A un peu plus de deux semaines des votations fédérales du 22 septembre, on se dirige vers un rejet des deux objets. Selon le 2e sondage de Tamedia et 20 Minutes publié mardi soir, le soutien à l'initiative sur la biodiversité s'essouffle, alors que celui à la réforme de la LPP se renforce mais pas suffisamment.
Selon les résultats du sondage réalisé les 4 et 5 septembre par l'Institut Leewas pour le compte des deux médias, 59% des personnes interrogées rejettent la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP), tandis que 37% l'approuvent. Alors que les oppositions restent stables par rapport au dernier sondage paru le 16 août, les soutiens augmentent de quatre points de pourcentage.
La réforme, qui vise à stabiliser le 2e pilier et à aider les personnes à faibles revenus à obtenir une meilleure rente, ne trouve un soutien majoritaire qu'auprès des membres et sympathisants du PLR et des Vert'libéraux. Le Centre est divisé, alors que l'électorat de l'UDC rejette clairement le projet, celui du camp rose-vert affichant une très forte opposition. Par rapport au premier sondage, les différences de comportement de vote entre les partis se sont renforcées.
Paradoxe
Le soutien à la réforme s'accroît avec le revenu du ménage. Seuls 30% (contre 65% de non) des personnes dont le ménage gagne jusqu'à 4000 francs par mois la soutiennent alors qu'elles sont 48% (contre 49% de non) à la soutenir parmi celles dont le ménage gagne entre 13'000 et 16'000 francs. Seule la tranche de la population dont le revenu du ménage est supérieur à 16'000 francs est majoritairement favorable à la réforme (54% contre 43%).
L'argument dominant des partisans de la réforme est que celle-ci permet de mieux assurer les personnes travaillant à temps partiel ou ayant plusieurs emplois, à savoir surtout les femmes et les personnes aux revenus les plus faibles. Or c'est justement parmi ces groupes de population que le rejet est le plus important, constate Leewas.
Pour les opposants au projet, l'argument principal est l'augmentation dans certains cas des déductions salariales obligatoires, tandis que la baisse du taux de conversion minimal entraînerait une réduction des rentes pour certains assurés.
Biodiversité
Quant à l'initiative sur la biodiversité, elle aussi soumise au peuple le 22 septembre, elle a recueilli, lors du sondage des 4 et 5 septembre, 42% d'avis favorables, soit un recul de neuf points de pourcentage par rapport au dernier sondage. Dans le même temps, la proportion de non a augmenté de 14 points, à 56%.
Le projet, qui demande plus d'argent et plus de surfaces protégées pour la biodiversité, est fortement soutenu par l'électorat socialiste et celui des Vert-e-s, mais il est aussi très nettement rejeté par la base du Centre, de l'UDC et du PLR. Les hommes et les personnes vivant à la campagne, en particulier, rejettent l'initiative.
Les opposants critiquent en particulier l'aspect du projet prévoyant de réserver davantage de surfaces agricoles à la biodiversité et donc d'importer davantage de denrées alimentaires de l'étranger. Les partisans sont eux particulièrement convaincus par l'argument selon lequel un tiers des espèces animales et végétales sont menacées ou ont déjà disparu et que la biodiversité prévient cette extinction des espèces.
L'Institut Leewas a interrogé 15'792 citoyens selon des critères démographiques, géographiques et politiques. La marge d'erreur est de plus ou moins 1,4%.