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Le futur géant UBS-CS à l'épreuve des gendarmes de la concurrence

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Les autorités de la concurrence de différents pays pourraient trouver à redire au rachat de Credit Suisse par UBS (archives). (© KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER)

Le droit de la concurrence risque de rattraper la lourde fusion entre Credit Suisse et UBS. Hormis les autorités suisses, les régulateurs dans l'UE, aux Etats-Unis et dans d'autres pays pourraient examiner un éventuel démantèlement du futur géant bancaire helvétique.

L'union forcée dévoilée le 19 mars par le Conseil fédéral donne le tournis: l'entité fusionnée détiendra 5000 milliards de dollars d'avoirs sous gestion dans les seules activités réunies de gestion de fortune et d'actifs. Elle se classera dès lors numéro deux mondial de la gestion de fortune et numéro trois international dans la gestion d'actifs, selon les documents publiés par la banque aux trois clés.

En Suisse aussi, le couple UBS Credit Suisse sera gigantesque avec 333 milliards de dépôts clients pro forma, loin devant d'autres établissements d'importance systémique comme Raiffeisen (208 milliards de dépôts), la Banque cantonale de Zurich (97 milliards) et Postfinance (90,4 milliards).

Le 19 mars, Urban Angern, directeur de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), avait expliqué que le gendarme de la concurrence avait le droit de se substituer à la Commission de la concurrence (Comco). Cette dernière est consultée "et la Finma peut prendre une décision en tenant compte de la stabilité financière", avait-il soutenu.

Depuis, des voix se sont élevées pour réclamer un contrôle plus approfondi. UBS "est bien trop grande pour la Suisse", a lancé dimanche à la RTS l'ex-conseiller fédéral UDC Christoph Blocher, espérant que "les autorités cartellaires procèderont à sa division". La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a pour sa part dit à la SRF ne pas exclure à plus longue échéance une séparation des activités helvétiques de Credit Suisse.

Garder de la place pour la concurrence

Thomas Jordan est aussi plus nuancé que l'ex-tribun zurichois. "UBS sera une très grande banque et le sujet de la concurrence sera important", a estimé jeudi dernier le patron de la Banque nationale suisse (BNS). "Nous devons nous assurer qu'il y aura, à l'avenir, suffisamment de place en Suisse pour la concurrence bancaire."

Interrogé sur d'éventuelles cessions d'activités pour tenir compte des règles de la concurrence, UBS n'a souhaité apporter de commentaire.

"Dans ce cas exceptionnel, la Finma s'est substituée à la Comco pour analyser l'opération, car elle a estimé que cette concentration bancaire était nécessaire pour protéger les créanciers", a expliqué à l'agence AWP Isabelle Chabloz.

Pour la professeure ordinaire et titulaire de la chaire de droit économique à l'Université de Fribourg, "une analyse approfondie sera faite des différents marchés dans lesquels les deux banques sont actives, afin de déterminer s'il y a création ou renforcement d'une position dominante. Si tel devait être le cas, la fusion devrait encore pouvoir être assortie de charges, par exemple la vente de certaines filiales ou de certaines activités".

Christian Bovet, professeur ordinaire au département de droit public à l'université de Genève et docteur en droit, a pour sa part rappelé que la Finma peut faire "une appréciation sous l'aspect de la protection des déposants et non du droit de la concurrence. La loi prévoit toutefois une consultation de la Comco".

"Nous sommes dans la situation exceptionnelle où la Finma décide et non la Comco et on se retrouve avec une forme d'immunité en termes de contrôle des concentrations. C'est une situation exceptionnelle qui ne s'est jamais présentée auparavant", a ajouté M. Bovet.

L'UE et les Etats-Unis pourraient s'en mêler

Selon ce dernier, "après la fusion entre les deux banques, les règles ordinaires s'appliqueront à cette nouvelle entité en matière de position dominante et d'abus de position dominante. Si la nouvelle banque devait par exemple abuser de sa position dominante dans une certaine activité et région géographique, la Comco pourrait intervenir et imposer des amendes pour abus de position dominante". Le retour au droit ordinaire entrera en vigueur dès le moment où la fusion sera effective.

Abondant en ce sens, Mme Chabloz a précisé qu'"indépendamment de la décision finale de la Finma, la Comco pourra toujours intervenir à l'avenir si UBS devait abuser de sa position dominante dans les marchés qui auront été identifiés comme problématiques durant la phase d'examen."

La nouvelle entité étant active au niveau international, d'autres régulateurs pourraient s'en mêler. "Dans l'UE, la Commission européenne va intervenir pour évaluer toute opération de cession. Aux Etats-Unis, la procédure est un peu plus complexe avec l'intervention de l'autorité américaine de la concurrence", la FTC ou l'Antitrust division, détaille M. Bovet. Des régulateurs en Asie pourraient également intervenir.

"Les règles suisses disent que l'entité fusionnée est immunisée en vertu du droit suisse, mais pour la Commission européenne il y a tout de même fusion et une concentration qui a lieu", a estimé M. Bovet.

"La fusion doit encore être notifiée aux autorités de la concurrence étrangères", a rappelé Mme Chabloz, soulignant qu'"il appartiendra alors à ces autorités de déterminer si la fusion peut être autorisée avec ou sans charges".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Les loyers ont augmenté en mai

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Côté achat, les prix des maisons individuelles ont reculé de 0,2% pendant le mois sous revue, tandis que ceux des logements en copropriété ont progressé de 0,5%. (AP Photo/Paul White) (© KEYSTONE/AP/PAUL WHITE)

Les loyers ont progressé en mai et la crainte d'une nouvelle hausse pourrait faire naître l'inquiétude des locataires, prévient lundi le Swiss Real Estate Offer Index, relevé conjointement par ImmoScout24, SMG Swiss Marketplace Group et Cifi.

Au niveau national, les loyers ont augmenté de 0,2% sur un mois. Par régions, les coûts du logement en Suisse orientale et centrale affichent les plus fortes hausses avec respectivement 1% et 0,5%, tandis que le Tessin est le seul canton à enregistrer une baisse de 0,6%. La région lémanique augmente de 0,2%, alors que l'espace Mittelland reste stable.

L'Office fédéral du logement (OFL) a annoncé jeudi une augmentation du taux hypothécaire de référence à 1,5%, ouvrant le droit au bailleur de procéder à une augmentation du loyer de 3%. Cette hausse n'est valable que si le loyer actuel est fondé sur l'ancien taux de référence, soit 1,25%. Si le loyer est basé sur un taux plus ancien et supérieur au taux actuel, il existe par contre un droit à la baisse.

En plus de l'inquiétude que provoquerait une nouvelle hausse des prix, "le droit du bail autorise les bailleurs à refléter l'inflation élevée et les augmentations générales des coûts sur les loyers", explique Martin Waeber, directeur immobilier pour SMG Swiss Marketplace Group. Les hausses de loyers effectives pourraient aller jusqu'à 6% ou 7%, selon lui.

Côté achat, les prix des maisons individuelles ont reculé de 0,2% pendant le mois sous revue, tandis que ceux des logements en copropriété ont progressé de 0,5%.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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L'inflation ralentit encore en mai

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Les légumes et les fruits ainsi que de nombreux produits alimentaires ont en outre vu leurs tarifs augmenter.(KEYSTONE/Gaetan Bally) (© KEYSTONE/GAETAN BALLY)

Le renchérissement des prix à la consommation a ralenti à 2,2% en mai sur un an, après 2,6% en avril, grâce à une accalmie sur le front des produits pétroliers. Mais, l'inflation demeure encore supérieure à l'objectif recherché par la Banque nationale suisse (BNS).

L'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3% par rapport au mois précédent pour s'établir à 106,3 points, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Cette tendance est due notamment à la hausse des loyers et des prix pour les voyages à forfait. Les légumes et les fruits ainsi que de nombreux produits alimentaires ont en outre vu leurs tarifs augmenter.

Les prix des transports aériens et de la parahôtellerie ont par contre diminué, tout comme ceux du mazout et du diesel, qui avaient flambé après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les économistes interrogés par l'agence AWP anticipaient un renchérissement variant entre 2% et 2,3% sur un an.

L'inflation sous-jacente, ne tenant pas compte de l'évolution des prix des produits frais et de l'énergie, des articles très volatils, s'est pour sa part établie à 1,9% en comparaison annuelle.

Les prix des produits indigènes (+2,4% sur un an), donc fabriqués localement, ont nettement accéléré par rapport à ceux importés (+1,4%).

En analysant les différentes rubriques, les consommateurs ont dû débourser davantage pour l'alimentation et les boissons non alcoolisées (+5,3% sur un an), le logement et l'énergie (+3,2%), les habits et les chaussures (+2,1%), ainsi que pour les loisirs et la culture (+3,9%). En revanche, les prix des produits pétroliers se sont contractés de 16,5% en glissement annuel.

Relèvement du taux de la BNS attendu

"Nous anticipons toujours une hausse du taux directeur de la Banque nationale suisse de 25 points de base ce mois-ci. La discipline monétaire de la BNS a permis d'obtenir une inflation importée de 1,4%, certes grâce à la baisse de l'énergie, mais aussi en raison de la résilience du franc suisse", écrit dans un commentaire Arthur Jurus, le responsable de l'investissement chez Oddo BHF.

Lors de sa dernière annonce de politique monétaire en mars, l'institut d'émission helvétique avait remonté son taux directeur de 50 points de base pour le porter de 1,0% à 1,5%. La BNS n'avait pas exclu de le remonter à nouveau si nécessaire afin de lutter contre l'inflation, qui se situe au-dessus de son objectif de 2% depuis février 2022.

La banque centrale avait également relevé les projections d'inflation pour l'année en cours et la suivante à 2,6% en 2023 et 2,0% en 2024 comme en 2025.

M. Jurus estime que "le chiffre de 2,2% sur un an confirme qu'un retour à l'objectif de stabilité des prix en Suisse d'ici la fin d'année est réalisable. Ce serait une exception dans le monde notamment au regard des Etats-Unis (4,9%) ou de la zone euro (6,1%) où la hausse des prix reste toujours très significative et pénalise l'activité économique".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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L'inflation ralentit encore en mai à 2,2%

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Le renchérissement des prix à la consommation a ralenti à 2,2% en mai sur un an, contre 2,6% en avril. L'inflation demeure cependant au-delà de l'objectif recherché par la Banque nationale suisse (BNS). (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Le renchérissement des prix à la consommation a ralenti à 2,2% en mai sur un an, contre 2,6% en avril. L'inflation demeure cependant au-delà de l'objectif recherché par la Banque nationale suisse (BNS).

L'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3% par rapport au mois précédent pour s'établir à 106,3 points, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Cette tendance est due notamment à la hausse des loyers et des prix pour les voyages à forfait.

Les économistes interrogés par l'agence AWP anticipaient un renchérissement variant entre 2% et 2,3% sur un an.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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UBS pourrait finaliser le rachat de Credit Suisse dès le 12 juin

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UBS a annoncé s'attendre à finaliser dès le 12 juin le rachat de son ex-concurrent Credit Suisse (© KEYSTONE/AP/Walter Bieri)

UBS a annoncé lundi s'attendre à finaliser dès le 12 juin le rachat de son ex-concurrent Credit Suisse (CS).

L'opération reste toutefois tributaire de la déclaration d'enregistrement déclarée valable par l'autorité étasunienne de surveillance des marchés (SEC) et à la réalisation ou au renoncement par UBS "d'autres conditions de clôture restantes", selon les termes du communiqué.

Après la finalisation, les actions et les certificats de dépôt américains (ADS) de Credit Suisse seront décotés des places zurichoise (SIX) et new-yorkaise (NYSE). Comme indiqué lors de l'annonce de la transaction historique en mars, les actionnaires de la banque aux deux voiles recevront un titre de son homologue aux trois clés pour 22,48 actions détenues. L'échange des ADS peut quant à lui "être soumis à certains frais".

Dans un communiqué distinct, CS a précisé qu'en cas de clôture de la transaction avant l'ouverture de la séance à Wall Street le 12 juin, la décotation à New York aura lieu le jour-même et celle à Zurich le lendemain. Sinon, la décotation sur les deux plateformes aura lieu le 13 juin.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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L'ancien président de Credit Suisse assume ses choix

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Walter Kielholz rejette les critiques de mauvaise gestion de Credit Suisse (archives). (© KEYSTONE/THOMAS DELLEY)

L'ex-président du Credit Suisse Walter Kielholz rejette les reproches de l'UDC, qui dénonce une mauvaise gestion de la banque et un copinage avec le PLR, ayant amené à la banqueroute. Il reconnaît toutefois que le versement des bonus aurait dû être réglé différemment.

Interrogé lundi dans les journaux alémaniques du groupe de presse Tamedi, M. Kielholz dit ne pas avoir trouvé de membres du PLR à un poste décisif de la banque. Il conteste également les critiques concernant la politique du personnel. Aujourd'hui encore, il soutient l'embauche de l'ancien président Urs Rohner.

Quant aux 70 millions de francs de bonus versés à l'ex-directeur de Credit Suisse Brady Dougan, il aurait fallu mettre en place un frein, ajoute M. Kielholz. Mais "un plafonnement de principe des bonus n'est pas praticable en Suisse. Les gens vont là où ils gagnent plus".

Pour trouver des fautes dans la débâcle de Credit Suisse, il se tourne vers la Banque nationale suisse (BNS) et l'autorité de surveillance des marchés financiers, la FINMA, qui auraient dû intervenir l'automne dernier déjà pour garantir les liquidités à Credit Suisse. Les clients ont ensuite retiré massivement leur fonds, rappelle-t-il, pointant un risque qui ne peut pas être éliminé.

Walter Kielholz a été président de Credit Suisse de 2003 à 2009. Il a siégé au conseil d'administration de la banque de 1999 à 2014.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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