En moyenne, 70 à 80% des spécimens adultes parmi la population des lynx eurasiens en Suisse survivent d'une année à l'autre, alors que le taux de survie des jeunes sur 12 mois ne dépasse pas 40%, révèle une étude. Dans l'ensemble, les femmes résistent un peu mieux.
L'étude, publiée lundi par la fondation Kora avec l'aide des autorités fédérales et cantonales, rassemble des données sur 25 ans (1997-2022) portant sur trois populations réintroduites en Suisse (Alpes, Jura et Suisse du Nord-Est). Les Alpes helvétiques en particulier sont un habitat clé pour le lynx eurasien.
L'objectif de Kora était d'identifier les différences liées au sexe et à l'âge ainsi que les schémas spatio-temporels. Le modèle statistique utilisé combine des données issues du piégeage photographique, d'observations occasionnelles, de télémétrie et des lynx trouvés morts.
Dans l'ensemble, la survie annuelle moyenne des lynx adultes a varié entre 0,71 et 0,81 pour les mâles (ce qui signifie que 71% à 81% d'entre eux survivent d'une année sur l'autre) et entre 0,70 et 0,85 pour les adultes femelles. La survie moyenne des "subadultes" a oscillé entre 0,59 et 0,89 selon les populations, et celles des spécimens jeunes s'est révélée globalement inférieure à 40%.
Les meilleurs taux de survie ont été observés dans le sud du Jura. Les différences régionales pourraient être dues à des influences génétiques, sanitaires ou humaines sur la mortalité, écrit Kora.
Inconnues
"Nos résultats soulignent l’existence de sources de mortalité inconnues dans certaines populations", précise la fondation. Les enseignements sont susceptibles de constituer un axe prioritaire d'études futures. Il s'agira encore d'évaluer les causes de mortalité (par exemple, la mortalité d'origine humaine) et les effets potentiels de la consanguinité sur la survie, afin d'assurer la conservation à long terme des populations de lynx réintroduites en Suisse.
Kora souligne la complexité et la forte variabilité de la survie selon les cas et les spécimens, pouvant potentiellement conduire à des dynamiques de type "source-puits".
Ce phénomène décrit une situation où certaines zones ("sources") produisent plus d'animaux qu'elles n'en perdent, tandis que d'autres zones ("puits") en perdent plus qu'elles n'en produisent.
L'étude a été menée dans le cadre du projet génétique, santé et démographie (GSD) en collaboration avec l’Institut de santé des poissons et de la faune sauvage de l’Université de Berne (FIWI).
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats