L'évacuation de la Zad de la colline du Mormont s'est terminée samedi sur un accident. Un des deux militants encore perchés sur un arbre a fait une chute et s'est blessé. A Lausanne, quelque 800 personnes ont protesté contre la répression policière et judiciaire.
Un des activistes qui refusait d'évacuer, perché dans un arbre, a fait une chute de cinq à sept mètres vers 11h30. Il a été retenu par sa propre corde et a pu regagner lui-même le sol. Il "a spontanément déclaré aux personnes présentes avoir fait une mauvaise manipulation avec ses cordes", explique la police vaudoise dans un communiqué.
Selon les premiers contrôles, il souffrirait de blessures légères au visage. Il a été emmené à l'hôpital pour un contrôle plus approfondi.
Du personnel médical était présent sur le site. La chute a eu lieu juste après la fin d'un contact entre le médecin du détachement poste médical avancé (DPMA), la négociatrice de la police et les deux activistes qui se trouvaient dans l’arbre. Le procureur de service a été renseigné afin d’établir les circonstances de cet accident, précise la police.
L'autre zadiste, qui était encore sur place, est descendue peu après de l'arbre, a précisé la police. Cette jeune femme a également été transportée à l'hôpital pour un contrôle, selon la police.
Empêchés de dormir
Sur les réseaux sociaux, le collectif de la Zad de la Colline a accusé la police d'avoir "poussé notre héros à l'erreur". "Cette personne est très expérimentée et son erreur ne peut être due qu'à l'absence de repos et à la saisie de son matériel (sac de couchage, gants, habits chauds)", écrivent les militants.
"La stratégie de la police était d'amener les deux personnes à l'inattention et à l'épuisement", accusent-ils. La nuit, il faisait 4 degrés: il y avait de la bise, l'arbre était éclairé et il y avait le bruit des générateurs, relèvent-ils.
Manifestation à Lausanne
"On les empêchait de dormir. On l'a vraiment poussé à bout. C'était terrifiant de le voir tomber à bout de forces", a témoigné un de ses amis, lors d'une manifestation qui s'est tenue en début d'après-midi à Lausanne. Quelque 800 personnes - 450 selon la police et un millier selon les organisateurs - y ont pris part.
"Les zadistes sont courageux. Les deux sur les arbres sont des héros. Je les admire. Le mouvement n'est pas près de s'arrêter", a déclaré le prix Nobel Jacques Dubochet.
Répression disproportionnée
Les manifestants, masqués, ont dénoncé une répression policière et judiciaire "totalement disproportionnée". Plusieurs militants interpellés lors de l'évacuation - et qui n'ont pas décliné leur identité - auraient écopé de deux ou trois mois de prison ferme.
Les protestataires ont réclamé l'abandon de ces poursuites pénales. Ils ont rappelé que le béton, qu'Holcim produit en creusant peu à peu la colline du Mormont, est un "énorme problème écologique. La première cause d'émission de gaz à effet de serre en Suisse".
Pas la dernière Zad
"C'est la première Zad de Suisse, pas la dernière. Nous allons bloquer les endroits qui posent problème", a lancé une militante de la Grève du climat. A l'image des Jeunes verts vaudois, certains s'en sont pris à la conseillère d'Etat en charge de la police, l'écologiste Béatrice Métraux, pour demander sa démission.
La manifestation s'est déroulée dans le calme, à l'exception de quelques pétards. Une fois le cortège dissout, un groupe d'une centaine de personnes s'est dirigé vers le CHUV puis le centre-ville, endommageant quelques panneaux d'affichage et taggant le mot Zad dans les rues. La police a interpellé "quelques personnes, qui sont en train d'être contrôlées", a indiqué le porte-parole de la police lausannoise.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats