La femme de lettres suisse romande Monique Saint-Hélier est à l'honneur à Lausanne. La Bibliothèque cantonale universitaire (BCUL) consacre une exposition à la romancière née en 1895 à la Chaux-de-Fonds et décédée en 1955 en France. "Une écriture en étoile" est à découvrir au palais de Rumine du 7 novembre 2024 au 19 avril 2025.
L'exposition met en scène son écriture à travers les manuscrits de l'oeuvre et de son "Journal" tenu durant la Seconde Guerre mondiale, indique la BCUL dans un communiqué. Clouée au lit par la maladie dès sa jeunesse, avec Rainer Maria Rilke, Marcel Proust et Virginia Woolf comme modèles, l'écrivaine a inventé "un univers, le cycle des Alérac, qui lui permet d'accéder à cette 'vie vivante, chaude' dont elle est privée", résume l'institution.
"Des centaines d'accords polyphoniques qui unissent, séparent, apprivoisent ou rejettent les pensées ou les coeurs de tous les personnages dont certains sont des morts, d'autres des vivants - plusieurs d'entre eux ne se rencontreront même pas, ou alors, dans le secret des pensées, là où nous fixons nos rendez-vous les plus ardents": c'est ainsi que Monique Saint-Hélier elle-même décrivait son oeuvre à son éditeur français Grasset.
Elle a passé sa vie d'autrice à Paris, le plus souvent alitée, avant de s'éteindre à l'âge de 60 ans, laissant une oeuvre inachevée aux ramifications complexes. Elle a été remarquée dans l'Hexagone dans les années 1930, grâce notamment à son roman "Bois-Mort". Dans l'après-guerre, elle a publié deux tomes constitutifs de son ouvrage majeur, à savoir la saga inachevée du cycle des Alérac.
"Comme dans les romans anglais, Monique Saint-Hélier donne accès aux pensées et aux souvenirs de ses personnages afin d'en saisir l'essence et les failles", soulignent encore les deux commissaires de l'exposition, Stéphane Pétermann et Alexandra Weber Berney.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats