'écrivain avait fait un geste "dans l'intérêt supérieur du patrimoine vaudois". Le fonds restera à la BCUL, qui en asssurait déjà la conservation.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats