Suite à notre sondage, nous avons sollicité le conseiller d'Etat Pierre Maudet pour obtenir sa réaction. Refusant de s'exprimer au micro, il nous a fourni une réponse écrite:
"Je prends acte des résultats de ce sondage, dont l'approche scientifique trahit une démarche qui ne l'est pas. Il s'agit au fond plus d'une information orientée, que d'une vérité absolue, compte tenu des nombreux biais (influence dans la formulation et orientation dans l'enchaînement des questions, consultation effectuée avant une décision judiciaire, etc.) de ce type d'exercice.
D'après les bribes d'éléments qui m'ont été transmis ce lundi pour commentaire, et sans avoir accès à une vue d'ensemble, il semblerait qu'un grand nombre de sondés évoque "l'acharnement des médias" à mon encontre pour justifier leur soutien. Cet "acharnement" entraîne aussi l'effet inverse, mais de façon insidieuse, puisque c'est justement le déferlement de nouvelles – souvent inexactes – me concernant qui provoque et alimente les dégâts d'image qui me sont par la suite reprochés.
Par ailleurs, je m'interroge sur le fait qu'à aucun moment, on ne demande aux personnes sondées leur avis concernant le rythme de la procédure dans cette affaire. Outre la temporalité et l'aiguillage qui ont été donnés à ce sondage, je me pose également la question de son ciblage: Pourquoi n'a-t-on pas eu droit, dans un passé récent, à une enquête de popularité sur d'autres élus actuels ou sortants? L'affaire des notes de frais des conseillers administratifs de la Ville de Genève a-t-elle détérioré l'image que l'on a des politiciens genevois en général?
Je serai aussi curieux de connaître les résultats d'un questionnaire critique, évaluant la confiance envers les médias et leur virulence contre un magistrat en particulier. Ou encore, portant sur la crédibilité de mes détracteurs, comme M. le député Jean Batou, lequel a fabriqué des "faits alternatifs" pour me nuire, ce que les médias ont copieusement relayé, avant que le ministère public ne constate, environ dix mois plus tard, la supercherie.
En l'état, il est surtout utile de rappeler que, malgré les attaques dont je fais continuellement l'objet, une majorité du corps électoral continue d'accorder sa confiance à mes projets. J'en veux pour preuve, la votation de ce dimanche sur la laïcité qui, malgré une campagne d'affichage arborant une photo de moi empruntée à la RTS, sans que les droits n'aient été a priori exigés, s'est tout de même soldée dans les urnes par une acceptation à 55%."