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Les oeuvres complètes du poète vaudois Gustave Roud sortent jeudi

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Cette édition critique "Gustave Roud, Oeuvres complètes" a nécessité quatre ans de travail. Elle a été menée par une équipe de six chercheurs, codirigés par Daniel Maggetti, directeur du Centre des littératures en Suisse romande (CLSR) à UNIL, et Claire Jaquier, professeure de littérature à l'UniNE. (© Keystone/LAURENT GILLIERON)

Dans le milieu littéraire romand, c'est l'un des événements de l'année: la publication jeudi des oeuvres complètes de l'écrivain, poète et photographe vaudois Gustave Roud (1897-1976) aux éditions Zoé. Le coffret de quatre volumes compte plus de 5000 pages.

Considéré comme l'un des plus grands poètes de Suisse romande, successeur de Charles Ferdinand Ramuz, Gustave Roud a voué sa vie tant à l'écriture poétique qu'à entretenir une relation intime avec le quotidien, son environnement, le terroir du Jorat en particulier et la nature en général dans son Journal. Il a aussi pratiqué avec passion la traduction, la critique d'art et la photographie.

Né à Saint-Légier, Roud a vécu l'essentiel de sa vie à Carrouge (VD). Grand marcheur, inlassable arpenteur et contemplateur des paysages de plaines et de collines, proche interprète du vivant et de l'élémentaire, fin observateur des gestes et corps paysans, ce "romantique du 20e siècle" n'a cessé de témoigner dans ses textes d'un "paradis immanent". Il lui aura dédié un chant du monde "modulé par une méditation sur la fin de la ruralité traditionnelle".

"Contemplative et intemporelle"

"Gustave Roud, c'est une fenêtre ouverte sur le monde, une conscience poétique qui se confond avec ce monde mis en forme dans une sorte d'immédiateté et de nécessité", explique à Keystone-ATS Daniel Maggetti, directeur du Centre des littératures en Suisse romande (CLSR) à l'Université de Lausanne (UNIL) et codirecteur des "Oeuvres complètes". "C'est une oeuvre contemplative et intemporelle très séduisante, d'une qualité littéraire indiscutable", dit-il.

"Bien qu'il ait pris le relais de Ramuz, il se distingue par une écriture qui n'a pas cherché à bousculer les formes. Sa prose poétique, son style lyrique, est plus classique. Il avait une admiration pour des poètes tels que Rimbaud, Mallarmé ou Valéry", relève le professeur.

"Ecriture rhapsodique"

M. Maggetti parle volontiers d'une "écriture rhapsodique", d'un "processus de création par strates d'écritures", "d'illuminations fugitives", passant constamment du journal - sorte de "réservoir" d'écritures extrêmement variées - aux textes poétiques plus stylisés. "Roud ne cesse de réaménager des notes, des observations, des fragments ou petits ensembles d'écrits autonomes", précise-t-il.

"Il a vraiment un profil qui lui est très propre. Sans compter qu'il fut un acteur culturel majeur de son époque. Son activité était très riche et variée: critique d'art, littéraire, culturel et chroniqueur journalistique en plus d'être traducteur", souligne M. Maggetti.

Photos couleurs et noir blanc

Les "Oeuvres complètes" de Gustave Roud aux éditions Zoé se présentent sous la forme d'un coffret de quatre volumes comptant quelque 5100 pages, 90 photos couleurs et de très nombreuses illustrations noir blanc. Le premier volume (1456 pages) comprend toute son oeuvre poétique, soit ses recueils de poèmes mais aussi des textes publiés dans des revues et d'autres inédits.

Le deuxième (1088 pages) rassemble l'essentiel de ses traductions, soit des recueils consacrés à Novalis, Hölderlin, Rilke, Trakl dont Roud est un des premiers traducteurs en français. Ce volume contient aussi des traductions publiées en revue ou dans des volumes collectifs, notamment de Wilhelm Müller, Goethe, Clemens Brentano, Hildegard von Bingen ou encore Eugenio Montale.

Le troisième (1280 pages) livre les notes du Journal (1916-1976) dans toute leur diversité archivistique: feuillets épars, manuscrits et dactylogrammes, carnets, cahiers, agendas. Les sujets vont d'événements journaliers, de réflexions sur soi en passant à des descriptions de paysages, des projets, des propos sur l'art ou encore des poèmes.

Le quatrième volume (1296 pages) réunit l'ensemble des articles et études critiques que Roud a consacrés à des poètes, écrivains et peintres, le plus souvent contemporains. On y trouve également ses collaborations pour divers éditeurs et revues.

Quatre ans de travail

Cette édition critique "Gustave Roud, Oeuvres complètes" a nécessité quatre ans de travail mené par une équipe de six chercheurs, codirigés par Daniel Maggetti et Claire Jaquier, professeure de littérature à l'Université de Neuchâtel. Elle est assortie d'index, d'introductions, de notices et de notes. Le projet a bénéficié du soutien du Fonds national suisse (FNS). Son budget avoisine le million de francs.

Les sources proviennent pour plus de la moitié d'un riche fonds d'archives conservé au CLSR, sinon de la bibliothèque de la Chaux-de-Fonds et des Archives littéraires suisses à Berne. Seules quelques rares documentations ont été retrouvées chez des privés. S'il n'est pas impossible qu'il subsiste encore un ou deux manuscrits cachés ici ou là, l'essentiel de la production du poète vaudois se trouve donc dans ces "Oeuvres complètes".

Celles-ci sont complétées d'un volet électronique, un site internet pensé comme un accompagnement génétique de l'édition ainsi qu'un complément documentaire et thématique. En novembre sortira en outre un livre bien plus condensé sur Gustave Roud dans la collection "Savoir Suisse": "L'univers pluriel de la poésie" (168 pages).

Pour se familiariser une première fois avec l'oeuvre du poète, Daniel Maggetti recommande la lecture du recueil de poésie et autres récits "Air de la solitude". Ses coups de coeur plus personnels sont l'ouvrage "Campagne perdue" et le poème "Aveuglement".

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

Football

Une anomalie à corriger

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La Suisse veut poursuivre le redressement entamé contre le Bélarus (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Trois jours après avoir battu 5-0 une équipe qui jouerait le maintien en Super League, la Suisse accueille à Genève un adversaire tout heureux d'avoir partagé à domicile l'enjeu avec le Kosovo.

Le tour préliminaire de l'Euro 2024 ne provoque pas encore le grand frisson.

Murat Yakin et ses joueurs n'auront toutefois pas le droit à l'erreur ce mardi face à Israël. Après la promenade de Novi Sad contre le Bélarus dans une rencontre qui risque de ne pas être comptabilisée dans le classement de ce groupe I en raison du soutien à la Russie du régime de Minsk dans la guerre en Ukraine mais qui a permis à Renato Steffen d'écrire une page d'histoire avec son hat-trick parfait, la Suisse se doit de vaincre. Pour marquer d'entrée de jeu son empreinte dans ce tour préliminaire et, bien sûr, pour être en phase avec l'objectif avoué: gagner les dix rencontres de cette campagne. Elle espère remporter le deuxième dans un stade qui ne laissera pas apparaître des vides béants. Les 11'500 billets vendus jusqu'à lundi ne préfigurent malheureusement pas un immense succès populaire pour cette rencontre.

S'il reconnaît ne pas être féru de statistiques, Murat Yakin ne doit certainement pas ignorer que la Suisse n'a encore jamais battu Israël en quatre rencontres officielles. Que c'est justement contre cet adversaire que le Bâlois avait honoré sa 49e et dernière sélection le 9 octobre 2004 à Tel Aviv. Sorti peu après l'heure de jeu sur blessure, le défenseur n'avait pas vraiment rayonné lors de ce match conclu sur un score de 2-2.

La troisième "force"

Le temps est donc venu corriger enfin cette anomalie face à une sélection qui occupe le 76e rang du classement FIFA, mais qui se profile comme la troisième "force" de ce groupe I derrière la Suisse et la Roumanie, mais devant le Kosovo, le Bélarus et Andorre. Israël ne s'est jamais hissé dans une phase finale depuis son affiliation à l'UEFA en 1994. Les Israéliens restent toutefois sur une dernière campagne réussie avec une promotion en Ligue A de la Ligue des Nations dans un groupe qui comprenait l'Islande et l'Albanie. Dans l'équipe appelée à affronter la Suisse, on ne trouve qu'un seul joueur qui évolue régulièrement dans l'un des cinq grands championnats en la personne du demi de Fulham, Manor Solomon.

"Il est clair que l'issue de cette rencontre est entre nos mains. A nous de faire le nécessaire contre une équipe qui joue un football très offensif avec deux latéraux qui sont presque des attaquants, souligne Murat Yakin. Je demanderai à mes joueurs de presser l'adversaire tout de suite". Le sélectionneur devrait reconduire le onze victorieux même si, dit-il, la réflexion est ouverte pour donner davantage de punch à son flanc droit.

Buteur à Novi Sad, Zeki Amdouni devrait ainsi à nouveau sortir du banc pour insuffler, faut-il l'espérer, le même élan qu'en Serbie. "Il est important que des joueurs comme Amdouni bénéficient aujourd'hui déjà d'un temps de jeu conséquent, souligne Murat Yakin. Il ne faut pas les lancer seulement le jour où les circonstances l'exigeront." Le discours vaut également pour Fabian Rieder. Le buteur du FC Bâle et le joyau des Young Boys sont appelés à tenir un rôle en vue dans cette campagne.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

Suisse:racisme systémique, droit à l'IVG menacé, climat pas protégé

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Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la dépénalisation totale de l'IVG, l'initiative en ce sens déposée par la conseillère nationale Léonore Porchet (Vert-e-s/VD) en mai 2022 a été rejetée en mars 2023. (© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE)

Le racisme est systémique en Suisse, le droit à l'avortement menacé et les mesures prises contre le réchauffement sont insuffisantes: ce sont quelques-unes des critiques émises mardi par Amnesty International (AI) contre la Suisse dans son rapport annuel.

S'agissant du racisme, le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine de l'ONU, en visite en Suisse début 2022, a notamment recommandé l’interdiction du profilage racial, ainsi que la création de mécanismes civils de plainte indépendants dotés d’un pouvoir de surveillance et disciplinaire sur la police dans chaque canton, rappelle l'organisation de défense des droits humains.

Droit à l'avortement, viol

Le droit à l'avortement est quant à lui menacé. Deux initiatives lancées en décembre 2021 par des membres de l’UDC dans le but d'en restreindre l’accès sont en cours.

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la dépénalisation totale de l'IVG, l'initiative en ce sens déposée par la conseillère nationale Léonore Porchet (Vert-e-s/VD) en mai 2022 a été rejetée en mars 2023.

Le Parlement n'a par ailleurs toujours pas réussi à se mettre d'accord sur une redéfinition du viol. Contrairement au Conseil national, le Conseil des Etats ne veut pas se fonder sur la notion de consentement. L'approche "Seul un oui est un oui" serait pourtant conforme aux observations du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, relève Amnesty.

Climat: la Suisse n'en fait pas assez

Du côté du climat, la Suisse n'en fait pas assez. En avril, le recours des Aînées pour le climat, dans lequel des femmes âgées affirment que leur état de santé s’est dégradé parce que la Suisse n’a pas pris les mesures nécessaires contre le réchauffement, a été attribué à la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg.

Les recourantes avaient auparavant été déboutées en Suisse jusque devant le Tribunal fédéral. La proposition du Parlement visant à inscrire dans la loi l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050 et à définir de nouvelles mesures pour les différents secteurs est elle suspendue à l’issue de la votation populaire du 18 juin prochain.

Asile

Dans le domaine de l'asile, l’aide rapidement accordée aux personnes fuyant le conflit en Ukraine contraste fortement avec les failles de la réglementation appliquée aux demandeurs d’asile venant d’autres pays et admis à titre provisoire, pointe AI.

En raison de l’arrivée de réfugiés ukrainiens, des projets visant à améliorer les conditions de vie dans les centres d’asile fédéraux ont été différés. Des personnes ont aussi été partiellement entravées pendant leur renvoi forcé, et les droits des enfants n’ont pas été suffisamment pris en compte.

Les droits des 1,8 million de personnes handicapées que compte la Suisse ne sont pas non plus assez respectés. En mars 2022, le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU a ainsi considéré que la Suisse avait violé ces droits en raison de l’absence de "stratégie exhaustive de mise en ½uvre" de la Convention ad hoc.

Loi sur le renseignement

Le projet de révision de la loi fédérale sur le renseignement a été fortement critiqué, car élargissant les pouvoirs déjà très étendus des services de renseignements au détriment des droits fondamentaux. En septembre, le Conseil communal de la ville de Saint-Gall a décidé d’interdire la surveillance biométrique dans l’espace public.

Enfin, la Cour européenne des droits de l’homme a donné raison à la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), constatant une violation du droit à la liberté de réunion pacifique dans l'interdiction des manifestations prononcée en raison de la pandémie de Covid-19.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Suisse

Claude Wild met en garde contre le "fétichisme de la neutralité"

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La neutralité doit servir les valeurs de la Suisse et la sécurité du pays, estime Claude Wild (archives). (© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE)

Claude Wild, l'ancien ambassadeur de Suisse à Kiev, exprime des doutes sur l'interdiction de la réexportation d'armes de fabrication suisse à l'Ukraine. La Suisse doit prendre cette décision en tenant compte de ses propres intérêts en matière de sécurité, estime-t-il.

Le fait que la Suisse ne puisse pas faire partie d'une alliance militaire ou livrer directement des armes est bien compris en Ukraine, a déclaré lundi M. Wild dans l'émission "Talk täglich" de Tele Züri. Il est en revanche "très difficile" d'expliquer que le pays bloque également les livraisons d'armes indirectes.

"On peut aussi se demander si c'est vraiment dans l'intérêt de la sécurité de la Suisse", a ajouté le diplomate. Car la neutralité ne doit pas signifier que l'on soutient indirectement l'agresseur. En fin de compte, la neutralité doit servir les valeurs de la Suisse et la sécurité du pays, estime-t-il. "Nous n'avons aucun intérêt à devenir les idiots utiles d'un agresseur. La Suisse doit veiller à ne pas tomber dans un "fétichisme de la neutralité".

Ces déclarations ont pour toile de fond des demandes émanant notamment de l'Espagne de l'Allemagne et du Danemark pour transmettre à Kiev du matériel de guerre fabriqués en Suisse. Le Conseil fédéral s'y est jusqu'à présent toujours opposé, invoquant le droit de la neutralité et la loi sur le matériel de guerre.

Le débat se poursuit au Parlement

Deux interventions demandant un assouplissement des dispositions relatives à la réexportation ont échoué au Parlement lors de la session de printemps. Plusieurs initiatives parlementaires sur ce thème sont encore en suspens.

Claude Wild sera à l'avenir le représentant permanent de la Suisse auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg. Le Conseil fédéral a mi-mars nommé Félix Baumann, jusqu'alors ambassadeur auprès de la Conférence du désarmement de l'ONU à Genève, pour succéder à Claude Wild. Il représentera les intérêts de la Suisse en Ukraine mais aussi en Moldavie, avec pour résidence Kiev.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Economie

Le futur géant UBS-CS à l'épreuve des gendarmes de la concurrence

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Les autorités de la concurrence de différents pays pourraient trouver à redire au rachat de Credit Suisse par UBS (archives). (© KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER)

Le droit de la concurrence risque de rattraper la lourde fusion entre Credit Suisse et UBS. Hormis les autorités suisses, les régulateurs dans l'UE, aux Etats-Unis et dans d'autres pays pourraient examiner un éventuel démantèlement du futur géant bancaire helvétique.

L'union forcée dévoilée le 19 mars par le Conseil fédéral donne le tournis: l'entité fusionnée détiendra 5000 milliards de dollars d'avoirs sous gestion dans les seules activités réunies de gestion de fortune et d'actifs. Elle se classera dès lors numéro deux mondial de la gestion de fortune et numéro trois international dans la gestion d'actifs, selon les documents publiés par la banque aux trois clés.

En Suisse aussi, le couple UBS Credit Suisse sera gigantesque avec 333 milliards de dépôts clients pro forma, loin devant d'autres établissements d'importance systémique comme Raiffeisen (208 milliards de dépôts), la Banque cantonale de Zurich (97 milliards) et Postfinance (90,4 milliards).

Le 19 mars, Urban Angern, directeur de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), avait expliqué que le gendarme de la concurrence avait le droit de se substituer à la Commission de la concurrence (Comco). Cette dernière est consultée "et la Finma peut prendre une décision en tenant compte de la stabilité financière", avait-il soutenu.

Depuis, des voix se sont élevées pour réclamer un contrôle plus approfondi. UBS "est bien trop grande pour la Suisse", a lancé dimanche à la RTS l'ex-conseiller fédéral UDC Christoph Blocher, espérant que "les autorités cartellaires procèderont à sa division". La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a pour sa part dit à la SRF ne pas exclure à plus longue échéance une séparation des activités helvétiques de Credit Suisse.

Garder de la place pour la concurrence

Thomas Jordan est aussi plus nuancé que l'ex-tribun zurichois. "UBS sera une très grande banque et le sujet de la concurrence sera important", a estimé jeudi dernier le patron de la Banque nationale suisse (BNS). "Nous devons nous assurer qu'il y aura, à l'avenir, suffisamment de place en Suisse pour la concurrence bancaire."

Interrogé sur d'éventuelles cessions d'activités pour tenir compte des règles de la concurrence, UBS n'a souhaité apporter de commentaire.

"Dans ce cas exceptionnel, la Finma s'est substituée à la Comco pour analyser l'opération, car elle a estimé que cette concentration bancaire était nécessaire pour protéger les créanciers", a expliqué à l'agence AWP Isabelle Chabloz.

Pour la professeure ordinaire et titulaire de la chaire de droit économique à l'Université de Fribourg, "une analyse approfondie sera faite des différents marchés dans lesquels les deux banques sont actives, afin de déterminer s'il y a création ou renforcement d'une position dominante. Si tel devait être le cas, la fusion devrait encore pouvoir être assortie de charges, par exemple la vente de certaines filiales ou de certaines activités".

Christian Bovet, professeur ordinaire au département de droit public à l'université de Genève et docteur en droit, a pour sa part rappelé que la Finma peut faire "une appréciation sous l'aspect de la protection des déposants et non du droit de la concurrence. La loi prévoit toutefois une consultation de la Comco".

"Nous sommes dans la situation exceptionnelle où la Finma décide et non la Comco et on se retrouve avec une forme d'immunité en termes de contrôle des concentrations. C'est une situation exceptionnelle qui ne s'est jamais présentée auparavant", a ajouté M. Bovet.

L'UE et les Etats-Unis pourraient s'en mêler

Selon ce dernier, "après la fusion entre les deux banques, les règles ordinaires s'appliqueront à cette nouvelle entité en matière de position dominante et d'abus de position dominante. Si la nouvelle banque devait par exemple abuser de sa position dominante dans une certaine activité et région géographique, la Comco pourrait intervenir et imposer des amendes pour abus de position dominante". Le retour au droit ordinaire entrera en vigueur dès le moment où la fusion sera effective.

Abondant en ce sens, Mme Chabloz a précisé qu'"indépendamment de la décision finale de la Finma, la Comco pourra toujours intervenir à l'avenir si UBS devait abuser de sa position dominante dans les marchés qui auront été identifiés comme problématiques durant la phase d'examen."

La nouvelle entité étant active au niveau international, d'autres régulateurs pourraient s'en mêler. "Dans l'UE, la Commission européenne va intervenir pour évaluer toute opération de cession. Aux Etats-Unis, la procédure est un peu plus complexe avec l'intervention de l'autorité américaine de la concurrence", la FTC ou l'Antitrust division, détaille M. Bovet. Des régulateurs en Asie pourraient également intervenir.

"Les règles suisses disent que l'entité fusionnée est immunisée en vertu du droit suisse, mais pour la Commission européenne il y a tout de même fusion et une concentration qui a lieu", a estimé M. Bovet.

"La fusion doit encore être notifiée aux autorités de la concurrence étrangères", a rappelé Mme Chabloz, soulignant qu'"il appartiendra alors à ces autorités de déterminer si la fusion peut être autorisée avec ou sans charges".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Genève

Médicaments fractionnés : la pilule est dure à avaler pour les pharmaciens

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KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

Délivrer des médicaments en quantités fractionnées. C’est ce que préconise Berne depuis jeudi dernier. Cette nouvelle mesure inquiète les pharmaciens du canton qui craignent une surcharge de travail administratif, de sécurisation et de logistique afin de pouvoir garantir une sécurité de remise pour les patients. 

Cette recommandation a été émise par la task force "Pénurie de médicaments". La mesure concerne certains antibiotiques et opioïdes, touchés par une forte pénurie.

L'Office fédéral de l'approvisionnement économique du pays (OFAE) a expliqué mercredi dernier qu'au vu des difficultés d'approvisionnement actuelles, il n'est plus possible d'assurer la livraison de toutes les tailles d'emballages existantes. Les emballages originaux contiennent souvent davantage de médicaments qu'il n'en faut aux patients pour leur traitement et les médicaments restants risquent d'être éliminés.

La task force recommande donc de prescrire et délivrer en quantités fractionnées les médicaments touchés par une pénurie lorsque la taille d'emballage requise pour le traitement n'est pas livrable. Cette mesure permet de répartir les médicaments disponibles sur un plus grand nombre de patients et d'éviter l'élimination des emballages entamés, poursuit l'OFAE.

Reste que cette nouvelle mesure inquiète les officines car impossible à mettre en place en quelques jours. Elle va aussi engendrer énormément de travail pour pouvoir garantir une sécurité de remise aux patients. C'est ce qu'explique Rémi Lafaix,  président de PharmaGenève, la faîtière des pharmacies du canton.

Rémi Lafaix Président de PharmaGenève

Pour Rémi Lafaix, cette solution de fractionner les médicaments n'est pas pérenne.

Rémi Lafaix Président de PharmaGenève

La pénurie s'aggrave en Suisse, avec une longue liste des médicaments indisponibles ou disponibles seulement en quantité limitée . L'amoxicilline en fait partie.

Rémi Lafaix Président de PharmaGenève

Précisons que l'amoxicilline ne fait pas partie des médicaments pouvant être délivrés en quantités fractionnées.

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