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Suisse

L’apparition du supergène des fourmis de feu décortiquée

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Chez les fourmis de feu, un supergène rend possible l’existence de colonies polygynes (à plusieurs reines). Ici, quatre reines matures avec leur cortège d'ouvrières. (© UNIL/Horace Zeng, Université de Géorgie, États-Unis)

Une étude menée par des chercheurs lausannois montre comment le supergène qui dicte la vie sociale des fourmis de feu a émergé au cours du temps et s’est propagé au sein des six espèces actuelles. Ces résultats sont publiés dans la revue scientifique américaine PNAS.

Chez les fourmis de feu (genre Solenopsis), deux formes d’organisation sociale distinctes coexistent au sein d’une même espèce. Dans un cas, les colonies n’abritent qu’une seule reine (forme monogyne), dans l’autre, elles peuvent en contenir plusieurs dizaines (forme polygyne), a indiqué mardi l'Université de Lausanne (UNIL) dans un communiqué.

Le mode de dispersion diffère également puisque dans les colonies monogynes, les nouvelles reines s’envolent pour pondre des ½ufs et fonder, seules, une société. Dans les colonies polygynes, au contraire, les nouvelles reines rejoignent, généralement en marchant, une communauté préexistante.

L’équipe de Laurent Keller, professeur ordinaire au Département d’écologie et évolution (DEE) de l’UNIL, a découvert en 2013 que ces variations de structures sociales sont dues à un supergène. Lorsque celui-ci est présent, le mode de vie des insectes est polygyne. Dans le cas contraire, il est monogyne.

Situé sur le chromosome 16 des six espèces actuelles de fourmis de feu, ce supergène est apparu à la suite de trois inversions chromosomiques, phénomènes au cours desquels des segments d’ADN se sont brisés et tournés, bloquant le brassage génétique naturel: 476 gènes se sont soudés, formant ainsi le supergène, et sont, depuis, transmis d’un bloc de génération en génération.

Inversions successives

Dans son étude, l’équipe de l’UNIL révèle que les trois inversions chromosomiques qui ont mené à la création du supergène ont émergé successivement, dans un laps de temps court, il y a environ 500'000 ans. "Contrairement à nos suppositions, le supergène n’est pas apparu chez un seul ancêtre commun à toutes les fourmis de feu actuelles", relève Laurent Keller, cité dans le communiqué.

La première inversion s’est produite chez l’aïeul de Solenopsis invicta et Solenopsis richteri. La deuxième a eu lieu au moment de la formation des deux espèces. Enfin, la troisième et dernière inversion est apparue chez Solenopsis richteri.

"Le supergène à proprement parler est donc né chez cette fourmi", explique Quentin Helleu, postdoctorant au DEE et premier auteur de l’étude. Il s’est ensuite propagé par croisements entre espèces proches.

En s’accouplant, Solenopsis richteri l’a dans un premier temps transmis à sa cousine Solenopsis invicta – la plus répandue dans la zone d’origine des fourmis de feu, l’Amérique du Sud – qui l’a dans un second temps très vraisemblablement transféré aux quatre dernières espèces.

Peu de reliques

Les scientifiques ont trouvé très peu de reliques de ces événements d’hybridation dans le génome des fourmis de feu. Seule trace clairement visible: le supergène, qui a bravé 500 millénaires d’évolution pour être présent, aujourd’hui encore, chez les six espèces de Solenopsis.

"Il s’agit d’un élément génomique très persistant dans le temps et nos travaux montrent qu’il peut facilement franchir les frontières entre espèces proches, probablement parce qu’il procure de gros avantages aux animaux en termes de reproduction et de survie", souligne Quentin Helleu.

Chez les fourmis de feu, l’existence de sociétés polygynes rendue possible grâce au supergène, est en effet bénéfique: les nombreuses reines peuvent se disperser très rapidement pour coloniser, parfois en quelques heures, de nouveaux territoires.

Les espèces invasives s’avèrent d’ailleurs souvent polygynes, à l’image de Solenopsis invicta, la plus problématique puisqu’elle ravage les cultures dans les pays où elle a été introduite, principalement aux Etats-Unis et en Chine. C'est également le cas de Tapinoma magnum, qui a envahi Cully (VD) en 2017 puis s’est répandue ailleurs dans le canton de Vaud, notamment à Pully, Saint-Sulpice, Ecublens et Lausanne.

Génomes séquencés

Dans une autre étude parue récemment dans Current biology, les scientifiques lausannois ont séquencé 65 génomes de fourmis, ce qui leur a permis de construire l’arbre phylogénétique des 17 sous-familles connues dans le monde.

Ils ont également démontré que ces insectes sont apparus il y a environ 150 millions d’années et que les grands changements génétiques qui leur ont permis de développer une organisation sociale complexe ont eu lieu durant les premiers 20 millions d’années de leur histoire, conclut l'UNIL.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Expositions et spectacles

Un musée romand fait (re)découvrir 300 oeuvres en ligne

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Une personne observe l'oeuvre "Mere et enfant, 1914" du peintre Suisse Ferdinand Hodler, désormais aussi en ligne (Archives) (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

Quelque 300 oeuvres du Musée Jenisch de Vevey (VD) sont désormais accessibles en ligne via une plateforme. L'institution, qui conserve pas moins de 40'000 estampes, 11'000 dessins et 1600 peintures, compte ainsi valoriser la richesse de ses collections.

 

"Ce travail répond à une volonté d'offrir au public une expérience de proximité avec les oeuvres emblématiques du musée, qu'elles soient exposées ou conservées dans les réserves", fait savoir l'institution dans un communiqué. Ces pages du site internet sont appelées à devenir une "nouvelle vitrine" du musée.

Pour des raisons de conservation, les oeuvres sur papier ne peuvent pas être exposées plus de trois mois tous les trois ans. La mise en ligne des "trésors des réserves" était donc "primordiale", estiment les responsables.

Outre une image de l'oeuvre en haute définition, la plateforme donne les informations essentielles relatives à l'oeuvre, parfois accompagnées d'un commentaire. Le projet de mise en ligne des collections du Musée Jenisch est soutenu par l'Office fédéral de la culture. La base de données sera enrichie au fil des années.

Avec Keystone-ATS

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Sport

L'étape pour McNulty, le jaune pour Ayuso

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Brandon McNulty intouchable dans le chrono d'Oron. (© KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT)

Brandon McNulty a enlevé la 3e étape du Tour de Romandie, un contre-la-montre de 15,5 km à Oron. Son coéquipier au sein de l’équipe UAE Juan Ayuso endosse le maillot de leader.

L’Américain a su pleinement exploiter l’avantage de rouler avant la pluie. Il s’impose avec une marge de 13’’ sur son compatriote Magnus Sheffield. Également membre de la formation UAE, l’Autrichien Felix Grossschartner a pris la 3e place à 15’’, juste devant Ayuso qui a été relégué à 21’’.

Ce dernier abordera l’étape de samedi vers Leysin avec un avantage de 7’ sur le Belge Ilan Van Wilder, de 10’’ sur le Russe Aleksandr Vlasov et de 11’’ sur son compatriote Carlos Rodriguez. La victoire finale devrait se jouer entre ces quatre hommes. Porteur du maillot jaune lors de ce contre-la-montre, le Belge Thibau Nys n'occupe plus que la 13e place du général.

Sur le plan suisse, Yannis Voisard tire toujours parfaitement son épingle du jeu. Le Jurassien a pris la 24e place de l’étape pour figurer au 9e rang du général à 36’’ d’Ayuso. Le coureur de la formation Tudor a largement les moyens de terminer ce Tour de Romandie parmi les dix premiers.

Samedi, la quatrième étape conduira le peloton de Saillon sur les hauteurs de Leysin.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

Politiques culturelles: les cantons latins unissent leurs forces

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Six ministres de la culture cantonaux de Suisse romande étaient présents vendredi à Lausanne, avec en plus la ministre tessinoise qui est intervenue par vidéoconférence. (© Keystone/MARTIAL TREZZINI)

Les cantons latins veulent unir leurs forces en matière de politique culturelle. Intitulée "Vers un espace culturel romand", leur stratégie commune a été présentée vendredi à Lausanne en présence de huit ministres. Objectif: améliorer les conditions-cadres du secteur.

"La crise du Covid 19 a mis en lumière le caractère essentiel de la culture pour la population, tout en révélant la précarité économique des actrices et acteurs culturels", affirment les sept conseillers et conseillères d'Etat en charge de la culture de leur canton (Vaud, Genève, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Jura et Tessin) lors d'une conférence de presse conjointe.

La stratégie pour renforcer le secteur culturel romand s'articule en cinq axes principaux. Il s'agit de clarifier le statut juridique et économique des acteurs culturels, d'améliorer leur rémunération ainsi que leur prévoyance professionnelle, améliorer l'information et la formation, harmoniser les dispositifs de soutiens cantonaux et, enfin, mieux prendre en compte les publics dans les politiques de soutien à la culture.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Economie

Le bénéfice de la banque Gonet & Cie bondit de près de moitié

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A Genève, la banque privée Gonet & Cie a vu son bénéfice bondir de moitié en 2023 (image d'illustration). (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Le bénéfice net de la banque privée genevoise Gonet & Cie s'est envolé de 48,5% à 7,5 millions de francs en 2023. L'établissement a profité, comme la plupart des banques en Suisse, de la hausse de taux qui a permis de doper les recettes tirées des opérations d'intérêts.

En termes de volumes, la masse sous gestion a pris 4,5% à 5,26 milliards de francs, selon les indications du rapport annuel. La collecte d'argent s'est révélée moins fructueuse qu'en 2022, les entrées nettes ayant atteint 374,7 millions contre 857 millions précédemment.

Les recettes du groupe, désormais contrôlé par Arab Bank (Switzerland), ont fortement augmenté. Les revenus de commissions demeurent le pilier principal de l'établissement, à 38,2 millions de francs (+3,6%). Le résultat net des opérations d'intérêts a été plus que doublé (+149%) à 20,3 millions, principalement grâce au relèvement des taux par la Banque nationale suisse (BNS).

La hausse modérée des charges n'a que peu freiné la progression du résultat opérationnel, gonflé de deux tiers à 8,4 millions de francs. Le rapport entre les dépenses et les recettes a été amélioré de 14 points de pourcentage à 74%. Le rapport ne contient aucune prévision chiffrée pour l'exercice 2024.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Suisse

37'500 signatures en Suisse contre le projet OMS sur les pandémies

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Le projet d'accord de l'OMS sur les pandémies inquiète l'organisation souverainiste Pro Suisse. (© KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER)

Pro Suisse a déposé une pétition munie de plus de 37'500 signatures demandant que l'Accord sur les pandémies actuellement en négociation à l'OMS soit obligatoirement soumis au Parlement. Et l'organisation veut que la Suisse refuse de le signer.

Ce projet de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), contesté notamment par les milieux ayant combattu les contraintes liées au Covid, vise officiellement à "améliorer la prévention, la préparation et la riposte face aux futures pandémies au niveau mondial".

Organisation défendant la neutralité et l'indépendance de la Confédération, Pro Suisse relève vendredi que cette convention "aurait pratiquement le caractère d'une loi en Suisse". Elle imposerait "des règles contraignantes et primerait sur les législations nationales", avertit-elle.

La pétition bénéficie d'un soutien interpartis, note Pro Suisse. Le 17 avril, donc durant sa session spéciale, le Conseil national a déjà accepté une motion de l'UDC réclamant que les Chambres fédérales puissent se prononcer au cas où le Conseil fédéral envisagerait de signer l'accord, rappelle Pro Suisse.

"Neutraliser les voix critiques"

Le projet d'accord OMS sur les épidémies "contient de nombreux éléments contestables comme l'obligation faite aux Etats signataires d'influencer le débat public, de neutraliser des voix critiques ainsi que de combattre des informations prétendument fausses ou trompeuses, voire la désinformation", s'inquiète Pro Suisse.

"Des avis critiques sont importants dans une démocratie. Il est dangereux de permettre aux autorités de décider ce qui est faux et ce qui est juste", comme l'a observé le conseiller national Franz Grüter (UDC/LU), cité dans le communiqué.

L'accord court-circuiterait aussi certaines compétences cantonales et communales en matière de santé, estime Pro Suisse.

L'organisation s'était déjà exprimée précédemment contre toute obligation d’un certificat de vaccination et pour le maintien de l'indépendance du pays en matière de santé.

Les négociations sur l'accord de l'OMS sont toujours en cours parmi les pays membres et sont prévues jusqu'en mai, avait indiqué il y a dix jours devant le Parlement la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider.

Berne décidera de s'y lier ou non dès que le contenu final sera connu. La Confédération examinera aussi si l'accord devra être soumis au Parlement pour approbation, ce qui est probable, avait-elle ajouté.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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