Les professions de la santé ainsi que le personnel des EMS, de ménage et de cuisine ont été plus touchés par le Covid-19 que la moyenne générale. C'est ce que montre une étude de suivi menée dans le canton de Genève après la première vague.
Selon cette recherche publiée dans la revue Nature Communications, la prévalence d’anticorps anti-SARS-CoV-2 montre que le taux d’infection parmi les travailleurs des secteurs considérés comme "essentiels" n’a globalement pas été supérieur au taux de la population générale. Il y a toutefois des différences importantes entre secteurs d'activité.
Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), en partenariat avec l’EPFL, Hirslanden, l’Hôpital de La Tour et la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève ont testé 10'513 personnes pour la présence d’anticorps entre le 18 mai et le 18 septembre 2020. Elles faisaient toutes partie des secteurs dont l’activité s’est poursuivie de façon inchangée durant la première vague et présentaient donc un risque plus élevé d'entrer en contact avec la maladie.
Les sujets se répartissent sur 32 professions et 16 secteurs d’activité tels que la santé, les transports, les EMS, l’alimentaire, entre autres. Au total, 1026 tests ont révélé la présence d’anticorps au SARS-CoV-2, soit un taux d’infection de 9,8% seulement, légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population en âge de travailler (7,9%) à la même époque.
Pas plus à risque que les autres
À l'exception des secteurs de la santé, des foyers pour personnes âgées et du personnel de cuisine (notamment en foyers de retraite), les résultats suggèrent que les travailleurs des secteurs n’ayant pas été confinés durant la première vague de Covid-19 n’ont pas couru un plus grand risque de contracter le SARS-CoV-2 que la population globale en âge de travailler, qui elle a été soumise au semi-confinement.
Les données détaillées soulignent toutefois de fortes variations entre les professions. Elles confirment que le personnel de santé a été particulièrement touché, avec un taux de 12,1% pour le personnel des foyers pour personnes âgées, de 11,1% pour les infirmiers et de 10,1% dans les pharmacies.
Cette tendance confirme les observations de nombreuses autres études dans le monde, notamment espagnoles, suédoises et du Royaume-Uni. Elle s’explique notamment par des soins proches prolongés et en face à face, avec des patients potentiellement atteints de la maladie.
Le personnel de ménage (12,1%) et de cuisine (10,1%), particulièrement celui des foyers pour personnes âgées, figure également parmi les secteurs plus fortement infectés. Cela tend à souligner la difficulté de respecter les mesures barrières dans ces secteurs d’activité.
A l’opposé, les secteurs des médias (4%), des organisations internationales (5,7%), de l’éducation de la petite enfance (5,8%) et de la construction (6%) sont plus épargnés.
Hétérogénéité au sein des métiers
L’étude fait également apparaître une très grande hétérogénéité au sein d’un même secteur et d’un même métier. A titre d’exemple, la séroprévalence au sein des EMS oscille entre 0 à 30% selon les établissements.
"La grande variabilité des taux d’infection au sein des secteurs révèle la différence de rigueur dans l’application des gestes barrières entre les entreprises et leurs employés, mais aussi confirme des caractéristiques connues de ce virus, qui se propage en clusters", indique Silvia Stringhini, épidémiologue responsable aux HUG et première auteure de l’étude, citée mardi dans un communiqué des institutions participantes.
Ces résultats renforcent le bien-fondé de vacciner en priorité le personnel de santé des hôpitaux et foyers pour personnes âgées. Elle ouvre aussi des pistes sur la nécessité de considérer d’autres professions comme le personnel de cuisine.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats