Un accord commercial entre la Suisse et les Etats-Unis, avant la présidentielle de novembre, est possible. C’est ce qu’estime le conseiller fédéral Ignazio Cassis, qui s’est exprimé devant la presse en marge du Forum économique de Davos.
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis estime "possible" un accord commercial avec les Etats-Unis avant la présidentielle américaine de novembre. Il a aussi répété jeudi vouloir arriver avec des propositions à Bruxelles immédiatement après la votation de mai.
"Je pense que c'est possible si on identifie les pistes", a affirmé le conseiller fédéral au sujet des discussions avec les Etats-Unis sur un accord commercial, devant la presse en marge du Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR). "Nous n'avons pas discuté de délai. Personne ne veut se mettre sous pression", a-t-il toutefois ajouté.
De son côté, la délégation américaine, notamment le président Donald Trump, n'a pas caché son souhait d'aboutir à un accord avec la Suisse. Dans un entretien à plusieurs médias alémaniques, l'ambassadeur Edward McMullen a admis que l'agriculture restait l'une des questions qui divisent.
"J'ai eu le sentiment clair que la volonté est très forte. Mais ce n'est pas en quelques minutes qu'on sort avec une promesse", a dit de son côté M. Cassis. Pour la première fois, tous les acteurs de ces discussions des deux côtés étaient présents dans la même salle. Mais celles-ci restent encore exploratoires.
"Plus de temps que nécessaire" sur le climat
La discussion sur le climat a pris un "certain temps" lors de la réunion avec la Suisse à Davos, a par ailleurs déclaré M. McMullen dans ses entretiens. "Plus que ce qu'il aurait été nécessaire, mais c'était 'ok' pour nous".
Le fait que la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga ait mentionné l'accord de Paris sur le climat n'était "pas très productif", car "tout le monde sait comment se positionne le président Trump sur la question". L'ambassadeur relève encore que certains participants du côté suisse ont souhaité accorder plus de temps à la "discussion commerciale".
M. Cassis n'a pas souhaité commenter jeudi les déclarations de l'ambassadeur. "Je lui ai parlé hier soir. Il était tout à fait content de la rencontre de mardi et a rapporté que le président Trump l'était aussi", a-t-il expliqué. Et d'estimer qu'"il avait un bon équilibre" entre les trois questions au menu des discussions qui étaient l'économie et le climat mais également la représentation suisse des intérêts américains en Iran.
Priorité donnée à la votation
A Davos, M. Cassis a multiplié les rencontres bilatérales sur l'UE. Il est content que Bruxelles accepte avec "patience" d'attendre le résultat de l'initiative sur la libre circulation du 17 mai. Si celle-ci est acceptée, toutes les discussions actuelles "n'auront plus de raison d'être", affirme le conseiller fédéral.
Il répète que les prochains mois permettront "le travail de préparation" des clarifications sur les trois thématiques qui posent problème pour l'accord-cadre. M. Cassis veut arriver avec des propositions immédiatement après la votation.
Parmi les incertitudes, Berne attend le nouveau règlement de l'UE visant à renforcer la sécurité des patients, qui sera mis en oeuvre le 25 mai prochain. Les exportations de dispositifs médicaux vers les Etats membres pourraient être affectées sans solution.
Aide récente au Canada
La Suisse a clairement affirmé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qu'elle souhaitait "au minimum" garantir le maintien des conditions actuelles, avait expliqué lundi Mme Sommaruga.
Autre incertitude, l'effet que pourrait avoir l'absence d'accord entre les Britanniques et l'UE sur leurs relations à l'avenir, que le Premier ministre Boris Johnson souhaite d'ici fin 2020. Difficile d'anticiper quel serait l'impact pour la Suisse, une situation qui "préoccupe" le conseiller fédéral.
Lors de ses rencontres, il a aussi reçu "des remerciements" pour les bons offices de la Suisse, notamment des Etats-Unis ou de l'Arabie Saoudite. Il a également expliqué que la Suisse avait aussi aidé le Canada auprès des autorités de Téhéran après le crash de l'avion ukrainien en Iran.
Source: ATS