A Renens (VD), la prestation de l’After-Sleep qui permet à des personnes de passer la journée au Sleep-In après leur réveil ou de trouver un espace convivial où s’adonner à diverses activités, répond à un besoin. Il serait souhaitable que la prestation puisse être pérennisée, estime un rapport de l'HETSL qui propose trois pistes d'amélioration.
Grâce à des fonds de la Chaîne du bonheur, l’association Sleep-In propose depuis octobre 2020 jusqu’en février 2023 un lieu d’accueil de jour à bas seuil, l’After-Sleep. Il est ouvert les dimanches et lundis jusqu’à 15h00. L'ouverture diurne du Sleep-In répond à la fois à un besoin exprimé par des personnes qui y dorment et à des réflexions de l’équipe.
L'association Sleep-In a fait évaluer cette prestation par la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) afin de mieux connaître la population qui fréquente l’After-Sleep, notamment ses besoins. Elle souhaitait aussi documenter l’accompagnement à bas seuil qu’elle propose dans ses locaux.
Profils variés
Selon ce rapport publié début septembre et qui porte sur la période d'octobre 2021 à juin 2022, l’After-Sleep a été fréquenté chaque jour par une cinquantaine de personnes. Le dimanche (56 en moyenne) est plus couru que le lundi (40 personnes).
Les profils sont très différents: des personnes ont un permis L ou N, d’autres sont sans permis; certaines ont la nationalité d’un pays de l’Union européenne (Espagne, France, Italie...), d’autres non; certaines viennent d’arriver en Suisse, d’autres vivent ici depuis des années. Elles ont comme traits communs d’avoir souvent résidé dans plusieurs pays européens et d’être fréquemment polyglottes.
Se faire à manger
L'ambiance à l’After-Sleep est en général tranquille et agréable, ce qui n’est pas évident dans le cadre d’une vie en collectivité non choisie de personnes qui ont en commun la précarité de leurs conditions de vie et de logement. Sur place, des regroupements par origine peuvent être observés (Nigeria/Roumanie), mais ne concernent de loin pas toutes les personnes présentes.
Outre les personnes qui ont dormi au Sleep-In et qui restent pour la jounée, d’autres passent pour se faire à manger, prendre une douche, faire une lessive, se faire couper les cheveux. Elles viennent également se faire aider pour une démarche administrative ou simplement pour dormir si elles ont passé la nuit à la rue, ce qui arrive plus fréquemment lorsque les structures hivernales sont fermées.
Meilleure information
Pour améliorer les prestations, l'HETSL propose trois pistes: renforcer l’information sur les prestations offertes auprès du réseau bas-seuil et via les réseaux sociaux, car elles sont mal connues. L’information est surtout informelle, notamment via le "bouche-à-oreille".
Ensuite, une ouverture le week-end plutôt que les dimanches et lundis serait à étudier. Elle serait un pas dans le sens d’un hébergement plus digne et respectueux des personnes sans domicile. L’accueil de jour permet en effet de réduire l’inadéquation des hébergements d’urgence aux situations de vie et devrait dans l’idéal être généralisé, souligne le rapport.
Pérennisation souhaitable
Enfin, les personnes qui fréquentent l’After-Sleep pourraient être mieux associées à la définition des prestations qui les concernent, notamment sur le type d’activités proposées ainsi que sur la gestion courante des éventuels problèmes, comme la vaisselle. L’organisation régulière de courtes réunions serait une piste à explorer.
La pérennisation de la structure dépend évidemment des moyens qui pourront être mobilisés à cette fin. Si une démarche auprès des autorités est souhaitable, il n’est pas certain qu’elle soit couronnée de succès, relève le rapport. Des demandes financières auprès de fondations, mais également d’entreprises ou un financement participatif sont à envisager, conclut-il.
Autorités critiquées
Depuis le printemps, le dispositif d'hébergement d'urgence vaudois fait l'objet de vives critiques. Il est jugé dépassé" par des associations et des partis de gauche, qui se sont notamment alarmés au printemps de la fermeture des structures d'accueil de nuit hivernales.
Pour attirer l'attention sur le sujet et venir en aide aux sans abris, un collectif (43m2) avait notamment ouvert des campements sauvages, dont un sur le site de la HETSL. Il avait interpellé le canton et la ville de Lausanne en demandant que "pas une personne ne soit à la rue". Une table ronde autour de l'hébergement d'urgence aura lieu la semaine prochaine.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats