Le Parti socialiste vaudois (PSV) va lancer une initiative populaire cantonale pour protéger les locataires. Réuni en congrès extraordinaire mardi soir à Lausanne, il a présenté le projet à ses membres qui l'ont approuvé. Le début de la récolte des signatures est prévu pour la fin de l'été.
"Cette initiative vise à étendre et renforcer la Loi sur la préservation et la promotion du parc locatif (LPPPL), plébiscitée par les Vaudois en 2017. Elle affirme un principe simple: oui aux rénovations nécessaires, notamment énergétiques, mais non aux abus qui les transforment en vecteurs de spéculation, d'évictions massives et de hausses de loyers incontrôlées", écrit mercredi le PSV dans un communiqué.
"Dans un contexte où les loyers proposés à la relocation ont augmenté de 86% depuis l'an 2000, où le taux de vacance reste dramatiquement bas, et où les résiliations collectives se multiplient, le besoin d'agir n'a jamais été aussi urgent", estime le parti de gauche.
"Trop de locataires vivent aujourd'hui dans l'incertitude, exposés à la spéculation et à la menace d'expulsion. Cette initiative vise à remettre l'humain au centre de la politique du logement", explique-t-il.
Quatre buts principaux
Le texte vise quatre objectifs: contrôle des loyers après travaux pendant dix ans, sur tout le territoire cantonal; consultation obligatoire des locataires renforcée avant tout chantier de rénovation ou de transformation d'immeuble; renforcement de la protection contre les expulsions collectives, avec obligation de relogement à des conditions comparables si le départ est inévitable; extension du droit de préemption communal à tout le canton afin de freiner la spéculation et préserver des loyers accessibles.
Avec cette initiative, le PSV entend ainsi lancer "une dynamique forte dans tout le canton et mobiliser largement autour de la question du droit au logement. Les locataires doivent pouvoir se défendre face à une spéculation toujours plus agressive".
Le parti indique encore vouloir prendre contact avec un large éventail d'acteurs - partis politiques, associations, dont l'ASLOCA qui soutient déjà sans réserve l'initiative, syndicats - afin de bâtir "une coalition forte, diverse et engagée" autour de cette initiative.
"Un comité va être créé pour formellement affiner et préciser le texte de l'initiative. Le lancement de la récolte des signatures est prévu pour la fin de l'été, vers août-septembre", précise à Keystone-ATS Romain Pilloud, président du PS vaudois. Les initiants auront dès lors quatre mois pour récolter les 12'000 signatures valides nécessaires.
La CVI réagit
Une première réaction ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué, la Chambre vaudoise immobilière (CVI) dénonce "une mise à mort de la loi cantonale sur l'énergie" actuellement en discussion en commission du Grand Conseil vaudois. "Le but consiste à instaurer toute une série de contraintes supplémentaires qui auront pour effet de compliquer les procédures adminsitratives et judiciaires et de décourager la rénovation énergétiques des bâtiments", écrit-elle.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats