Un enfant de deux ans, deux hommes, une femme: quatre migrants sont morts dans la nuit de vendredi à samedi au cours de deux nouveaux drames dans la Manche, écrasés dans de petites embarcations selon les premiers éléments.
Ces nouveaux drames migratoires dans la Manche se sont produits alors que les tentatives de traversées se sont multipliées depuis jeudi soir, en raison d'une fenêtre météorologique jugée favorable. Ils portent à 51 le nombre de personnes décédées depuis le début de l'année dans ces traversées maritimes vers l'Angleterre, selon le bilan établi par le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant.
Sur une première embarcation surchargée transportant près de 90 personnes et subissant une panne de moteur, au large de Boulogne-sur-Mer, un enfant de deux ans a été récupéré inanimé et n'a pas pu être sauvé.
Selon les premiers éléments, l'enfant a été "écrasé", a indiqué le procureur de la République de Boulogne Guirec Le Bras.
Quatorze autre migrants ont été pris en charge, dont un adolescent de 17 ans qui a dû être hospitalisé pour des brûlures aux jambes, a précisé le préfet. Les autres passagers du canot ont souhaité continuer leur route vers l'Angleterre.
Sur une deuxième embarcation, également surchargée, "plusieurs pannes moteur ont généré des mouvements de panique" au large de Calais et des migrants sont tombés à la mer mais on pu être secourus.
Trois personnes, deux hommes et une femme d'environ 30 ans, ont ensuite été découvertes inanimées au fond de l'embarcation, "vraisemblablement écrasées, étouffées et noyées au moment des bousculades, dans les 40 cm d'eau présents au fond de l'embarcation pneumatique", selon le récit du préfet.
"Épouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue. Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre gouvernement intensifiera la lutte contre ces mafias qui s'enrichissent en organisant ces traversées de la mort", a écrit le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur le réseau social X.
Sauvetages en cours
Depuis janvier, plus de 25'000 migrants sont arrivés sur les côtes britanniques après avoir traversé la Manche à bord d'embarcations de fortune, selon des chiffres du ministère britannique de l'Intérieur publiés le 23 septembre.
Avant les événements de samedi, une série de naufrages avait déjà fait de 2024 l'année la plus meurtrière dans la Manche depuis le début en 2018 du phénomène des traversées à bord de canots pneumatiques.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, huit migrants ont trouvé la mort dans le naufrage d'une embarcation qui venait de quitter les côtes françaises.
Le 3 septembre, au moins douze autres étaient décédés quand leur embarcation s'était disloquée au large du cap Gris-Nez dans le pire naufrage de l'année 2024 à ce jour.
Des migrants sont également morts écrasés ou piétinés lors de tentatives de traversée cette année, comme une jeune femme koweïtienne de 21 ans, morte le 28 juillet écrasée dans un canot surchargé.
Élu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s'attaquer à l'immigration illégale en augmentant le nombre d'expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.
"Ce matin, un enfant d'environ quatre ans meurt pendant une traversée de la Manche. C'est ce que @BrunoRetailleau appelle une 'conséquence néfaste' de sa politique 'efficace' menée à la frontière. Nous continuerons à dénoncer l'action coupable des États et à soutenir les familles", a réagi samedi sur X l'association d'aide aux exilés Utopia 56.
Dans un message du 3 octobre, le ministre de l'Intérieur avait relaté sa rencontre avec son homologue britannique Yvette Cooper, soulignant qu'elle avait "salué l'engagement héroïque des forces de l'ordre pour empêcher les traversées vers le Royaume-Uni". Il faisait part du constat partagé que "cette efficacité (a) des conséquences néfastes avec une augmentation des décès et des violences entre migrants et envers les forces de l'ordre".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp