A Genève, deuxième semaine du procès du chauffeur de taxi, d’origine éthiopienne. L’homme est accusé d’avoir violé puis tué la petite Semhar, 12 ans, à Carouge en 2012. Il l’aurait ensuite cachée sous le lit de la mère de la fillette. Ce matin, c’était au tour des médecins légistes de comparaître à la barre. La mort a été «très vraisemblablement» provoquée par strangulation manuelle. L’heure exacte ne peut être déterminée. Les médecins l’estiment à plus ou moins douze heures après que Semhar ait été vue pour la dernière fois, soit vers 19 heures trente, le soir du meurtre. Seule certitude, la fillette a été déflorée avant de mourir…L’audience s’est poursuivie avec les témoins convoqués par la défense.
Le témoin de personnalité présenté par la défense cet après-midi n’est autre que le frère de l’accusé. Il dit s’être éloigné de la communauté éthiopienne, à cause des regards que lui jettent ses compatriotes depuis les faits. Le témoin, père de 4 enfants, explique qu’il a reçu un véritable «coup de massue sur la tête» lorsqu’il a appris la mort de Semhar. «Normalement c’est nous qui devons-nous en aller avant nos enfants, on devrait les voir grandir», déclare-t-il. Dès le premier jour, son frère aurait clamé son innocence. Il le lui aurait même juré. «Si j’ai fait cela, alors que ma propre fille meure»!
Puis l’avocat de la défense, Maître Vincent Spira, le questionne sur ses anciennes compagnes.
Sur la plaignante, la dernière copine en date, et sur les précédentes. Elles ont toutes témoigné de violences de sa part. Le témoin répond qu’une seule fois, il aurait vu l’une d’elles saigner du nez. Il lui aurait proposé d’aller à la police mais l’aurait finalement amenée chez des amis à Châtelaine. « Doutez-vous de son innocence parfois?», lui demande Maître Spira. «Depuis le premier jour, je me demande, mais je n’ai pas la réponse. Je n’arrive pas à trouver le pourquoi». Mon frère a toujours eu beaucoup de femmes dans sa vie. Il n’avait pas de problèmes avec elles. Le frère de l’accusé est ensuite interrogé par l’une des juges du tribunal. Un de ses demi-frères a déclaré que l’accusé serait «bagarreur, impulsif et colérique». Notre témoin se dit surpris.
Ce matin un autre témoin de moralité a été convoqué par la défense. Un ami proche du meurtrier présumé, un ami d’enfance. Mais il ne s’est pas présenté pour des motifs familiaux. Les avocats ont demandé à le revoir. Une demande refusée par le tribunal.
Le procès se poursuit demain avec la plaidoirie du Ministère public et des avocats des victimes.