L'année 2018 devrait se solder par une plus faible hausse des coûts de la santé que les années précédentes. Pour santésuisse, il faut profiter du "répit actuel" et prendre des mesures concrètes afin de freiner durablement l'évolution des primes.
Les primes 2019 devraient connaître une croissance probablement inférieure à 3%, a indiqué mercredi santésuisse. Ce répit doit être utilisé pour prendre des mesures destinées à freiner sensiblement la hausse des coûts à long terme, selon l'association faîtière des assureurs-maladie.
Santésuisse exige de baisser le prix des médicaments. Elle propose notamment des comparaisons annuelles des prix avec l'étranger de tous les médicaments remboursés.
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) n'a repris que fin 2017 le réexamen régulier des prix des médicaments après une interruption de trois ans. Le manque de pression sur les prix s'est traduit par une hausse de 4,6% des coûts des médicaments par assuré, contre 5,4% l'année précédente, déplore santésuisse.
En Suisse, le recours aux génériques, qui permettrait de diminuer les coûts, reste très inférieur à la moyenne internationale. Les génériques y restent aussi excessivement chers, déplore l'association faîtière.
Responsabilité individuelle
Santésuisse préconise également une planification sanitaire supra-cantonale dans les domaines ambulatoire et stationnaire et l'amélioration de la qualité et de l'efficacité des prestations médicales.
La faîtière plaide pour le renforcement de la responsabilité individuelle des assurés. Elle propose d'augmenter la franchise minimale et une taxe pour les cas bénins aux urgences. Elle préconise en outre des forfaits également dans le domaine ambulatoire.
L'an dernier, les coûts de l'assurance obligatoire des soins (AOS) par assuré ont augmenté de 1,7%, restant inférieurs à la moyenne pluriannuelle. Mais en l'absence de mesures concrètes, de fortes hausses menacent les payeurs de primes ces prochaines années, affirme santésuisse.
Transfert vers l'ambulatoire
Une baisse des coûts de 3,1% par assuré a été enregistrée en 2017 dans le domaine des prestations hospitalières stationnaires. Une évolution qualifiée de réjouissante par santésuisse.
Cette diminution ne doit cependant pas occulter le fait que les cantons ont progressivement augmenté leur participation aux coûts dès 2012 et qu'elle atteint 55% depuis 2017, note la faîtière. La tendance au transfert des prestations vers le secteur ambulatoire allège également les coûts dans le domaine hospitalier stationnaire.
Les coûts ainsi reportés sont toutefois entièrement à la charge des payeurs de primes. La hausse de 1,4% des coûts des soins ambulatoires hospitaliers est comparativement faible, estime santésuisse.
Source ATS