Un minéral trouvé il y a un quart de siècle dans les Alpes glaronaises s'est révélé être une espèce inconnue jusqu'ici. La découverte de ce minéral, baptisé "heimite", doit beaucoup à la pandémie de coronavirus.
Philippe Roth, le scientifique qui avait trouvé cette pierre en 1999 au Grosses Chalttal, l'a ressortie de la cave durant le semi-confinement et l'a étudiée au microscope. Il découvre alors avec stupéfaction que ce minéral ne ressemble à rien de connu, écrit l'Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT) dans un communiqué.
Epaulé par Nicolas Meisser, conservateur au Muséum cantonal des sciences naturelles (Naturéum) de Lausanne, M. Roth mène alors des analyses plus précises de la composition chimique et de la structure cristalline. Ces examens confirment qu'il s'agit bel et bien d'un nouveau minéral.
Les deux hommes ont publié un article dans l'European Journal of Mineralogy.
Ce week-end, la Galerie Ruines, située au cœur des Eaux-Vives à Genève, accueille l’exposition "Sauvage comme le loup" de Claire Galloni d’Istria, photographe et anthropologue. À travers une série de 20 clichés en noir et blanc, l’artiste nous invite à réfléchir sur les relations complexes entre l’homme et cet animal fascinant. Elle était mon invitée.
« Le loup, c’est un animal dont on ne cesse de parler. Il est porteur d’une symbolique forte, celle du sauvage, mais aussi d’un miroir pour nos propres comportements », explique Claire Galloni d’Istria. Cette exposition ne cherche pas à apporter des réponses tranchées sur la place du loup en Europe, mais plutôt à interroger nos perceptions. Entre mythes et réalités, les photos transportent les visiteurs dans des paysages alpins intemporels, où la présence du loup est à la fois suggérée et absente.
Un travail intime mais jamais solitaire
Certains clichés capturent des montagnes majestueuses, comme les glaciers d’Argentière et de Trient, mais sans trace visible de l’homme ou du loup. « C’est un contraste volontaire », souligne l’artiste. « Ces lieux, que l’on imagine sauvages, sont en réalité marqués par l’empreinte humaine : téléphériques, parkings, hélicoptères. » L’objectif est d’interroger le concept même de nature sauvage dans un monde où chaque espace semble partagé entre l’homme et l’animal.
L’exposition est également une aventure familiale. Certaines photos ont été réalisées par le fils de Claire Galloni d’Istria, offrant un regard complémentaire. « C’est ma manière de le remercier pour ces années où il m’a accompagnée sur le terrain », confie la photographe.
Un mariage fructueux
Outre son travail visuel, le métier d'anthropologue joue un role dans l'exposition. « L’image, ce n’est pas qu’un outil pour illustrer une histoire, c’est un partenaire de recherche. Elle permet de construire des récits et de nourrir la réflexion sur nos interactions avec le sauvage », explique-t-elle. Une de ses œuvres emblématiques, une photo floutée qui se défloute progressivement, illustre cette zone grise où s’effacent les frontières entre l’homme et l’animal.
L’exposition explore également le mythe du loup-garou. « Cette figure symbolise la métamorphose et les transgressions, des thèmes omniprésents dans les récits alpins », note l’artiste. Ce lien entre folklore et anthropologie enrichit l’expérience des visiteurs rappelle Claire Galloni d’Istria.
A voir ce week-end ou cet été
L’exposition « Sauvage comme le loup » est ouverte jusqu’à ce dimanche à la Galerie Ruines, Rue des Vollandes à Genève, de 14h à 20h. Une occasion unique de plonger dans un univers où nature, culture et mythologie se rencontrent.
Claire Galloni d’Istria promet de nouvelles expositions à venir, notamment en 2026 au musée de Bagne et cet été à la Biennale. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les passionnés de récits alpins et de symbolisme sauvage.
Carlos Santana sur scène durant le festival Moon and Stars à la Piazza Grande de Locarno le 10 juillet 2008 (KEYSTONE/Karl Mathis)
A 2 pas de Genève, Saint-Julien-en-Genevois s'apprête à vibrer durant la 17e édition du festival Guitare en Scène. Après des noms aussi prestigieux que Simple Minds, ou encore Dream Theater, c'est Carlos Santana qui rejoint la programmation. Jacques Falda, directeur de Guitare en scène, était mon invité.
« Santana à Guitare en Scène, c'est magique », confie Jacques Falda, directeur du festival, visiblement ravi de cette annonce tant attendue. Le légendaire guitariste Santana se produira le 19 juillet, une performance rendue possible grâce à un travail acharné de plusieurs mois. « Ce n'était pas gagné. Avec très peu de dates disponibles, obtenir cette confirmation a été un grand soulagement pour toute l'équipe », explique-t-il.
Outre ce "guitar hero", le festival accueillera Simple Minds le 16 juillet, une exclusivité pour le groupe culte de la New Wave. Le vendredi 18 juillet, place à une soirée exceptionnelle avec Joe Satriani et Steve Vai, accompagnés de Dream Theater, promettant une synergie à couper le souffle entre ces artistes amis de longue date.
Mais Guitare en Scène ne se limite pas aux légendes. Nik West, la reine de la basse, sera présente avec son énergie électrisante. Jacques Falda souligne que sa venue résulte d'une amitié avec Santana, créant ainsi une atmosphère unique où se croisent artistes et passionnés. « C'est souvent une soirée des copains, et cela motive énormément les bénévoles qui rendent cet événement possible ».
Un modèle singulier dans l'univers des festivals
Avec une jauge limitée à 5 000 spectateurs par soir, Guitare en Scène se distingue par son ambiance intimiste, offrant aux festivaliers une proximité rare avec les artistes. « Santana avait l’habitude des stades, mais chez nous, il trouvera une atmosphère totalement différente, presque familiale », précise le directeur. Une formule qui attire non seulement le public, mais aussi des artistes ravis de s’inscrire dans une telle dynamique.
Malgré un contexte économique difficile pour les festivals, Guitare en Scène continue de se développer grâce à une gestion rigoureuse et une passion communicative. La programmation reste en partie à dévoiler, notamment pour la soirée du jeudi. Mais une chose est sûre: avec une telle énergie et un palmarès impressionnant, ce festival reste une référence incontournable.
Rendez-vous du 16 au 19 juillet 2024 à Saint-Julien-en-Genevois pour un été sous le signe de la guitare et de la passion musicale.
Pour les fêtes de fin d'année, Genève devient le théâtre de l'exposition hors norme "L'image revenante", organisée au Musée Rath en partenariat avec la Fondation espagnole La Caixa. Cette collection privée, l'une des plus prestigieuses d'Espagne, présente pour la première fois en Suisse 18 œuvres exceptionnelles, qui explorent le pouvoir de l'image et son évolution à travers l'histoire de l'art. Samuel Gross, curateur au Musée d'art et d'histoire, était mon invité.
« L'image revenante offre une immersion dans la manière dont les artistes contemporains réinterprètent la tradition et l'histoire de l'art », explique Samuel Gross. Parmi les pièces majeures, une installation monumentale de l'artiste américain Mike Kelley occupe le centre de l'exposition. Cette œuvre, rarement montrée, évoque la trajectoire de la lumière dans la caverne de Platon, une métaphore puissante de la perception et de la connaissance.
L’exposition propose également des œuvres emblématiques de Marcel Duchamp, dont la célèbre Boîte à valise, qui illustre l'influence durable de l'artiste sur l'art contemporain. « L'exposition oscille entre présence et absence de l'image, comme en témoignent les monochromes d'Allan McCollum ou les œuvres religieuses revisitées d'Antonio Saura », précise Samuel Grosse.
Un dialogue entre Genève et l'Espagne
Depuis des décennies, la Fondation La Caixa s'impose comme un acteur majeur de la scène artistique. « Les œuvres voyagent rarement, et certaines n'avaient jamais quitté l'Espagne jusqu'à maintenant. C'est un privilège pour Genève d'accueillir une telle collection », souligne Samuel Gross.
Ce partenariat n'est pas le fruit du hasard: les liens historiques entre le MAH et La Caixa ont permis cet échange culturel exceptionnel. Par ailleurs, la cité de Calvin, ancrée dans son passé réformateur, est le cadre idéal pour accueillir une réflexion sur le pouvoir et la symbolique de l'image.
Un voyage entre art et histoire
De Vanessa Beecroft à Antonio Saura, les artistes exposés revisitent des thèmes religieux et philosophiques, souvent en lien avec l'absence ou la disparition de l'image. Saura, par exemple, réinterprète la crucifixion du Christ dans une œuvre reflétant de la souffrance humaine et de son engagement contre la dictature espagnole.
Pour les amateurs d’art comme pour les curieux, "L'image revenante" promet une expérience unique, entre introspection et émerveillement. « Nous espérons que les visiteurs ressortiront avec une nouvelle vision du monde, enrichie par la diversité et la richesse des œuvres présentées », conclut Samuel Gross.
L’exposition est visible au Musée Rath jusqu’au 13 septembre 2025. Une occasion unique de découvrir des chefs-d'œuvre rarement montrés et de plonger dans un dialogue fascinant entre passé et présent.
Depuis 2020, le grand concours Prêt ? Partez, Pitch ! de GENILEM met en avant l’entreprenariat, en offrant de la visibilité à des projets ambitieux, qui apportent de véritables solutions aux enjeux contemporains.
Aujourd’hui, nous vous proposons de revenir sur les 2 projets qui ont été couronnés de succès lors de cette édition 2024 de Prêt ? Partez, Pitch !
2 projets avec une problématique commune
Bien que chaque projet soit bien distinct l’un de l’autre, ils possèdent néanmoins une base commune, celle de porter leur attention sur notre santé et plus particulièrement de proposer des outils pour son amélioration, que ce soit dans une optique préventive ou directement de traitement.
Ainsi, ce sont les 2 fondatrices de SaisiR, Claudia Bigoni, et de GutUp, Elise Garcia, qui ont remporté les différents prix attribués lors de cette 5e édition du concours Prêt ? Partez, Pitch ! Nous les avons d’ailleurs reçues toutes les deux, pour nous parler de leur projet :
Lors de Prêt ? Partez, Pitch !, Claudia Bigoni a présenté son projet SaisiR, spécialement conçu pour aider les personnes ayant perdu l’usage de leurs membres supérieurs suite à un AVC. Le principe ? Proposer une approche alternative à celles existantes, qui permette de ré-établir un contact entre le cerveau et les membres supérieurs du patient.
Grâce à des neuro-technologies non-invasives et à un algorithme d’apprentissage automatique, SaisiR permettra de travailler sur des solutions personnalisées, selon les besoins et l’évolution de chaque personne, grâce à une connexion cerveau-ordinateur et à l’envoi de stimuli pour les muscles.
Son projet a grandement convaincu puisque Claudia Bigoni a remporté le prix GENILEM, lui offrant 1 an de mentoring avec les experts de GENILEM et de Vaudoise Assurances et le prix du public, d’un montant cash de CHF 2'500.-.
Le prix du digital a quant à lui été attribué à Elise Garcia et à son projet GutUp. Il lui permettra de bénéficier d’un consulting stratégique avec La Cité du Marketing Digital ainsi que d’un budget d’acquisition digitale, pour mettre en avant au mieux son application.
GutUp, c’est une application qui va rassembler toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin, pour vous assurer d’adopter de bonnes habitudes alimentaires au quotidien. Mais pourquoi cela est-il important ?
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes souffrent de maladies chroniques et ce, notamment, parce que nous n’accordons pas suffisamment d’importance à notre hygiène de vie. Souvent, cela est dû à un manque de connaissance et c’est là que GutUp a toute son importance !
Grâce à GutUp, vous saurez où aller pour avoir accès à du contenu ludique autour de l’alimentation. En plus, vous serez même récompensé à chaque fois que vous adopterez de bonnes habitudes.
Chaque année, le Téléthon rappelle à quel point la recherche scientifique a besoin de soutien financier. L’événement des 6 et 7 décembre 2024 sera une nouvelle fois l’occasion de donner pour faire avancer la lutte contre des maladies souvent méconnues mais aux conséquences dévastatrices. À cette occasion, Dre Perrine Castets, professeure assistante à l’Université de Genève et spécialiste des maladies neuromusculaires était mon invitéee.
Les maladies neuromusculaires et autres pathologies rares regroupent un ensemble de plus de 7’000 affections différentes, touchant souvent très peu de patients. Cette caractéristique complique leur prise en charge et leur étude. "Certaines maladies ont un nom, mais leur cause n’a même pas encore été identifiée", explique Dre Castets. "C’est une source immense de détresse pour les patients, qui se sentent isolés et souvent incompris."
Cependant, grâce aux progrès des dernières décennies, des avancées significatives ont été réalisées. "Aujourd’hui, pour une majorité de ces maladies, nous sommes capables de mettre un nom sur la cause génétique", poursuit-elle. Cette étape, cruciale pour élaborer des thérapies, reste néanmoins un défi de longue haleine.
Des défis immenses, une mobilisation essentielle
Pour le Dr Castets, la recherche scientifique est une course de fond : "On a parfois l’impression que cela n’avance pas. Et puis un jour, on arrive au laboratoire et on a un ‘résultat waouh’, une petite avancée parmi tant d’autres qui permet de progresser."
Ces "petits pas" s’accumulent pour aboutir à des essais cliniques. Un exemple récent est celui de l’amyotrophie spinale, une maladie rare qui condamne souvent les enfants avant l’âge de deux ans. Grâce à la thérapie génique, ces jeunes patients peuvent désormais atteindre cet âge critique, marcher et mener une vie bien plus épanouie qu’auparavant. "Pour ces enfants, les thérapies génétiques transforment totalement leur avenir", explique la spécialiste.
Cependant, ces traitements demandent des diagnostics précoces. "Plus le diagnostic est posé rapidement, plus on a de chances de freiner la progression de la maladie et de proposer des traitements efficaces", insiste-t-elle.
Derrière chaque avancée, il y a un besoin permanent de financement. "Le nerf de la guerre, c’est l’argent", rappelle Dre Castets. "Dans les laboratoires, les chercheurs ne manquent pas d’idées, mais ils manquent de moyens."
Un étudiant en thèse, des matériaux de laboratoire ou même des cellules pour mener des tests, tout cela a un coût élevé. C’est là que le Téléthon joue un rôle fondamental. "Sans cet argent, beaucoup de recherches ne pourraient tout simplement pas se faire", affirme-t-elle.
Le manque de soutien est également pointé du doigt. "Le Téléthon ne devrait pas exister", reconnaît la chercheuse. "Mais tant que les pouvoirs publics et les industries pharmaceutiques n’investiront pas davantage dans la recherche sur les maladies rares, nous avons besoin de cet événement pour financer nos travaux."
Exploiter l’intelligence artificielle
Parmi les solutions pour accélérer la recherche, les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA), suscitent beaucoup d’espoirs. "L’IA peut aider à gérer une immense quantité de données, ce qui est crucial dans le domaine des maladies rares", explique Dr Castets. Elle pourrait notamment améliorer les diagnostics précoces en agrégeant des informations sur l’historique des patients à l’échelle mondiale.
Cependant, les technologies ne peuvent pas tout résoudre. "Dans les laboratoires, l’humain reste indispensable pour manipuler, tester et affiner les thérapies", insiste-t-elle.
La recherche sur les maladies rares nécessite une collaboration internationale. En Suisse, les chercheurs bénéficient d’un réseau structuré grâce à des initiatives comme la Fondation Suisse pour la Recherche sur les Maladies Musculaires (FSRMM), financée par le Téléthon. Tous les deux ans, cette fondation organise un symposium réunissant les experts du domaine pour partager des données et réfléchir ensemble à des solutions.
Mais cette dynamique reste encore limitée à l’échelle mondiale. "Il existe des collaborations entre certains pays, comme la France, l’Italie et la Suisse, mais il manque une véritable coordination globale", regrette le Dr Castets.
Un engagement indéfectible
Malgré les défis, le Dr Castets ne changerait de métier pour rien au monde. "On me demande parfois pourquoi je ne travaille pas sur des maladies plus connues comme le cancer ou Alzheimer. Mais ces patients atteints de maladies rares ont autant besoin de thérapies, même s’ils ne sont que 30 ou 50 à être concernés. Ces vies méritent qu’on se batte pour elles", déclare-t-elle avec conviction.
Le Téléthon, au-delà de sa dimension financière, est également une occasion de sensibiliser le public à ces maladies rares. En attendant une prise de conscience plus large des pouvoirs publics et des industries, chaque don compte pour faire avancer cette recherche essentielle. Rendez-vous sur téléthon.ch pour soutenir les projets qui transforment, un franc après l’autre, la vie de patients trop souvent oubliés.Et rappelez vous que lorsque vous croisez une personne en fauteuil roulant ou atteinte d’une maladie que vous ne comprenez pas, elle mérite la même considération que tout un chacun!